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Ecrits suivis

De plus en plumes - 3 - L’impatience piaffe, par Joëlle Petillot

Ecrit par Joelle Petillot , le Jeudi, 14 Avril 2016. , dans Ecrits suivis, Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

Aliénor, hébétée, contemplait depuis sa fenêtre (refermée avec une célérité présumée impossible, foutue arthrite), le jardin jonché de petits corps. Elle se demanda comment elle s'y prendrait pour se débarrasser de ces bestioles dont la couleur jaunasse évoquait un canari hépatique. Elle fit demi-tour, repassa devant le portrait en grommelant "pauvre abruti" : un réflexe.

Décidée à en finir au plus vite, elle amorça une sortie du salon afin de quérir des gants et une pioche pour ramasser les machins.  Sommée par les plus hautes autorités de l'état, elle n'eût effleuré ces horreurs pour rien au monde, pas même la promesse d'un changement de prénom.  Traitement : idem-feuilles mortes :

- un tas,

- allumette,

- pschchch.

De plus en plumes (2) - Prises de bec, par Joëlle Petillot

Ecrit par Joelle Petillot , le Vendredi, 08 Avril 2016. , dans Ecrits suivis, Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

Le docteur Brillet traversa le couloir de son service comme il traversait la vie : encombré d'hommages. Sa panoplie naturelle de baroudeur cheveux-gris-œil-vert-jade induisait chez le personnel féminin un frisson dont il se foutait, conscient de son homosexualité depuis l'âge de 15 ans.
Pour l'heure, il rassemblait son maigre courage pour entrer dans la chambre numéro vingt-quatre.
Il y resta peu de temps car les échanges avec la patiente s'avéraient problématiques : à quatre-vingt-sept ans allégés d'une mémoire intermittente, Elodie Parenty persistait à se souvenir avec acuité qu'elle haïssait le praticien. Aussi à l’heure de la visite désignait-elle la porte d'une royale main en mâchonnant "Je me porte très bien", et ne l'appelait jamais que "la libellule" : non pour ses préférences, par ailleurs insoupçonnées, mais à cause des pans de sa blouse trop grande qui ballotaient sur ses flancs, lui conférant ainsi des airs aquatiques.
Une infirmière résignée suivit de peu l'homme de l'art après un entretien très court ("J'ai  la patate, dégage") et entama la conversation d'une voix machinale. 

Jean et Jean-Pierre Giraudoux : le poème du Père et du Fils (19)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mercredi, 06 Avril 2016. , dans Ecrits suivis, Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

Vous ouvrez la seconde porte

Vous prenez à gauche

 

Le

Parvis

 

Au fond

Le salon d’Andromède

 

Et dans le cloître

De la papesse Jeanne

Jean et Jean-Pierre Giraudoux : le poème du Père et du Fils (18)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 02 Avril 2016. , dans Ecrits suivis, Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

Vous aimez la nuit

Comme on aime le lait

 

Versé

 

Ou l’eau fraîche

Après une course

 

Prévue

Ou imprévue

 

*

Jean et Jean-Pierre Giraudoux : le poème du Père et du Fils (17), Matthieu Gosztola

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 24 Mars 2016. , dans Ecrits suivis, Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

Dans le pays

De l’amour

 

Ou de l’amitié

Cet élan

Que vous sentez

 

Au fond de vous

Vers l’avenir