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Chroniques régulières

A propos de Dans l’œil du dragon, Jean-Claude Walter

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 25 Août 2015. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

Dans l’œil du dragon, Jean-Claude Walter, Arfuyen, juin 2015, 128 pages, 13 €

Enfance, pays, poésie

Je voudrais remercier avant toute chose Gérard Pfister de m’avoir fait connaître la littérature de Jean-Claude Walter, car j’ai aimé me retrouver dans les textes de la maturité d’un écrivain qui réfléchit depuis très longtemps à ce qui doit rester, doit se quintessencier. Donc cet âge de l’écrivain qui se resserre sur des phénomènes simples, sur des thèmes comme l’enfance, le pays – sans doute l’Alsace – ou la poésie. Cette simplicité n’est pas à mon sens un handicap, mais une forme de vérité sur les choses, et l’intérêt pour ces thèmes très restreints, simplicité apparente bien sûr car les sujets sont difficiles, n’a pas cessé de me captiver tout au long de ces courts textes de prose que réunit l’ouvrage.

Mais citons :

Je chante un lieu réel et imaginaire qui allume ses lumières, l’espérance, et notre liberté. Avec le concours de quelques porte-parole… L’abeille bleue et son nectar. Le vieux bourrin complice. Les chuchotis des sapins. Le soleil pisteur… L’école première et ses « leçons de choses », la lèvre inaccessible de la maîtresse… La carrière de granit d’où extraire tous ces mots. La requête de ce qui bouge, fulmine, et nous enivre de sa beauté… Comète du silence. Sainte chimère.

Le complot : Arrêtez de pleurnicher !, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 24 Août 2015. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Arrêtez de pleurnicher, SVP !

La théorie du complot est la cause de tous nos maux !

Depuis l’indépendance, les Algériens, tous les Algériens sans exception aucune, sont frappés par une maladie bizarre appelée : « c’est la faute de l’autre ».

Nous mettons sur le dos de l’autre toutes nos fautes, toutes nos conneries, toutes nos idioties. Une défaite économique qui secoue le pays, le pays qui a la capacité de faire manger tout un continent, et voici tout le monde qui hurle : c’est l’étranger qui nous a causé cela ! C’est l’Occident athée qui bloque notre développement ! Un complot !

Une femme qui passe dans la rue, synonyme d’une catastrophe morale ! Dire que nous sommes le pays des anges, le peuple élu, et voici les insultes qui pleuvent sur la femme qui ne respecte pas les mesures de sa jupe ! Et qui fait des bulles avec son chewing-gum dans la rue ! et ce n’est que l’Occident malsain, impur, qui se cache derrière l’histoire de la jupe et la honte des bulles de chewing-gum dans la bouche d’une femme musulmane. Et c’est la jupe courte et les bulles de chewing-gum qui sont la cause de notre sous-développement ! Un complot !

Petit bréviaire du parfait féministe, Jean-Joseph Renaud

Ecrit par Michel Host , le Jeudi, 20 Août 2015. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Petit bréviaire du parfait féministe Ou comment répondre une bonne fois pour toutes aux arguments misogynes, Jean-Joseph Renaud, éd. Autrement, janvier 2015, postface de Jean-Baptiste Coursaud, illustrations de Pénélope Bagieu, 139 pages, 10,50 € (www.autrement.com)

 

Continuons le Combat !

 

Mais la question posée par le contempteur, « Alors qui donc raccommodera les chaussettes ?… Et décrassera les enfants ?… », fait singulièrement écho à la désormais fameuse et toujours aussi peu reluisante boutade attribuée à Laurent Fabius, au moment où Ségolène Royal annonçait son intention de se présenter à l’élection présidentielle : « Qui va garder les gosses ? »

Jean-Baptiste Coursaud, Postface

Le ciel de Lisbonne, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Lundi, 17 Août 2015. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Le ciel de Lisbonne est la mer ininterrompue. Vaste avec ses avions et ses plages. L’air est chaud sur les murs ouverts vers le fleuve Tage. Le corps est un banc public, assis face à une perspective de verdures et d’arbres qui ont la généalogie de l’humanité entière, tellement ils sont hauts. Le monde est beau, une œuvre d’art juchée sur la pointe d’une épingle. Puis, soudain, le bruit de vaisselle cassée dans la tête : l’actualité algérienne. Laquelle ? Celle de ce rat qu’on a fait parler dans une radio et qui a appelé à ma mort, encore, et à l’ouverture d’une ambassade de Daech, ici, chez nous.

Le pire n’est pas le rat cependant, mais la peste, la lâcheté. Car l’idée, la tentation était d’écrire une chronique avec un insultant. Contre ceux qui laissent faire ce rat, le laissent parler et dire. Car, si l’on se souvient bien, on a fermé une TV l’année dernière parce qu’elle a osé le crime de lèse-majesté contre Bouteflika, on a menacé une autre pour une émission satirique insolente, on a viré des journalistes du service public pour délit d’insoumission, on a exilé Abdellah Benaouda aux USA pour avoir demandé, dans une TV proche du Cercle, des chiffres sur le chèque « We are the world » version 4ème mandat, mais ici, on ne dit rien ou si peu ou pas avec la même vigueur ni avec la même sévérité.

Le nain Onfray ose Freud, par Léon-Marc Levy

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Vendredi, 10 Juillet 2015. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

 

Cette chronique, dans la série de mes « chemins de lecture », devrait se situer dans une série parallèle intitulée « chemins de mé-lectures » comme on parle de mésaventures. Car lire le pavé de Michel Onfray sur Freud en est une, assurément.

Le rejet de Freud et de son oeuvre, comme la grippe, revient par saisons, obstiné, agaçant mais jamais bien grave : même souche virale et mêmes symptômes. Il n’est pas même utile de soigner, ça passe tout seul après quelques semaines de légère fièvre. Le dernier épisode de cette pandémie chronique porte le nom de Michel Onfray. Je ne pensais pas m’intéresser un jour à cet homme, spécialisé dans la vente du n’importe-quoi : Kant cachait Eichmann, St Jean préfigurait Hitler. On peut raisonnablement penser aussi que Caïn annonçait Jack l’Eventreur ? Il n’en est pas à son coup d’essai. Son traité d’athéologie procédait des mêmes approximations. (1)