Identification

Les Livres

L’art de rendre les femmes fidèles, Aurélien Scholl

, le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Mille et une nuits

L’art de rendre les femmes fidèles, août 2014, 56 pages, 2,50 € . Ecrivain(s): Aurélien Scholl Edition: Mille et une nuits

 

Mission impossible !

Les éditions Mille et une nuits publient un court opus d’un auteur tellement oublié que je croyais que c’était un débutant. Or il est mort depuis 1902.

Aurélien Scholl appartient à cette catégorie des chroniqueurs étincelants qui apparurent avec l’essor de la presse à grand tirage au 19è siècle.

L’art de rendre les femmes fidèles se lit facilement et la misogynie (feinte ou réelle) de l’auteur amuse, même si certains propos datent un peu. Toutes les femmes lui semblent infidèles mais il n’y a rien à faire pour y remédier car « l’homme et tous les autres singes ne sont pas faits pour vivre seuls ».

Et la conclusion à laquelle il parvient mérite un détour. Seul un mari peut rendre sa femme fidèle : en étant jaloux, ombrageux, grossier et brutal. « A ces conditions, sa femme sera fidèle… à son amant ! »

La Condition magique, Hubert Haddad

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Zulma

La Condition magique, Zulma, coll. de poche, 18 septembre 2014, 288 pages, 9,95 € . Ecrivain(s): Hubert Haddad Edition: Zulma

 

« L’erreur des cartésiens c’est de séparer la pensée de l’imaginaire. Il n’y a pas de pensée sans imaginaire. Dans un roman, ça ne m’intéresse pas de faire une coupe. Je veux qu’on traverse un monde. Quant au romantisme, je crois qu’on y reviendra toujours : le romantisme, c’est la passion. Ce qui ne tient pas, c’est la pose »

Hubert Haddad

 

L’auteur est né à Tunis en 1947 et suit l’exil de ses parents quelques années plus tard, à Belleville, Ménilmontant, puis dans les banlieues populaires. Il est à la fois poète, romancier, nouvelliste, dramaturge, essayiste, peintre et illustrateur. Il explore, depuis son premier recueil de poèmes, Le Charnier déductif, en 1967, toutes les voies de la littérature, de l’art et de l’imaginaire. Pour Haddad, la poésie a vite pris une place particulière : « multiple et exclusive dans ses investigations tant verbales que plastiques ».

Charlotte, David Foenkinos

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Gallimard, La rentrée littéraire

Charlotte, août 2014, 224 pages, 18,50 € (version numérique : 12,99 €) . Ecrivain(s): David Foenkinos Edition: Gallimard

 

 

C’est un roman qui n’en a pas l’air.

A première vue.

Ce pourrait être un simple alignement de notes,

En quelque sorte un pré-roman.

L’ébauche d’un récit.

Mais c’est un vrai roman.

La voleuse de fraises, Eun Hee-Kyung

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Nouvelles, Decrescenzo Editeurs

La voleuse de fraises, traduit du coréen par Lee Myung-eun et Anne-Marie Mauviel (et Jean Bellemin-Noël), octobre 2013, 116 p. 12 € . Ecrivain(s): Eun Hee-Kyung Edition: Decrescenzo Editeurs

 

Cette phrase « Je ne peux pas dire que je sois quelqu’un de bien. Ce n’est pas non plus mon obsession » qui inaugure la première nouvelle de ce recueil de micro-fictions, celle qui donne son titre à ce livre, donne le ton pour l’ensemble de ces textes, dans lesquels les personnages semblent évoluer comme dans des sortes d’aquariums et l’auteur donne au lecteur la possibilité de les observer ainsi, tels des poissons un peu blafards. Le quotidien de ces personnages est souvent morne et si ça change c’est pour passer au noir, voire au morbide, donnant une sensation d’absurdité. Absurde comme le moment où la mort sans prévenir vient frapper et mettre fin à toutes nos prétentions, mais ici c’est à chaque fois l’autre qu’elle vient frapper. Mort accidentelle et tragique quand il s’agit de celui ou celle que l’on désire « plus on se côtoie, plus on se désire et plus on finit dans une obsession qui ronge le cœur » ou criminelle quand il s’agit de celles et ceux qui nous insupportent. L’écriture de EUN Hee-Kyung, froide, détachée, clinique, appuie sur le malaise, elle rappelle parfois celle de l’écrivain Lee Seung-U.

Philippe Jaccottet, Œuvres en la Pléiade

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 18 Septembre 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, La Pléiade Gallimard

Philippe Jaccottet, Œuvres, préface de Fabio Pusterla, édition établie par José-Flore Tappy, avec Hervé Ferrage, Doris Jakubec…, février 2014, LXXXIII-1626 pages, 59 € . Ecrivain(s): Philippe Jaccottet Edition: La Pléiade Gallimard

 

La poésie et la prose de Jaccottet s’enquièrent du don avec quoi se confond la vie, lorsque les yeux sont désembués.

Ce don, ce peut être un arbre, simplement.

« Le don, inattendu, d’un arbre éclairé par le soleil bas de la fin de l’automne ; comme quand une bougie est allumée dans une chambre qui s’assombrit » (Ce peu de bruits).

Et pour que ce don soit, pour que cela soit sur la page, dans sa saveur originelle, pour que la page soit ce qui accueille, nulle didactique, jamais. Les mots sont tout juste ce qui effleure. Les pages de Jaccottet sont constituées de « paroles cédées au vent, dorées elles aussi par la lumière du soir. Même si les a écrites une main tavelée ».