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Les enfants de Lazare, Nicolas Zeimet (par Catherine Dutigny/Elsa)

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 17 Octobre 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Jigal

Les enfants de Lazare, septembre 2018, 296 pages, 19 € . Ecrivain(s): Nicolas Zeimet Edition: Jigal

 

« Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : déliez-le, et laissez-le aller ». Ce passage de L’Évangile selon Saint Jean contant la résurrection de Lazare nous interroge sur la possibilité d’une vie après la mort, sur la frontière ténue entre l’état conscient et l’arrêt définitif des fonctions cérébrales. Par extension, il nous interpelle également sur les expériences de mort imminente (EMI) avec ses visions, ses sensations de « décorporation ».

Sujet de réflexion aux frontières de la philosophie et du mysticisme, que l’on soit croyant ou non, sujet d’interrogation pour les médecins et les scientifiques qui peinent toujours à définir de manière précise le passage de la vie à la mort, mais aussi un sujet fort tentant pour des auteurs de romans policiers, de thrillers ou de fantastique.

Nicolas Zeimet s’en empare en privilégiant l’enquête journalistique, l’empathie avec les victimes et l’entêtement du héros principal dans la recherche de la vérité au détriment de ce qui aurait pu n’être qu’une exploration clinique supplémentaire du phénomène, colorée de suspense plus ou moins sanguinolent.

Sacrée bavure, Par Catherine Dutigny/Elsa

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 06 Juin 2018. , dans Nouvelles, La Une CED, Ecriture

 

La rue de Pigalle est déserte. La pluie glacée laque les pavés disjoints. Un panneau publicitaire, veuf de plusieurs lettres affiche son slogan aussi clairement qu’un rébus directement sorti des pages de l’Almanach Vermot. Le « J » et le « F » y pendent lamentablement, comme les testicules d’Enoch Poznali, dit La Volga, après son exécution. Les flonflons du Front populaire ne feront pas, ce soir, chavirer le cœur du quartier interlope. Inutile de chercher sous une porte cochère, dans l’embrasure d’un hôtel de passe, les appâts d’une putain aux jambes gainées de soie.

Un œil attentif, scrutant les encoignures noires pourrait surprendre quelques silhouettes furtives, un pan d’imperméable, deux ombres discutant dans une tire, la flamme d’un briquet à essence.

Une oreille, tout aussi attentive, percevrait derrière les volets clos du cabaret, au numéro 66, les éclats de voix et résonances de la grand-messe des marlous de la Butte.

Tuez-les tous… mais pas ici, Pierre Pouchairet

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 27 Février 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Polars, Roman, Plon

Tuez-les tous… mais pas ici, janvier 2018, 468 pages, 19 € . Ecrivain(s): Pierre Pouchairet Edition: Plon

 

Toujours en prise directe avec l’actualité dans ce qu’elle recèle de plus sombre, les romans de Pierre Pouchairet donnent une lecture de la société qui parfois glace le sang.

Auréolé de son récent prix du Quai des Orfèvres 2017 pour son roman Mortels Trafics, l’auteur, en fin analyste de la criminalité contemporaine se penche une nouvelle fois (cf. par exemple son roman de 2015 La filière afghane http://www.lacauselitteraire.fr/la-filiere-afghane-pierre-pouchairet) sur les réseaux djihadistes et plus particulièrement sur le sort de ces jeunes gens qui quittent la France pour gagner la Syrie, mus soit par l’envie de combattre dans les rangs de Daesh, soit par souci humanitaire ou par amour comme dans le cas de la jeune Julie Loubriac partie rejoindre le garçon dont elle est éprise.

Une vie comme les autres, Hanya Yanagihara

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 07 Février 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, USA, Buchet-Chastel

Une vie comme les autres, janvier 2018, trad. anglais (USA) Emmanuelle Ertel, 816 pages, 24 € . Ecrivain(s): Hanya Yanagihara Edition: Buchet-Chastel

 

Publié en 2015 aux États-Unis, Une vie comme les autres (A little life) a déjà conquis plus d’un million de lecteurs de par le monde. Best-seller traduit dans une vingtaine de pays, ce livre s’inscrit dans une longue tradition littéraire américaine d’épopée romanesque. On y suit sur plus de trois décennies les parcours personnels et professionnels d’un quatuor d’hommes unis depuis les bancs de la faculté par une profonde amitié.

Point commun : ils sont tous talentueux et finiront par exceller dans leurs métiers respectifs. JB, le jeune haïtien homosexuel ambitieux, couvé par une mère et des tantes convaincues de son génie, gagnera la notoriété en tant que peintre. Malcom, le métis discret élevé dans un milieu aisé et progressiste, mènera une brillante carrière d’architecte. Le beau et timide Willem, d’origine scandinave, fils d’ouvriers agricoles du Wyoming, percera en tant qu’acteur, et enfin Jude, l’homme à la personnalité secrète et magnétique, deviendra un avocat d’affaires célèbre et redouté.

Lieu de vie commun : un New-York très centré sur les quartiers sud de Manhattan et de Soho en particulier.

La reine noire, Pascal Martin

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 24 Octobre 2017. , dans La Une Livres, La rentrée littéraire, Les Livres, Critiques, Polars, Roman, Jigal

La reine noire, septembre 2017, 248 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Pascal Martin Edition: Jigal

 

Chanterelle, village de Lorraine, vit en sursis depuis la fermeture de la raffinerie de sucre dont la haute cheminée, surnommée La Reine Noire, jette son ombre inquiétante sur les toits en tuiles rouges des petites maisons de l’ancienne cité ouvrière. C’est dans ce bourg où la seule activité concrète consiste à jouer aux cartes dans le bar de la place que deux hommes que tout oppose vont revenir et chambouler la vie assoupie de ses habitants.

L’un, Toto Wodjeck, est un tueur professionnel basé en Indonésie, chargé d’un contrat sur la personne du maire de Chanterelle, héritier de l’usine, mais aussi importateur d’ecstasy et en conflit ouvert avec son associé indonésien. L’autre, Michel Durand, est un policier d’Interpol, basé à Lyon, qui, ayant eu vent de l’arrivée en France de Wodjeck entend bien lui faire payer au prix lourd un vieux crime. Ils ont pourtant deux points communs qui remontent à leur enfance : tous deux sont originaires de Chanterelle et tous deux vouent une haine inextinguible à l’égard de Spätz, le maire, coupable selon Wodjeck de la mort de son père et selon Durand, à l’origine du suicide de son propre père, l’ancien directeur de la raffinerie. Deux hommes qui ont également d’autres contentieux à régler et dont on ne sait distinguer lequel est le plus dangereux.