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Articles taggés avec: Agsous Nadia

La Danse du Jasmin, Nadia Sebkhi

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 16 Décembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, Maghreb, Roman

La Danse du Jasmin, éditions Al Kalima, Alger, 2015, 156 pages . Ecrivain(s): Nadia Sebkhi

 

Tout commence au « lever du jour » ; à l’heure où la lumière commence à luire dans la ville ; une cité que l’on devine peuplée, bruyante, habitée par des hommes et des femmes qui vivent leur vie un peu par procuration ; des êtres presque indifférents, soumis-es aux aléas du « destin » qui se fait invisible mais Ô combien imposant !

Et dans ce bouillonnement presque machinal de la vie urbaine, où les destinées se font et se défont, vit Dania. Troisième fille d’une fratrie de quatre femmes. Honte ! Indignité ! Déshonneur ! Malédiction ! Car Dania est née dans une famille qui sacralise à outrance le sexe masculin.

Femme divorcée d’un homme « indifférent à la beauté, à la sensualité, à l’amour » ; un époux qui n’a jamais appelé sa femme par son prénom ; un point commun avec le père qui lui non plus n’a jamais nommé ses quatre filles.

Femme solitaire, vivant seule, dans un studio, où elle passe des nuits insomniaques à faire et à défaire le monde par l’entremise de l’écriture. Car le verbe est le salut de Dania.

Entretien avec Karim Younès (La tragédie des Morisques. Ou la nouvelle géographie du monde)

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 11 Novembre 2015. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

 

Les éditions Casbah (Algérie) publient un livre d’histoire qui nous immerge dans le passé afin d’éclairer le présent et pouvoir ainsi appréhender le futur. Rencontre avec l’auteur, Karim Younès !

 

Votre ouvrage traite de la conquête musulmane de la Péninsule ibérique menée par Tariq Ibn Ziyad au début de l’année 711. Quelle est l’idée centrale de ce livre ?

 

L’histoire a été écrite par les vainqueurs avant que la narration objective ne retrouve sa place dans les universités. Nous n’échappons pas à la règle. Notre riche passé est délibérément occulté et les leçons que nous pourrions en tirer ne nous apparaissent pas clairement malgré les progrès de la recherche historique.

Rencontre avec Boualem Sansal, « 2084. La fin du monde »

Ecrit par Nadia Agsous , le Jeudi, 08 Octobre 2015. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

Après Le Village de l’Allemand et Rue Darwin, Boualem Sansal, écrivain algérien, revient sur la scène littéraire avec un septième roman intitulé 2084. Cette fiction qui prend la forme d’une dystopie met en scène un empire totalitaire, l’Abistan, le « pays des croyants où Yölah, Dieu, a élu et délégué Abi pour l’assister dans la colossale tâche de gouverner le peuple des croyants ». Récemment, les éditions Gallimard ont publié dans leur collection Quarto une série de six romans publiés entre 1999 et 2011. 2084 figure sur la liste de plusieurs Prix : Goncourt, Renaudot et Médicis.

 

Dans votre roman, vous projetez vos lecteurs dans un univers qui a sombré dans le totalitarisme religieux. Vous décrivez l’Abistan comme un empire absolument terrifiant. Qu’est-ce que l’Abistan ?

« Topographie et Histoire Générale d’Alger » - Rencontre avec la nouvelle traductrice

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 15 Septembre 2015. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

 

Topographie et Histoire Générale d’Alger, Les Editions du Menhir, mars 2015, traduction et présentation de Fred Romano, 19,90 €

 

L’actrice, écrivaine et journaliste Fred Romano, vient de traduire et de publier une version inédite de l’ouvrage intitulé Topographie et Histoire Générale d’Alger qu’elle attribue à Miguel de Cervantès et non à Diego de Haedo comme cela a été précisé dans la version de 1870 (1).

 

Rencontre avec la traductrice de cette nouvelle version :

 

Vous venez de publier une nouvelle version de « Topographie et Histoire Générale d’Alger ». Qu’est-ce qui distingue votre livre de la version de 1870 ?

Assia Djebar : La manouvrière de la langue libérée…

Ecrit par Nadia Agsous , le Lundi, 07 Septembre 2015. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Porte-voix des femmes dont les vies ont été étouffées, enfermées, niées ; auteure d’une œuvre originale, protéiforme et d’une sensibilité explosive ; femme aux talents multiples, Assia Djebar (1936-2015) est décédée le 6 février 2015, laissant derrière elle une œuvre monumentale traduite en vingt trois langues. Elle était âgée de soixante dix-neuf ans. Fille d’ici et de là-bas ; femme de lettres connue et reconnue ici et ailleurs, Assia Djebar est incontestablement l’auteure qui a brisé les tabous, défié les interdits, franchi les frontières du Possible en mettant les femmes au cœur de sa production fictionnelle, théâtrale, cinématographique… A travers son œuvre riche et variée, de page en page, ligne après ligne, derrière le zoom d’une caméra, sur les planches d’un théâtre, les femmes occupent une place centrale. En déployant une pensée incroyablement lumineuse, elle dévoile ses pairs, toutes générations confondues : grands-mères, mères, sœurs, filles. Et les met à nu face à un monde où le pouvoir des hommes et les lois nationales profondément misogynes et discriminatoires agissent sur Assia Djebar comme un leitmotiv pour défier leur mainmise sur les corps et les vies des femmes dépouillées de toute individualité propre en raison de leur appartenance au sexe féminin.