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Les Livres

J’emmerde…, Marlène Tissot

Ecrit par Cathy Garcia , le Mercredi, 09 Avril 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Gros Textes

J’emmerde…, préface de Fabrice Marzuolo, mars 2014, 90 pages, 6 € . Ecrivain(s): Marlène Tissot Edition: Gros Textes

 

 

J’emmerde… Déjà le titre a quelque chose de jouissif en soi, une petite revanche à lui tout seul, mais Marlène Tissot rajouterait certainement : j’emmerde la revanche et elle aurait bien raison. Ce recueil s’il vous tombe entre les mains, attention il colle et si vous l’ouvrez, juste histoire d’y jeter un œil, en attendant d’avoir le temps de le lire, vous saurez que déjà vous emmerdez « le temps de… ». Ce sera de suite et maintenant, et vous ne le lâcherez pas tant que vous ne serez pas arrivés au bout, à la fin, avec ce magistral « j’emmerde les fins de moi difficiles »…

De ce recueil, on serait tenté de citer chacune des déclarations d’emmerde, chacune percutant le lecteur en trois phrases et un seul round. Aucune ne parait inutile, surfaite, et chaque lectrice-lecteur y trouvera forcément résonnance avec son ressenti propre, voire avec le sale…

La vie privée, Olivier Steiner

Ecrit par Arnaud Genon , le Mardi, 08 Avril 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Gallimard, L'Arpenteur (Gallimard)

La vie privée, mars 2014, 160 pages, 13,90 € . Ecrivain(s): Olivier Steiner Edition: L'Arpenteur (Gallimard)

 

Le corps et l’esprit


Au début, il y a la mort, il y a un mort. Au premier étage d’une maison de bord de mer, gît Emile. Un vieil homme duquel le narrateur, Olivier, s’est occupé pendant 3 ou 4 ans. Il avait besoin d’un toit. Emile était malade, âgé, il tombait, il avait besoin qu’on le relève… L’un a sauvé l’autre qui n’est pas celui qu’on croit : « Le prodige est qu’en le relevant je me redressais », note le narrateur. Il y a donc un corps, ce corps sur lequel la mort opère son travail : il se refroidit, se raidit, au son d’une sonate de Schubert. Il n’y a que ce corps car Emile, la veille déjà, s’en était détaché : il « regardait le plafond, comme si tout ce qui avait un rapport avec son corps ne l’intéressait plus, ne le concernait plus ». Mais Olivier n’avertit personne. Il attend, au rez-de-chaussée. Un homme. Un autre.

Tout s’effondre, Chinua Achebe (2ème critique)

Ecrit par Victoire NGuyen , le Lundi, 07 Avril 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Afrique, Roman, Actes Sud

Tout s’effondre, nouvelle traduction de l’Anglais (Nigeria) par Pierre Girard, octobre 2013, 225 pages, 21,80 € . Ecrivain(s): Chinua Achebe Edition: Actes Sud

De son immense œuvre, Tout s’effondre occupe une place à part. Publié en 1958, c’est le roman qui a fait connaître Chinua Achebe et l’a propulsé sur la scène littéraire internationale puisque l’œuvre a été traduite en une cinquantaine de langues et vendue à des dizaines de millions d’exemplaires.

De plus, son intrigue présente l’histoire de la colonisation de l’Afrique par les Européens en adoptant le point de vue africain. Chinua Achebe met en scène un personnage littéraire de première importance, Okonkwo,  car il porte l’histoire de l’Afrique de son apogée à sa chute au travers les vicissitudes de sa propre destinée.

En effet, dès l’ouverture du roman, Okonkwo dont le nom signifie « feu qui dévore tout » jouit d’une position sociale de prestige dans le village ibo d’Umuofia. Il est un riche fermier. Chef de son clan, il surveille ses trois épouses et règle les conduites de ses enfants selon les attentes du clan. Façonné par une société traditionnelle agraire, il respecte les rites des saisons, pratique les sacrifices pour honorer la mémoire de ses ancêtres et attirer la protection des dieux tutélaires du clan. Enfant du clan, il est aussi l’un des sages qui officient à l’établissement des règles pour maintenir le village dans l’observance des traditions.

Ailleurs simple, Cathy Garcia

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 07 Avril 2014. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Ailleurs simple, Éditions Nouveaux Délits, illustrations Jean-Louis Millet . Ecrivain(s): Cathy Garcia

 

 

« A tous les voyageurs mobiles ou immobiles » avec, de ses propres mots : « un peu de rêve, d’étrange et d’étranger même » – Cathy Garcia signe avec Ailleurs simple un recueil de poèmes à siroter avec succulence, en vers libres et selon son rythme, en suivant ou non le fil anachronique des pages.

La couverture couleur d’argile annonce, si j’ose écrire, la couleur des textes, leurs paysages et leur style. On est en effet dans une poésie comme brute, animale, végétale, minérale, parcourue dans le sens inattendu du poil comme l’est souvent le contre-courant suivi par l’éditrice de la revue et du blog Nouveaux Délits. Une poésie sauvage.

L’identité malheureuse, Alain Finkielkraut

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Vendredi, 04 Avril 2014. , dans Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, Essais, La Une Livres, Stock

L’identité malheureuse, octobre 2013, 240 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Alain Finkielkraut Edition: Stock

 

Il faut lire le dernier ouvrage d’Alain Finkielkraut, L’identité malheureuse, paru aux éditions Stock en octobre 2013. Son parti pris est, que pour se faire une opinion personnelle, on a besoin d’être éclairé par d’autres et de prendre le temps de la réflexion pour problématiser le monde.

Alain Finkielkraut centre sa réflexion sur l’évolution du concept « d’identité » tel qu’il est envisagé en France aujourd’hui. Il apporte une vision toute personnelle en passant constamment de son histoire singulière où il dit « je » à une vision collective où il utilise le « nous » et le « on ».

Pour affermir sa démonstration, il cite des auteurs fondamentaux de la mémoire française, des auteurs étrangers, des auteurs d’origine juive, des auteurs de l’exil : Mandelstam, E. Badinter, Kant, Hegel, Lévi-Strauss, Goethe, Péguy, Levinas, Kundera, Valéry, Mandelstam, Proust, Diderot, Claudel, Pascal, Voltaire, Tocqueville, Hume, Molière, Montesquieu, Spinoza, Adorno, Arendt etc., qui se sont penchés sur ce thème avant lui. Arrive-t-il pour autant à nous convaincre ?