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Chroniques régulières

Carnets d’un fou, XLV, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 16 Décembre 2016. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

« Non seulement Dieu n’existe pas, mais essayez d’avoir un plombier le week-end ! »

« Les religions sont des clubs qui engendrent l’exclusion. Elles favorisent le concept de l’autre : elles t’indiquent clairement qui tu dois haïr »

« L’éternité c’est très long, surtout sur la fin »

Woody Allen (Pensées éparses dans ses films)

 

#. Ouverture d’octobre. Parfois, et même souvent, j’ai envie de tirer la chasse d’eau sur le monde, ce besoin naturel. M’éloigner, oublier. Cela pue. Retrouver l’oued dans la montagne, la source dans la forêt.

Contre-attaque, Philippe Sollers, Franck Nouchi et Complots, Philippe Sollers

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 08 Décembre 2016. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

« Manet, Cézanne, étaient des bourgeois ? Et alors ? Ces aventuriers étaient tous singuliers. Tant qu’on n’aura pas rétabli des hiérarchies, non pas sociales, mais intellectuelles et artistiques pour évaluer ce pays qu’on appelle la France, on nagera dans la bouillie. C’est d’ailleurs ce qui nous arrive » (Contre-attaque).

« Monsieur Proust a raison, il a ses raisons, il a toujours raison, c’est un appareil de haute précision à qui rien n’échappe. Céleste dit l’essentiel : “Il s’est mis hors du temps pour le retrouver” » (Complots, L’ange de Proust)

Philippe Sollers attaque sur tous les fronts. En lecteur de L’Art de la Guerre et de Clausewitz, il s’adapte, positionne sa cavalerie et son infanterie, ne craint point la retraite, sait contourner l’ennemi, trouver une brèche dans sa défense, profiter de la nuit sans lune pour finalement attaquer, et quelle attaque ! Une attaque en deux temps, et plusieurs mouvements. Il y a Contre-attaque, un livre d’entretiens avec Franck Nouchi, livre d’échanges de mots et de balles, comme l’auteur de Femmes s’y emploie souvent dans la revue Ligne de Risque avec François Meyronnis et Yannick Haenel, le bordelais monte au filet.

Femmes, butin de guerre islamique, entre hommes et Dieu !, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mercredi, 07 Décembre 2016. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Il n’y a pas de compromis dans la création littéraire. Il n’y a que la liberté comme reine. La littérature est une aventure perpétuelle, mais dans le sens de l’Histoire. Mais pourquoi est-ce que la littérature arabe et maghrébine fuit le sujet de la religion et du religieux d’aujourd’hui ! Elle ne le questionne pas, ou pas assez, dans sa pauvreté philosophique, dans sa carence historique. L’Histoire, avec un grand H, c’est aussi et peut-être essentiellement ces petites histoires d’amour et de mort noyées dans le sang déversé au nom de la religion, déversé dans les halls des palais califales ou sur les tapis des mosquées faites de marbre blanc artisanal. Je parle de l’Histoire islamique, cela a été vécu dans les autres religions, et de la même manière, avec la même férocité. Le parcours de l’Histoire universelle est composé de futilités qui une fois réunies se métamorphosent en une force dévastatrice bousculant tout ce qui se trouve sur son chemin.

La littérature, la bonne littérature, ne fait pas dans le compromis ni dans l’arrangement. Elle est dévastatrice, ravageuse. Tsunami qui annonce le beau jour jumeau du beau texte !

Le Scalp en feu (X), par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Samedi, 03 Décembre 2016. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

« Poésie Ô lapsus », Robert Desnos

 

Le Scalp en feu est une chronique irrégulière et intermittente dont le seul sujet, en raison du manque et de l’urgence, est la poésie. Elle ouvre un nombre indéterminé de fenêtres de tir sur le poète et son poème. Selon le temps, l’humeur, les nécessités de l’instant ou du jour, ces fenêtres changeront de forme et de format, mais leur auteur, un cynique sans scrupules, s’engage à ne pas dépasser les dix à douze pages, ou à peine plus, pour l’ensemble de l’édifice. Le Scalp est publié, simultanément ou non, par les magazines en ligne : La Cause littéraire, et Recours au poème. Lecteur, ne sois sûr de rien, sinon de ce que le petit bonhomme, là-haut, ne lèvera jamais son chapeau à ton passage car, fraîchement scalpé, il craint les courants d’air (Michel Host)

Le vieillard et le premier cahier, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Mercredi, 30 Novembre 2016. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

« … Le pays se déchire comme un vieux journal. Je regarde et je tente de rassembler les morceaux pour comprendre, mais je n’y arrive pas ! La météo se mêle au blé, un général parle pendant qu’on distribue des logements, une réforme est annoncée alors que la pluie n’est pas tombée. C’est chacun dans son coin. Comme s’il ne restait du lien du sang que les martyrs d’autrefois. C’est épars, dans le vent mais sans le sens. Comme mon corps : je sais que je glisse vers la tombe en froissant ma peau par la vieillesse, mais le monde m’apparaît comme un jeu de cartes éparpillées. Il y a sûrement une règle de jeu. Mais je l’ai oubliée à la naissance, je crois. Comme tout le monde.

C’est alors qu’on me sort une chaise et qu’on me met au soleil vers 11h dans la petite cour de la maison au village. C’est un moment de bonheur que de sentir le soleil et de regarder les avions minuscules quand ils passent dans le ciel bleu et tracent un trait de fumée blanche. J’imagine les vies dedans, leurs buts laborieux, tout le tintamarre des préoccupations et des peurs, la galaxie des objets qu’on a tous dans la tête et les poches et les sacs et qui nous suivent et nourrissent leur nécessité de nos désirs.