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Carnets d’un fou, XLII - Juillet 2016, par Michel Host

Ecrit par Michel Host le 23.08.16 dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Carnets d’un fou, XLII - Juillet 2016, par Michel Host

 

« Pour comprendre la controverse, il faut comprendre la normalité.

La normalité, c’est répéter à l’envi les mots qu’il faut dire et entendre : tolérance, générosité, vivre-ensemble, liberté, les droits, lutte contre l’injustice, lutte contre les inégalités, etc.

La controverse, c’est interrompre le cours tranquille de ces mots.

Quand on est controversé, on est condamné mais on attend son procès, on est au purgatoire médiatique »

Cincinnatus, Dictionnaire de la Controverse, Ed. de Londres, 2016

 

« Marceline pense à prendre un amant dont le corps serait beau comme l’alcool, une espèce de bête de confiance »

Aragon, Le Libertinage

« Cher corps stupide »

Aragon, La Femme française, in Le Libertinage

#. Cher corps odieux. Tu vieillis, tu t’enlaidis, tu m’enlaidis, tu me fais honte. Par chance, les ruisseaux sont asséchés et il n’y a pas de plage au village. D’ailleurs je suis pudique, je ne risquais pas de me dénuder.

Le 1er/VII

 

#. Brexit 4, ou le règne de la confusion. En Angleterre, une dame à poigne entrera peut-être au 10, Downing street. Les furieux du « oui » à la sortie de l’Europe se refusant à mettre de l’ordre dans l’incroyable tohu-bohu qu’ils ont déclenché. Anglais, j’eusse été des leurs, et je les félicite. De l’autre côté de la Manche, on parle d’imprimer « une nouvelle impulsion ». Il s’agira, soyons-en certains, de rénover et disposer dans une autre configuration les rayonnages et gondoles du grand supermarché. On va le repeindre du sol au plafond et mettre en vente les mêmes marchandises. Mon enthousiasme déborde : déjà je me sens porté par les vents de l’antiquité et de l’ennui.

#. De l’art de se moquer du peuple. M. Hollande, notre escamoteur le plus doué et politicien farceur de stature inégalée, prépare sa réélection. C’est son seul souci, pour dire le vrai. On s’y attendait. Il vient d’autoriser les nouvelles régions à augmenter leurs impôts locaux, déchargeant ainsi l’État de cette responsabilité, et il poursuit son œuvre en promettant au peuple un allègement de 2 milliards d’euros de son imposition sur le revenu. Le financement de cette mesure magique reste un mystère. C’est le nouveau droit divin. En même temps, les grandes cérémonies parisiennes et internationales de l’écologie pour la planète sont rejetées dans l’oubli de toutes choses : grâce à un référendum régional biaisé, voire truqué, l’aéroport de Notre-Dame des Landes devra se construire sur de précieuses « zones humides » où subsistent une paysannerie attachée à sa terre, et des espèces végétales et animales menacées d’extinction. M. Le Foll « se soumet » à la loi démocratique, le parti écologique (EELV) fait profil bas, Mme Ségolène Royal, qui n’est pas parvenue à fermer la plus ancienne des centrales nucléaires du pays, se tait et se tamponne les paupières.

Le 1er/ VII

 

#. « Races » humaines. On les reconnaît comme « subdivisions de l’espèce ». Et quoique nos bien-aimés protégés des banlieues l’emploient à bouche-que-veux-tu : « Nique ta race !… » et autres gracieusetés, eh bien, évitez ce mot, il n’a plus cours, il n’est plus bien en Cour, il fait très mal élevé. Des savants, des penseurs autorisés l’ont déclaré obsolète, hors d’usage et marqué d’infamie par l’Histoire du siècle dernier. Bref, le terme est nauséabond, comme ils disent. Il n’est plus qu’une espèce humaine dont nous sommes sommés de faire partie Pour moi, cependant, il existe diverses « races » bien reconnaissables dans ladite espèce. Vous me voyez désolé d’avoir à observer de notables différences de « race » dans cette espèce-là. Je ne les admets pas toutes ni ne me retrouve dans leur totalité. Oui, désolé, vraiment ! Je vois la race de :

– Ceux qui lisent des livres, en écrivent ; composent et jouent de la musique ; dessinent et peignent, sculptent des statues…

– Ceux qui inventent des machines et des dispositifs utiles à tous : je dois la prolongation de ma vie, par exemple, à la machine à dialyser. L’ordinateur rend de grands services à tous. Il y a ceux aussi qui inventent les machines destructrices (obus et bombes…), lesquelles nuisent ou protègent, c’est selon.

– Ceux qui soignent leurs contemporains et tentent d’adoucir et de guérir leurs maux.

– Ceux qui violent, pillent, assassinent ou massacrent leurs contemporains au nom de leurs obscurs intérêts personnels ou de ceux d’idéologies imprimées dans leurs pauvres cerveaux.

– Ceux qui… tant d’autres encore !

Le 2/VII

 

#. D’une lecture à tort abandonnée, 2. Dieu est une fiction (1), d’Alain Nadaud. Admirable clarté méthodique que celle de l’esprit de Nadaud. Il illustre, chapitre après chapitre, sa conviction fondée sur l’évidence de l’inobservable : « …n’hésitons pas à affirmer avec pleine et entière sérénité, et sans nous sentir coupables, la parfaite indifférence qu’il est normal d’éprouver à l’égard de cette aberration de l’esprit qu’est l’existence de Dieu » (p.23).

La croyance, à ses yeux, a pour cause l’angoisse des humains à ne pouvoir s’expliquer la raison de leur présence sur terre (p.27). Et encore « l’incompréhensible » de leur « inéluctable disparition », appelés qu’ils sont « à mourir sans laisser de trace ».

Enfin, pour Nadaud, « la croyance » prend corps à travers quatre éléments indispensables : un principe divin posé en postulat ; un corpus de fictions « qui s’emploie à rendre crédible la pseudo-réalité » ; « un clergé qui en perpétue la mémoire par l’exégèse et le rituel imposé » ; et « surtout en chaque humain un impérieux besoin de croire » (p.28).

Je m’arrête un instant sur cet « impérieux » besoin de croire : il me semble en voir l’absurde nécessité devant l’impossibilité pour l’esprit d’admettre que le chemin s’arrête et qu’il n’y ait plus de voie vers nulle part. Alors, et Nadaud a pleinement raison, il supplée à cette absurdité par l’absurdité de fictions compensatrices. Cette absurdité nous attriste au-delà de l’imaginable en supposant littéralement privé de sens notre passage sur terre. L’abbé Breuil, dans des pages mémorables, avait noté que l’homme cavernicole, effrayé par la décomposition des corps, leur dévoration par les vers et les bêtes, avait en premier lieu inhumé ses morts. Signe de respect, certainement, mais aussi de l’insupportable réalité du réel. On observe ensuite, que dans les civilisations un tant soit peu évoluées (Thraces, Parthes, Égyptiens…) la disparition de tout chemin de vie après la mort est niée absolument, ou déniée, ou mieux, conjurée dans la profusion et la diversité des objets destinés à accompagner le mort dans l’au-delà. On le veut allant vers une renaissance, une vie continuée, pour n’avoir pas la force, le courage si l’on veut, d’affronter l’évidence.

À partir de là, se pose la question des valeurs avec lesquelles l’esprit athée soutient le courage de son affrontement au néant. Où puise-t-il ce courage ? Où place-t-il le sens de son éphémère présence sur terre ? Car « si Dieu n’est pas », disait Dostoïevski, « alors tout est permis ». Tout, de l’oubli dans les futilités délirantes comme dans le crime et le massacre !

Le 8/VII

 

#. Qui se souviendra de toi ? Qui se souvient des romanciers espagnols Ramón Pérez de Ayala, Benito Pérez Galdós, célèbres en leur temps ? Un temps qui s’acheva au siècle dernier. Quelques Espagnols peut-être… Dix professeurs… Des étudiants… Et puis rien, personne, l’oubli… Qu’ont-ils écrit ? Le savez-vous ? Est-ce une raison pour ne plus écrire ?

Le 10/VII

#. M. Régis Debray, en cette fin de matinée du lundi 11, sur France Culture, nous gratifie d’un prêche dont le sujet est un auto-débat concernant « croyance » et « savoir », autrement dit les inconciliables de la philosophie éthérée et pratique. Il évite soigneusement de porter la réflexion sur la seule difficulté réelle, qui est celle de la croyance en des dieux ou en un seul dieu. Il noie l’énorme poisson dans un pénible bavardage sociologique semé d’exemples destinés à nous informer de l’infini nuancement des formes quotidiennes de la croyance, qui vont de la confiance accordée aux mythes de notre enfance à celle que l’on peut avoir en tel ou tel politicien. M. R. Debray parle surtout pour ne rien dire, et plus encore pour ne choquer personne. Il est de notre époque : un évadé du guévarisme revenu dans le giron de l’académisme et de la pensée admise. Pouah.

Le 11/VII

 

#. Au cultivateur du village, je ne pose qu’une question : pourquoi, sur vos blés, n’entend-on plus chanter une seule alouette ? Qu’avez-vous fait ? Que leur avez-vous fait Cela vous est-il indifférent ?

#. M. Manuel Barroso, ex-président de la Commission européenne, est gras et bien nourri. Son visage au sourire lunaire fait la une de tous les quotidiens. Il ne cherche pas de travail, la banque américaine Morgan, qui trempa généreusement dans la crise économique de 2008, vient de lui offrir un poste de conseiller aux affaires européennes. Monsieur va se faire, comme on dit, des couilles en or, tout en trahissant l’Europe économique dont il connaît tous les recoins et faiblesses.

#. Les États-Unis d’Amérique retournent aux âges premiers de leur non-civilisation : on y vend des armes comme ailleurs des petits pains. Des policiers blancs y tuent des hommes noirs, jeunes ou moins jeunes, comme des chiens ; des noirs menacent de copier la méthode et l’un d’eux, tout dernièrement, à Dallas, a tué et blessé à l’arme de guerre plusieurs policiers blancs.

#. En cette Bourgogne exotique, réduit à l’écoute de la station France Culture, je n’entends que bavards auto-satisfaits, egos faussement modestes, un étalage de bonnes pensées inspirées de la doxa ambiante, le bouillon tranquille des connivences ordinaires, rien qui soit débat contradictoire, expression d’arguments opposés, propositions d’idées neuves. La pensée écologique y suscite l’alarme, la peur et en fin de compte une sorte de froide désespérance. Si je tente une autre station, ou bien ce sont des chansons américaines aux paroles ineptes, ou bien des esprits religieux qui, pour n’oser plus employer les termes de la raison se revendiquent de la recherche d’une cohérence dans chacun des discours qu’ils produisent. À la fin, je tourne le bouton et regagne le silence.

Le 12/VII

 

#. 14 juillet « au sang » ou l’art culinaire de l’islamisme.

Constat n°1 : à Nice, ce jeudi, retour des festivités du feu d’artifice, 84 personnes, dont une dizaine d’enfants et plusieurs citoyens musulmans, sont fauchés par un camion fou dont le chauffeur, un certain Mohamed, citoyen tunisien de 31 ans, « donnait des coups de volant pour faucher un maximum de victimes ». La police l’arrête après une course de 1700 mètres sur la Promenade des Anglais, en le tuant. Constat : on ne peut s’y tromper, l’islamisme microcéphale vient de frapper à nouveau notre pays, au soir même de la fête nationale. Il est inspiré des méthodes préconisées par Daesh. C’est, en une année et demie, le septième attentat d’origine ultra-coranique, si l’on préfère. Les Français ne sont pas ou mal protégés. Certes, les nouveaux fonctionnaires nommés par milliers dans les administrations ne sont pas des  guerriers.

 

Constat n°2. Le président déclare : nous allons intensifier notre combat au Moyen-Orient, contre les forces de Daesh. Très bien. Nous allons prolonger l’état d’urgence de trois mois. C’est bien. Mais quelles mesures de renforcement des moyens de lutter sur le territoire national ? Il déclare enfin : qu’il s’agit « d’une violence absolue » – grands mots ! Mots creux ! – et ajoute : « Il est clair que nous devons tout faire pour que nous puissions lutter contre le fléau du terrorisme (Le M. 16 juillet ; p.2). Formule alambiquée ! Quand ferons-nous réellement, sans tergiverser et efficacement ?

Constat n°3. C’est l’organisation de la terreur au sens plein du terme par les microcéphales ultra-coraniques : « Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Français – () alors comptez sur Allah et tuez-le de nimporte quelle manière () Frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, écrasez-le avec sa voiture, jetez-le d’un lieu en hauteur, étranglez-le ou empoisonnez-le » (Le M. 16 juillet, p.5). On notera qu’Allah est embauché comme soldat auxiliaire. Ce n’est plus « Si Dieu le veut », mais « Si moi, Abou Mohamed Al-Adnani, je le décide ! » Guerre de religion, sans aucun doute : Allah doit triompher de Marianne et de la démocratie laïque.

Constat n°4. Dans l’éditorial du même numéro du M., en p.26, nous lisons : « Ils ont tué au nom d’une rhétorique djihadiste véhiculée à plaisir par internet et qui appelle à la lutte contre « les juifs et les croisés », les « Occidentaux », un discours totalitaire qui prône la guerre par tous les moyens contre « les mécréants » et autres non-croyants. Il y a bien une pensée derrière ce charabia ».

Erreur involontaire de l’auteur de l’article (*) ? Aucun charabia ici, mais une pensée claire et déterminée : l’extermination de tout ce qui n’est pas Allah ni l’islam. Nous tous enfin, dont les musulmans dit « modérés », apparemment encore majoritaires en France, mais qui, lorsqu’ils auront la voix majoritaire aux élections (le délai se rapproche !) seront accablés de violences eux aussi par les ultra-coraniques microcéphales. Seront-ils assez forts pour résister ?

Ce sont ces musulmans de bonne volonté que nous devons soutenir et encourager. Ils veulent, pour nombre d’entre eux, comme plusieurs de leurs prédécesseurs persécutés, réviser le Coran, le remettre dans notre époque, en supprimer les flagrantes violences punitives qui suscitèrent les abus de la charia et légitimement aujourd’hui les extrémistes salafistes et wahhabites, avec les crimes insensés de Daesh. Soyons de leur côté et non contre eux. Seule solution pour éloigner peu à peu la terreur paralysante.

Je crois à ces musulmans de France, interloqués, interrogés dans ce qui fait le fond de leur identité, leur religion. Ils sont visés tout autant que les Français dits de souche. Ils se manifestent, sincères autant que dépassés, et suivis par leur clergé traînant les pieds car celui-ci s’y sent obligé. Je ne crois pas au bon vouloir de ces gens de religion, ils sont trop impliqués dans le rigorisme, le salafisme, l’intangibilité de la parole d’Allah transmise par le prophète. Ils miment la tristesse, le remords national. Tous disent : « L’islam, ce n’est pas cela ! » Les simples croyants ne mentent pas, dans leur esprit « l’islam ne peut être cela ». Mais dans le Coran, si l’on veut bien y regarder de près, l’islam c’est bien cela. Qu’ils aient la force et le courage de réviser la parole d’Allah : après tout, en recueillant les versets épars dans les tribus bédouines d’Arabie, les divers hadiths ou commentaires, en les organisant à leur façon désordonnée, les trois califes, dont Uthman qui mit un terme à l’affaire, n’ont pas fait autre chose. Ce qui fut une fois fait, tout comme les lois, peut être défait et refait.

Le Coran n’est pas la parole d’Allah glissée dans l’oreille de Mahomet par l’ange Gabriel ! Comme tous les livres dits « révélés », c’est une construction d’un autre temps, exclusivement humaine qui, comme telle, est révisable, amendable, réformable, modernisable.

Constat n°5. Les Français ne lisent toujours pas le Coran. Ils ont tort de ne pas vouloir être informés de ce qui les attend s’ils ne se réveillent pas.

Les Français, que l’on dit curieux de tout, devraient s’informer aussi de ce que « véhicule » internet. Ils en apprendraient des choses !

Ils devraient ne pas se laisser endormir par une classe politique ignare (droite et gauche unies dans le non-sens de leurs étiquettes), faible, incapable de mesures décisives et sans appel (**), collaboratrice en toute occasion de l’islam sous le fallacieux prétexte de ne pas « stigmatiser » (Ah, le joli verbe !), établie dans le discours débile et creux, lénifiant, anesthésiant. Quand se réveilleront-ils ? À 2000 morts ? À dix mille ? À cent mille… ou plus encore ?

Nos concitoyens devraient retrouver les sens et les exigences de la démocratie directe et de leur citoyenneté exemplaire. Ne plus se laisser berner par des fonctionnaires profiteurs de l’exercice de la politique, des apparatchiks à peine déguisés, des esprits sans vision, godillant au jour le jour, étroitement canalisés dans la comptabilité, les gains et profits exigés par un système sans foi ni autre loi que le « profitons-en bien et après nous le déluge ».

(*) Rappelons que le quotidien le Monde n’est qu’un « Libé » chic et bobo, habillé par Cardin et Nina Ricci (voir son « Magazine M »), et le relai fidèle de la non-pensée gouvernementale, au même titre que les radios et chaînes de télévision de ce pays.

(**) Je me garde de citer moi-même quelques mesures à prendre d’urgence : ce serait marcher contre nos « valeurs » ! Elle est bien bonne celle-là. Ce serait mettre l’islam de France dans l’incapacité et de nous mentir et de nuire à la nation. Ce serait « stigmatiser » les intolérants. Ce n’est même plus au gouvernement de s’en charger, il en est bien incapable, mais à tous ceux qui, sur tous les stades, chantent à tue-tête « Aux armes citoyens, formez vos bataillons… », sans plus savoir ce qu’ils chantent et qu’ils traînent dans la honteuse insignifiance. Ô stupidité française !

#. Ce samedi matin, écouté avec plaisir débattre MM. Finkielkraut et Régis Debray, tous deux normaliens et fort érudits. M. Finkielkraut est terrorisé par les Molenbeek qui partout s’enkystent en France, mini-territoires islamisés où policiers, pompiers, médecins, services sanitaires et transports publics ne pénètrent plus sans risques sérieux. Il a raison de l’être. M. Debray déclare nos gouvernants mous et incapables et il réclame que l’on recoure à nouveau à la démocratie directe et participative. Au peuple de mener et de ne plus se laisser mener. Il a raison de réclamer cela.

Les 15 et 16 juillet

 

#. Aphorisme. « Faire notre deuil n’a pas de sens, c’est le deuil qui nous fait ou nous défait ».

#. L’après-monstruosité religieuse. Quelques mots encore, rien que pour dire… car il n’y aura que des mots. On aura fait une minute de silence dans le pays, un silence qui n’aura pas étouffé longtemps les huées adressées par le peuple français à ses gouvernants, ces purs républicains laïques, incapables de le protéger et de lui garantir la vie par islamolâtrie, cet étrange respect d’une religion particulièrement archaïque et sectaire ! On croit rêver. « Profanation » l’assassinat d’enfants, disent les uns. L’assassin, un « déchet, une ordure » pour bien d’autres. Le peuple commence à donner de la voix. Une voix que la sphère médiatique étouffe autant qu’elle le peut.

Je crains que le pire ne soit à venir : dans nos rues, des voitures et des camions bourrés d’explosifs, puis des écoles, des collèges, des hôpitaux mitraillés… Je ne souhaite rien de tel, bien entendu, mais craignons pourtant une nouvelle Saint-Barthélemy, ou quelque événement de cet ordre, qui surviendront si l’on se contente de discours creux qui ne nomment même pas les coupables, si nous continuons à entretenir les meilleures relations d’affaires avec le Qatar, le Yémen, l’Arabie Saoudite, nous mettant à la merci des microcéphales du prophète que nous armons par ailleurs. M. Valls l’avait dit, osera-t-il le redire ? : « On nous fait la guerre ». Alors faisons-la, gagnons-la, et sur notre territoire d’abord. Les microcéphales islamistes veulent nous engager dans une guerre civile. Chose encore inconcevable pour la cervelle du Français moyen. Cette cervelle en aura bientôt une plus claire vision, il me semble.

Michel Houellebecq a prétendu, au temps de la libre expression, que l’islam est « la plus con » des trois religions monothéistes. Il fut traîné en justice et blanchi. Je lui reprochais son vocabulaire limité et injurieux pour les femmes, mais il avait mille fois raison !

M. Plantu, toujours inspiré par l’esprit du limaçon qu’il est, nous montre une Marianne béquillante, marchant soutenue par les hampes de deux drapeaux tricolores. Elle pleure, la pauvre ! C’est tout ce qu’elle sait faire. À l’horizon, la coupole du Carlton, mais pas un minaret quand les mosquées du Midi sont remplies de prêcheurs de haine salafistes. Cela tient du déni de réalité, du noble aveuglement de l’âme virginale. Merci, merci bien.

L’affaire la plus urgente pour la « bonne » presse dont je dispose (Le Monde ; L’Yonne républicaine) est de condamner ces réseaux sociaux (YouTube, Instagram, Twitter, Facebook) qui ont laissé passer des images du carnage : corps allongés sur la Promenade des Anglais, corps des assassinés, torturés, ensanglantés, nus parfois, méconnaissables… Qu’on me permette de ne pas comprendre : ce que Mohamed Lahouaiej Bouhlel – puisque l’Innommable portait un nom – a laissé derrière lui, ce ne sont pas des bouquets de fleurs, des offrandes de fraternité, mais des cadavres couverts de sang, un message non équivoque de mort, de haine bestiale et universelle. L’islam, qu’on le veuille ou non, et pour l’instant du moins, m’apparaît comme la peste noire de notre temps. Ce sang, on ne veut pas le voir : quelle indécence, du sang… du sang mes amis ! Quel irrespect pour les victimes ! Pour moi, montrer les victimes dans l’état où on les a réduites, équivaut à les honorer de leur dernière possible vérité, les images dussent-elles choquer nos âmes mièvres. L’islam corrompt les esprits les plus clairs : ainsi, la chaîne de télévision France 2 va jusqu’à s’excuser d’avoir laissé « passer », dans les moments qui ont suivi la tuerie, une « interview inappropriée » – Ah, cet « inappropriée » ! Quelle merveille de délicatesse ! – celle d’un homme debout devant le cadavre de son épouse : sans doute adressait-il quelque vérité bien sentie à la bête fauve, à sa bêtise religieuse, à moins que ce ne fussent des félicitations… Je crois comprendre ceci : nul besoin que l’on jette de l’huile sur le feu, c’est indéniable. Mais la bête est suffisamment enragée et elle se chargera fort bien de ce petit travail.

Le 18/VII

 

#. « LA FRANCE CRIE EN SILENCE » : voilà la manchette triomphante de L’Yonne Républicaine,quotidien spécialisé dans ces titres saisissants d’humour mêlé de pathos pleurnicheur. C’est ce 19 juillet, après le crime de masse de Nice, bien entendu.

J’observe que « crier en silence est impossible », sauf aux carpes et aux anguilles. Ou l’on crie, ou l’on fait silence.

J’observe qu’il y a peu, lors de leur visite sur le champ du crime, MM. Valls et Cazeneuve furent copieusement hués par le peuple. Ils étaient venus en croque-morts rituels et, quant à eux, sous escorte policière suffisante. Leur vraie préoccupation : attribuer les huées à quelques comploteurs d’extrême droite, dénoncés comme « populistes ».

J’observe que « populiste » est l’adjectif qui stigmatise le Français enraciné depuis quinze siècles ou vingt ans, et qui n’accepte pas que ses invités entrent dans sa maison, brisent sa vaisselle, lui fassent grief de n’être pas croyant, violentent une de ses filles, tuent l’autre d’une balle dans la tête et égorgent sa femme. Selon MM. Valls et Cazeneuve ce ne sont là, semble-t-il, que broutilles quotidiennes et il en faudrait bien davantage pour s’émouvoir. Je sais que j’abuse un peu des mots, que je « démesure ». C’est ainsi lorsque la colère me prend.

J’observe une fois de plus que les égorgeurs, les manieurs de couteaux et tireurs de kalachnikovs ne sont ni des Pentecôtistes, ni des sectateurs du Bouddha ou de Vishnou, ni des adeptes de Krishna, ni même des catholiques intégristes.

J’observe que ce « silence » est peut-être relié, dans l’esprit journalistique, à « la minute de silence » observée par la France entière, à l’exception des djihadistes français, bien entendu. Selon moi, toute minute de silence de cet ordre devrait être suivie d’une minute de cris de fureur.

J’observe que les journalistes de radio et de télévision imposent le silence (ou le discours euphémisé) aux personnes interrogées dès qu’il s’agit d’un acte délictueux commis par des musulmans. Silence tellement épais qu’il se trahit lui-même. On sait aussitôt. Ces journalistes sont aux ordres du pouvoir, et il n’est même plus nécessaire de les leur donner. Nous allons sous peu rejoindre la Turquie de M. Erdogan, où le silence est de rigueur, la Chine du Great Old Kommunist Party où le moindre mot vous fait embastiller, et peut-être retrouver avec bonheur les mœurs de l’ex-URSS, voire de l’Allemagne de M. Goebbels. Vive la France !

Le 20/VII

 

#. D’une lecture à tort abandonnée, 3. Dans son dernier chapitre de Dieu est une fiction, Alain Nadaud nous rappelle le grand handicap de l’athée : « l’étymologie même du mot qui le définit. Celle-ci le contraint en effet à s’affirmer par opposition à ce dont il nie justement l’existence ». Il se situe, par le mot, « dans la dépendance et l’infériorité », ce dont profitent habilement les sectaires de « La religion [qui] est le trou noir de l’intelligence, par où la lumière et sa clairvoyance s’engouffrent pour disparaître à jamais ». « Incroyant », « mécréant », « incrédule » me paraissent mieux adaptés.

Le 23/VII

 

#. En Allemagne (quatre attentats en une dizaine de jours) comme en France, l’homme qui se fait exploser, l’homme qui lance son camion sur la foule, l’homme qui agresse au couteau (une mère et ses trois filles à Grenoble), ou qui tue à la machette (une femme en Bavière), est toujours un musulman, récemment « réfugié » dans son pays d’accueil ou y séjournant depuis des années. C’est aussi toujours un homme. Il s’en prend le plus souvent aux femmes. En Allemagne comme en France, avant toute vérification de ses motivations réelles, il est présenté par les journalistes aux ordres de la pensée convenable comme souffrant de troubles mentaux, voire de maux psychiatriques avérés. Sa responsabilité s’en trouve donc atténuée a priori, eût-il hurlé « Allah u akbar » en levant son arme. La stigmatisation, c’est cela, c’est voir un homme tirer sur la foule et oser dire qu’on l’imagine ou le croie responsable et coupable. On ne peut nier que l’islam induise le trouble mental chez celui qui, dès sa naissance, est déclaré musulman et ne pourra abjurer cette religion. Le même homme peut aussi être tout récemment « radicalisé » ou relié de plus longue date aux microcéphales de Daesh. C’est après seulement que l’on saura la vérité, lorsque les faits commenceront d’entrer dans l’oubli.

Les femmes d’Europe n’apprécient guère, dans leur ensemble, d’être l’objet de soins aussi attentifs. Il arrive qu’elles protestent, discrètement je l’avoue, et à de rares fois qu’elles dénoncent cette misogynie forcenée qui appartient aujourd’hui à l’islam et prend sa source dans le Coran. Les femmes d’Europe manquent d’humour.

J’entends une foule de bavards (radio, télévision notamment) se lancer dans de fougueuses exégèses de ces événements terribles et inédits en Europe depuis la 2de Guerre mondiale. Certaines analyses impressionnent par les connaissances et la finesse qu’elles supposent. Cependant, et le fait me paraît significatif, le Coran n’est jamais cité. Qu’on ne prétende pas que ces dames et ces messieurs n’en ont lu ni un verset ni une sourate. Eux, si curieux de tout, ne le seraient pas de la doctrine-source de tous les maux ! Lorsqu’un attentat éclate, c’est toujours une surprise pour eux… Comment pouvait-on savoir ? Était-ce prévisible ? Est-ce la méthode qui a changé ? On avait négligé de lire Mein Kampflorsque le divin stratège Hitler (*) envahit la Pologne, la France, la Russie… créant au passage les agréables camps de vacances d’Auschwitz, Birkenau, Mauthausen, etc. On ignorait tout de ce qui nous attendait alors que tout était écrit. De même, aujourd’hui, négliger de lire Mein Koran, c’est vouloir ignorer ce qu’on se prépare à nous faire vivre, dont nous ne connaissons que les prémices.

(*) Faut-il rappeler qu’après avoir vaincu les armées belge, française et anglaise, Hitler fut considéré comme le plus grand stratège de tous les temps par ses généraux et le peuple allemand, pareil à un demi-dieu. Cela dura jusqu’aux premiers revers subis en territoire soviétique.

Le 25/VII

 

#. Radicalisation. On nous rebat les oreilles de ce fléau. Si nous exceptons les récents « convertis », d’origine européenne pour la plupart, dont ladite radicalisation se réalise à travers les réseaux sociaux d’un côté et leur propre faiblesse d’esprit de l’autre, tout musulman est radicalisé à sa naissance. Il est réputé musulman pour sa vie entière : c’est le virus qui lui est inoculé. Comme tout virus, il peut dormir et ne jamais s’éveiller dans l’organisme de celui qui le porte, ou, au contraire, s’y enflammer un beau matin et y faire les ravages que l’on sait, sur lui-même et sur tout ce qui n’est pas lui-même. Tout est propice à ce réveil : quelques mots d’un iman haineux, le sentiment d’une injustice, voire une vraie injustice, le souvenir d’événements non vécus, mais que la propaganda-Allah lui remet en mémoire, celui des Croisades par exemple !

#. Au sujet d’Anatole France, par son Jacques Tournebroche, Paul Gsell, dans « Propos d’Anatole France », un ouvrage amusant, léger. Grasset, 1921.

« Néanmoins, à travers les pires tristesses de son temps, il a gardé sa foi dans le progrès lent et certain de la justice et de la bonté ».

* J’ai perdu cette foi et cette belle certitude. Il me semble même ne jamais les avoir possédées. Il est vrai que je ne suis pas Anatole France.

Le 26/VII

 

#. Ça n’en finira jamais. C’est prévu. C’est au programme des microcéphales. Un prêtre âgé de quatre-vingt-six ans – Jacques Hamel – vient d’être égorgé dans l’église de son village normand, Saint-Étienne-du-Rouvray, où il célébrait la messe du matin devant cinq fidèles. Un autre fidèle, âgé lui aussi, a été à demi égorgé. Il est entre la vie et la mort. Les deux anges d’Allah ont été tués par la police et n’ont pu achever leur travail. Il y a du laisser-aller chez les partisans de la Charia pour tous.

Il a été instructif de voir le président de la république stigmatiser l’acte inqualifiable et venir, au nom de la laïcité, du vivre-ensemble et des bonnes mœurs, en renfort des catholiques qu’il exècre, téléphoner à l’autre François, le pape, et peut-être à Dieu le Père ! On attend avec intérêt les réflexions de M. Vincent Peillon, pour qui les catholiques n’auraient jamais dû exister, l’histoire de France commençant pour lui en 1789.

J’avais décidé de me taire sur ces sujets d’une monotone répétitivité. Qu’on me pardonne, je ne peux. Non seulement les crimes se poursuivent, mais ils s’amplifient et progressent dans les méthodes. On m’invite, on me tire par la manche. Gentil comme je suis, il me faut répondre aux appels.

Le 27/VII

 

#. Fin du jour. M. Erdogan se ferait maintenant appeler « généralissime » ! Comme Franco. Autres temps, même despote, même salaud. L’un comme l’autre en défense de valeurs et principes religieux rancis. Il arrive bel et bien à l’histoire de bégayer.

Le 28/VII

 

Rigolade house aux champs

Première étape. – Notre Club, notre « maison » s’est enfin lancée sur les routes du pays afin de découvrir des lieux inconnus et surprenants, des indigènes, des animaux sauvages ou domestiques. Ils sont tous du voyage, y compris Mme D., notre premier membre et anonyme cliente, chacun s’en souvient. Ce pourrait être un voyage de personnes du troisième âge si n’était la gamine gaieté qui préside à tous les instants de ce périple exotique et spectaculaire. L’arrivée de notre autocar-pullman dans un village, une modeste et paisible cité provinciale, suscite un intérêt inattendu, presque une petite émeute.

L’événement du jour fut notre arrêt au bord d’un grand pré ou paissaient quelques vaches et une douzaine de bœufs. Les ruminants, pareils à des villageois, ne tardèrent pas à venir à notre rencontre, se rassemblant derrière les fils de fer barbelés qui les empêchaient de passer la frontière séparant l’animal champêtre du parisien curieux mais peu au fait de la vie du monde au-delà du boulevard périphérique. Cali de Montfort-L’Amaury ouvrit le bal, refusant de descendre de l’autocar tant elle craignait d’affronter des taureaux de combat. La baronne de Krick-en-Krock allégua sa longue expérience de la vie pour la rassurer : « Croyez-m’en, chère Madame, ces paisibles ruminants sont des vaches et des bœufs. Ils sont venus vous saluer, car ce sont des bêtes fort civiles. Descendez, vous n’avez rien à craindre ». C’est vrai, ajouta Mme D., ils me rappellent la Libération et tous ces soldats américains en train de mâchonner leur chewingue-gomme ! » Le Robot Pensif, qui ne quittait jamais sa veste et avait effectué quelques missions d’intérim pour le Ministère de l’agriculture, proclama que lestaureaux blancs n’étaient que des bœufs de la race charolaise, que chacun représentait, sur pieds, la valeur de 1500 euros et qu’on les dégusterait promptement sous forme d’entrecôtes milanaises et de bœuf bourguignon. Ce ne fut qu’un oh ! de réprobation, auquel le comte du Trottoir-d’En-Face mit le point d’orgue : « C’est vraiment dégoûtant, mais ce soir je mangerais bien un steak-frites… » – qui changea le « oh » indigné en un « Ah ! » scandalisé : « Monsieur le comte, on voit que vous êtes du genre bistrotier… C’est cela qui me révolte ! » Le Robot Pensif crut intelligent d’ajouter à l’adresse de la comtesse de Gris-Manoir qui venait de décocher sa flèche : « Madame a sans doute les moyens de dîner chaque jour au Ritz ou au Grand Véfour ! » Le partisan de la lutte des classes à coups de fourchettes et de couteaux à poisson, souligna son propos d’un ricanement vengeur. La comtesse le fit taire d’un sec : « Monsieur, sachez que le soir je dîne où je veux, au Pré Catelan, comme mon père et mon grand-père, mais aussi dans un gentil bistrot du 18e où la purée de navets aux pommes et à l’anis est une pure merveille ! Vos préjugés vous font perdre le sens commun. Et puisque vous savez tant de choses, ces quadrupèdes à robe brune mêlés aux bœufs du Charolais, à votre avis, à quelle race bovine appartiennent-ils et quel est leur principal intérêt ? » Le Robot, nez au sol, dut avouer son ignorance. La comtesse lui donna le coup de grâce : « Que je vous apprenne, Monsieur, que ce sont des vaches appalachiennes, importées sous Louis-Philippe et dont le lait, gras et parfumé, permet la fabrication de l’excellent Petit Appalachien, un fromage que digèrent parfaitement les Chinois.

La comtesse fut vivement applaudie, ainsi que ses connaissances en matière bovine. Penaud, le Robot se réfugia dans sa chambre de l’Hôtel du Commerce, à Chinon pour n’en ressortir qu’au matin. Il y eut fête ce soir-là sur la place où l’on dansa avec ardeur. Furent remarquées la valse qui permit à Mme de Saint-Vaast de s’abandonner aux bras du Vengeur Mosqué (« Je vous dis que c’est une idylle ! » me glissa Cali de Montfort-L’Amaury à l’oreille. « Il la répudiera » lui rétorquai-je avec mon habituelle mauvaise foi). On mangea fort bien à l’Hôtel, et il y eut, avant le dessert, de ce délectable Petit Appalachien qui enchanta nos voyageurs de l’Étrange.

Deuxième étape. – Ou comment M. le baron des Cours-d’Immeubles fit l’intéressant. La chaleur estivale survenue après des jours de fraîcheur accabla tout le monde dès le matin. On était aux environs de Tours. On aperçut une jolie rivière serpentine, des prés où le foin fraîchement récolté répandait ses odeurs, et enfin un immense champ de maïs où vingt tourniquets projetaient des rayons d’eau lumineux qui par endroits jouaient à l’arc-en-ciel. On fit s’arrêter l’autocar, on se jeta qui dans le foin, qui sous l’ombre d’un feuillage, qui au milieu des buissons… Le baron des Cours-d’Immeubles, lui, se précipita au milieu du maïs où, ôtant ses vêtements, il sauta et gambada sous les gerbes liquides tournoyantes, tout en chantant des strophes de sa composition :

« Ô Fontaine Hippocrène

Au flanc de l’Hélicon,

Là se baignent les reines

Et de grands polissons… »

Les dames admirèrent une anatomie qu’elles n’avaient pas supposée si proche encore de la juvénilité ; Purgon admit qu’il ne le savait pas poète, ni au fait des mœurs de l’antiquité ; Mme de Saint-Vaast, qui avait des ardeurs, prétendit n’avoir rien vu d’aussi encourageant depuis sa jeunesse ; le comte du Trottoir-d’En-Face lui jeta un « Vous n’avez pas honte ! Tout cela est dégoûtant… » ; le Vengeur Mosqué d’ajouter « Allah punira l’impudique ! » ; Cali de Montfort-L’Amaury cachait ses yeux dessous ses mains en poussant des « Hi ! Hi ! » d’extase ; la comtesse de Gris-Manoir s’exclama « C’est de l’Alfred de Musset » ; « Désolé, chère madame, lui rétorquai-je, si ce n’est du Bonnefoy, c’est du Goffette ». Lorsque le baron, dans son simple appareil, sortit du maïs, il avait la peau couverte de cloques brunes et les cheveux d’un vert fluorescent transcendantal. Le Grand Robot pensif, qui n’avait rien dit encore, observa que le round-up, en dépit de la loi l’interdisant, était encore en usage dans nos campagnes. « Ce vert intense, c’est la couleur de l’islam ! » criai-je, ce à quoi fit écho le Vengeur Mosqué : « Allah l’a puni, ce mécréant !

 

Définitions-éclairs

Jaloux : « On méprise un homme qui est jaloux de sa femme, parce que c’est un témoignage qu’il ne l’aime pas de la bonne sorte, et qu’il a mauvaise opinion de soi ou d’elle », René Descartes

Jardin : le mien, bourguignon, est petit et sauvage. Si l’on y jette des pierres, tel Voltaire je remercie fidèlement : avec elles je remonte ses vieux murs

Jargon : la langue française telle que sous forme de vestiges et de débris la mâchonnent la plupart de nos contemporains. J’aurais mieux dit : jargonnage !

Jarretière : objet détourné de sa fonction. Les Anglais, n’en ayant pas compris l’usage, persistent, lors de cérémonies incompréhensibles, à se passer d’immenses jarretières autour du cou en prenant des mines graves et compassées

Je : rarement « un autre », immodérément moi-même

« Moi, je… », cette association de pronoms accompagne l’expression des avis les plus objectifs.

Jésus : jeune homme non conformiste qui, prêchant par l’exemple et la parole, demanda aux humains de s’aimer les uns les autres. En salaire de plusieurs années de vains efforts on le crucifia

Jeune : adjectif passé au rang de substantif. « Un jeune ». Voire « un djeunee. La nuance péjorative n’est plus perçue

Jeûne : régime hypocalorique que les inspecteurs des impôts ont décrété le plus favorable à la santé de leurs concitoyens ?

Joie : aberration des sens et leurre de l’esprit. Toujours de courte durée

Jour : le voir n’est pas le cadeau que l’on dit. Cent locutions en font foi. « Le jour J » : celui du massacre. « Faux-jour » : le vrai. « Se montrer sous son vrai jour » : jamais rassurant. « D’un jour à l’autre » de Charybde en Scylla. Etc.

Journal télévisé : la machine à décerveler sans anesthésie d’Alfred Jarry enfin mise à la portée de tous

Juge : homme corruptible comme tout un chacun, que nous installons dans un palais dit de justice pour feindre de mettre des bornes à notre perversité

 

Fin des Carnets XLII, de juillet 2026

 

Michel Host

 

(1) Dieu est une fictionEssai sur les origines littéraires de la croyance, aux Éd. Serge Safran, mars 2014

 

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A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


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Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005