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Bertrand Russell, penser avec et au-delà des mathématiques - Épisode 5 : Le mariage et la morale

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Lundi, 27 Juin 2016. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

Le mariage et la morale (1929) est le livre auquel Russell attribue l’obtention de son Nobel de littérature récompensant « toute personne ayant grandement participé à l’amélioration de l’humanité » (1). Mais en quoi cet ouvrage, plus qu’un autre, y participe-t-il ?

Russell y met au jour les origines de la morale pour montrer qu’elle ne repose pas sur des fondements absolus mais surtout sur des superstitions qui règlementent principalement la sexualité. La morale ne tolérant pas de relations entre les sexes en dehors du mariage, celui-ci lui est logiquement associé. Mais étant à la fois l’union intime de deux individus et une institution légale, le mariage forme un nœud d’enjeux psychologiques, sociaux, économiques, politiques et même scientifiques que le philosophe dénoue pour dénoncer ce qu’il considère comme source de maux pour l’humanité : l’inégalité entre hommes et femmes, l’éducation obscurantiste, la culture du péché sexuel.

Bertrand Russell, penser avec et au-delà des mathématiques Épisode 4 : Russell, féministe et pacifiste car sceptique modéré

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Lundi, 02 Mai 2016. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

Socrate, sous la plume de Platon dans La République, proposait une analyse brève mais pertinente des causes de la guerre que se mènent entre eux les États (1). Il envisageait aussi que dans la Cité idéale, hommes et femmes puissent également accéder à la fonction de gardien (nous dirions aujourd’hui policiers et militaires). Il avouait enfin, dans Le Banquet, que tout ce qu’il savait sur l’amour, il le tenait d’une femme, Diotime.

Pourquoi alors ne pas considérer le platonisme comme une philosophie féministe et pacifiste ? Car dans la pensée platonicienne, ces questions relèvent plutôt de l’anecdote et surtout de la théorie. La République est une utopie. Dans la réalité, Socrate a été un soldat prêt à mourir pour Athènes et un mari et un père bien peu présents.

Ainsi faut-il considérer que Russell démarre sa réflexion consacrée au rôle des femmes dans la société et à la paix sur une page laissée quasiment blanche par l’histoire de la philosophie.

A Jérôme Ferrari, par Marie-Pierre Fiorentino

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Mercredi, 16 Mars 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques Ecritures Dossiers

 

« On ne peut pas vivre avec la pensée de sa mort,

on doit se croire immortel,

c’est une nécessité »

Aleph zéro

 

Je viens de terminer Un dieu un animal.

La Corse s’y dévoile à travers une constante, l’inexorable retour au village d’hommes et de femmes qui espéraient un départ définitif. Question d’atavisme, probablement, de déterminisme généalogique et géographique. Dans le secret creuse jusqu’à ces racines.

Une pause dans le feuilleton Russell

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Samedi, 13 Février 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Sils-Maria

Ici j’étais assis, à attendre,

Attendre, mais à n’attendre rien,

Par-delà bien et mal, à savourer tantôt

La lumière, tantôt l’ombre,

N’étant moi-même tout entier que jeu,

Que lac, que midi, que temps sans but.

 

Lorsque soudain, amie ! un se fit deux

– Et Zarathoustra passa auprès de moi.

 

Nietzsche, Le Gai savoir

Contes étranges, Sade

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Vendredi, 15 Janvier 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Folio (Gallimard), Contes

Contes étranges, Sade, 384 pages, 5,80 € . Ecrivain(s): Marquis de Sade Edition: Folio (Gallimard)

 

D’un libertinage à l’autre, lecture des Contes étranges de Sade

Pourquoi les adeptes des Infortunes de la vertu ou des Crimes de l’amour iraient-ils lire ces « historiettes » dont l’appellation, quoique choisie par Sade lui-même, convient si mal à sa réputation ? D’autant qu’elles sont en partie des réécritures de certaines Lettres historiques et galantes de Madame Du Noyer.

Mais avant l’invention des droits d’auteur, une histoire n’était à personne, donc à tous ceux qui se l’appropriaient par l’écriture. Ainsi Sade met-il du sien dans des anecdotes comme par exemple celle des Harangueurs provençaux où il situe à Marseille la scène qui se déroule initialement à Versailles pour ridiculiser les magistrats de sa province à cause desquels il est en prison.

Mais en dehors de quelques particularités de ce genre, pourquoi les amateurs de sexe et de violence se plongeraient-ils dans ces historiettes qui font l’économie des termes crus et autres habituelles évocations scabreuses, marques de fabrique de l’écrivain ? La déception ne les guette-t-elle pas dans des détails, comme ces points de suspension pour révéler que La fleur de châtaignier « sent le f… » ?