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Rousse, Les Beaux habitants de l’univers, Denis Infante (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Lundi, 11 Mars 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Tristram

Rousse, Les Beaux habitants de l’univers, Denis Infante, éditions Tristram, janvier 2024, 133 pages, 16,50 € Edition: Tristram

 

Littérousse

Disons-le d’entrée. S’il n’y avait eu ce magnifique entretien dans Libération un samedi, nous n’eussions pas rencontré Rousse !

L’entretien entre Denis Infante et Frédérique Roussel (on a dit… Roussel !), sorti le 2/02/24, présente un nouvel auteur que Tristram va trouver parmi tous les livres qu’il a jusqu’à présent, dans le plus grand silence de la plus grande solitude, auto-édités. L’auteur est beau sur la photo qui illustre l’article, fort et rude, un tronc d’arbre ! Plutôt un bûcheron sorti des proto-forêts et c’est ainsi, le lundi 4/02, qu’on va chercher ce roman en librairie. La pile est haute et nous sommes heureux de cette mention tellement rêvée qui est écrite au dos du pli intérieur de quatrième de couverture : Rousse, Les Beaux habitants de l’univers, a été envoyé aux Éditions Tristram par la Poste.

Glam Rock, Glitter, Teenage pop & art rock, Christophe Brault (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 11 Mars 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais, Le Mot et le Reste

Glam Rock, Glitter, Teenage pop & art rock, Christophe Brault, Éditions Le Mot et le reste, janvier 2024, 280 pages, 22 € Edition: Le Mot et le Reste

Le début des années 70 est dominé dans la sphère rock par le hard rock et le rock progressif. N’en déplaise à certains, ce ne sont pas là des variations sur un même thème sans aucune importance, on a ici une évolution qui, a posteriori, semble logique et parfaitement intégrée au genre musical. Quel que soit le mouvement musical considéré, il y a toujours des créateurs pour s’emparer de structures musicales et les faire évoluer. Et bien entendu, le rock, musique populaire, n’échappe pas à cette règle. Ainsi naîtra au début des années 70 le glam rock, objet de cet ouvrage on ne peut plus documenté, un glam rock prêt à tout pour se faire une place.

C’est le 10 mars 1971 que tout commence. Lors de l’émission télévisée britannique « Top of the Pops », Marc Bolan et son groupe T.Rex présentent un nouveau titre, Hot love. Et dans le but de marquer les esprits, Marc Bolan va se présenter avec des paillettes scintillantes sur les joues, pour les faire briller devant les cameras, d’autant que l’émission est diffusée en couleurs (les caméras couleur sont utilisées depuis novembre 69). Marc Bolan veut représenter l’avenir et le pari, risqué, aboutit à une montée dans les charts. Un nouveau mouvement musical est né, le glam rock, qui va prendre une place considérable. Les paillettes ont fait leur œuvre !

Le soleil, la lune et les champs de blé, Temur Babluani (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 07 Mars 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Pays de l'Est, Roman, Le Cherche-Midi

Le soleil, la lune et les champs de blé, Temur Babluani, Editions du Cherche-Midi, Coll. Les Passe-Murailles, janvier 2024, trad. géorgien, Maïa Varsimashvili-Raphaël, 688 pages, 23,50 € Edition: Le Cherche-Midi

 

Par comparaison à tel roman qu’on qualifie de fleuve, voici un roman maelstrom.

Le héros, narrateur de sa propre histoire, est le fils d’un modeste cordonnier exerçant son métier dans un quartier cosmopolite populaire de Tbilissi. Au début des années 70, alors que la Géorgie est encore une des républiques d’URSS, le jeune Djoudé Andronikachvili partage malgré des conditions de vie difficiles une jeunesse insouciante avec sa belle fiancée Manouchak, et son ami juif Haïm, qui lui voue une gratitude éternelle pour avoir pris le parti de la communauté ashkénaze, victime d’une grave offense, perpétrée lors d’une cérémonie de deuil par des membres d’un gang de voyous pratiquant racket, trafics en tous genres, intimidations et violences allant jusqu’au meurtre sous la protection notoire d’une police corrompue jusqu’à la moëlle.

Le Don (The Gift), Hilda Doolittle (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 07 Mars 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, USA, Biographie, Récits, Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

Le Don (The Gift), Hilda Doolittle, dite H.D., éd. des femmes-Antoinette Fouque, 2024, trad. anglais (États-Unis) Claire Malroux, 168 pages, 9 € Edition: Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

Scènes d’enfants

III

Dans Le Don, écrit en 1941, à nouveau l’histoire des États-Unis prend forme au sein des ressouvenances d’H.D. petite fille, constitutifs de sa chair même de descendante d’émigrants et de pionniers : « C’était la vie dans sa plénitude, une vie qui n’était pas destinée à sécher dans la mémoire comme la mousse pressée (…) ».

Le don, c’est le legs biologique et psychologique d’Hilda Doolittle, l’héritage du père astronome, la délicatesse de la mère musicienne, les litanies, les chants bibliques, les légendes de la parentèle et les lectures de contes de fées. À ces valeurs s’ajoutent celles de l’abolitionnisme, de l’idéal de liberté et de fraternité d’une famille éduquée. L’enchantement passe par la vision, par « le regard fasciné de ces enfants américains » bouleversés par une pièce de théâtre ambulant sur l’esclavage, regard venu de « leurs ancêtres visionnaires de l’Europe centrale et leurs aïeux de l’Angleterre élisabéthaine ».

Treize histoires (These Thirteen), William Faulkner (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 06 Mars 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, USA, Nouvelles, Folio (Gallimard), En Vitrine, Cette semaine

Treize histoires (These Thirteen), William Faulkner, Folio . Ecrivain(s): William Faulkner Edition: Folio (Gallimard)

 

Lire quelques pages de Faulkner amène chaque fois à se demander pourquoi on lit d’autres auteurs. Faulkner a épuisé les possibilités de la fiction en prose, non par la sophistication du style ou des champs lexicaux rares, mais par un phénomène presque purement optique. Panoptique peut-on dire, tant son monde est le fruit d’un regard absolu, totalisant, sur les personnages et les lieux qu’ils peuplent. L’auteur regarde ce qu’il crée, il est spectateur des gens, des situations, et il en rend compte. Rien de ce qu’il invente ne lui appartient, il le met juste à la disposition du lecteur, qu’il investit du pouvoir – redoutable – de comprendre. On est aux antipodes de la fiction romanesque française, voire européenne où l’auteur raconte, explique, conclut. C’est là toute la « difficulté » de lire Faulkner : il faut prendre le temps pour comprendre, ne pas tendre en permanence vers le moment de conclure. Laisser vivre les personnages, les suivre, les voir, les écouter parler, sans chercher sans cesse où ils vont, ce qu’ils font, pourquoi ils le font. Le sens viendra à qui sait attendre pour entendre.