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Chroniques régulières

Carnets d’un fou – XLVII Décembre 2016, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 28 Février 2017. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

« C’est sans doute un terrible avantage que de n’avoir rien fait. Mais il ne faut pas en abuser », Jean Giono, Bestiaire (Préface au Petit almanach de nos grands hommes)

« Ne jetez pas vos perles aux pourceaux », Matthieu, VII, 6

 

#. Fiasco. À brûle-pourpoint, en manière de « petit coucher », François Hollande annonce à la nation, ce jeudi soir 1er décembre, qu’il ne briguera pas de second mandat de président de la république. Il a donc encore cinq mois de règne à assumer. Mais où est désormais sa légitimité profonde ? Le sens, hormis celui du délai réglementaire, de son éternisation sur le trône républicain ? Comment va-t-il faire pour continuer de ne rien faire ?

Le 1er/XII

A propos de Ainsi parlait Oscar Wilde (Arfuyen)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 20 Février 2017. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Le dandy blessé

Ainsi parlait Oscar Wilde, Oscar Wilde, Arfuyen, janvier 2017, trad. Gérard Pfister, 165 pages, 13 €

 

Il y a sans doute une double inflexion dans l’œuvre d’Oscar Wilde, inflexions qui recoupent les genres qu’il a parcourus – théâtre, roman, textes divers, correspondance… –, et qui reposent sur des faits objectifs. Tout d’abord, la vie de l’homme, et son destin, aristocrate irlandais qui a subi un déclassement social, qui l’a conduit jusqu’à la mort à Paris en 1900. Son inculpation d’homosexualité, la vieille Angleterre victorienne, le harcèlement de sa société, représentent un grand arc historique qui marque l’écrivain. C’est l’inflexion la plus visible, et la plus douloureuse.

Si la pierre tombale pouvait être une page entière, c’est ce texte que je revendique, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Lundi, 06 Février 2017. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Hommage à Aliaa Magda Elmahdy, la seule vérité nue

 

Le corps n’est pas une saleté. Ce n’est pas le crime de mes parents. Ce n’est pas un fardeau. C’est ma joie, mon cosmos, mon sentier et le seul lien que j’ai avec le Dieu ou la pierre et la courbure du monde. Il est mon sens et le sens de ce qui me regarde et m’obstrue ou m’éclaire. Je ne le porte pas derrière mon dos mais devant moi comme un déchiffreur de mon souffle et de ma part du monde, sa poussière, odeurs et grains et poids. Mon corps est mon délice et ma vérité. On m’arrache la vie quand on m’arrache le corps et la vie m’est redonnée quand je rencontre l’autre en son corps, et c’est là que je donne la vie. Et c’est une longue histoire que je ne veux plus subir : l’histoire des religions de mon monde qui me disent et me répètent que mon corps est mon aveuglement et ma perte. Ma vérité est nue et visible quand mon corps n’est pas une obscurité ni une honte.

Sommes-nous condamnés à perpétuité par la religion ?, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mercredi, 25 Janvier 2017. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

 

Entre nous et l’Histoire, le chemin est brouillé. Les musulmans sont obsédés par leur passé. Un passé qui ne bouge point. Figé. Inerte. Un passé, poids, fardeau, qui, à son tour, ne fait pas bouger ces musulmans, ses acteurs. Pour les musulmans, l’Histoire est l’équivalent du passé. Religieusement, ils regardent leur passé, avec glorification, avec adoration, hallucination, fascination, avec obsession, sans réflexion aucune, sans critique. Aveuglément.

Le passé n’est pas l’Histoire. Les autres nations étudient leur Histoires afin de ne pas retomber dans leur passé. Afin d’éviter la stagnation, la décomposition, de putréfaction. Pour ne pas se baigner une nouvelle fois, une deuxième foi, dans la même eau usée, sale. Les Arabes et les musulmans en général reviennent à leur Histoire afin d’y rester, d’habiter leur passé. Habiter le passé pour toujours. Retourner au passer, chez les musulmans, c’est pour faire revenir ce passé dans leur présent. Pour faire de ce passé un projet de leur société future !

Carnets d’un fou XLVI Novembre 2016, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 24 Janvier 2017. , dans Chroniques régulières, Les Chroniques, La Une CED

« Avez-vous remarqué que, dans ce monde, Dieu se tait toujours »

(A. Gide, Les Faux-monnayeurs)

« On ne voit pas à quoi pourrait penser un dieu ?

Et si créer lui est peu de chose… »

(P. Valéry, Mauvaises pensées & autres)

#. Selon la bergère protestante qui sur France Culture ce dimanche matin m’enseigna la prière par temps difficiles et vents contraires, si Dieu ne répond pas et, qui plus est, ne répond jamais, c’est qu’il m’invite à la patience. Je ne dois pas me contenter de croire, je dois avoir foi en lui. Le prophète Habacuc m’y inviterait lui aussi. La seule fois de ma vie où je l’ai prié, parce que la nécessité était vitale – la survie d’une enfant à peine née en était l’enjeu – il n’a rien voulu entendre. La camarde a effacé cette vie, et c’était ma vie. Au fait, il s’en fout. Il ne s’abaisse pas aux tâches ménagères. Depuis, prier me semble une stupidité. Lui n’a plus aucune raison de ne pas faire la sourde oreille. Dieu est un faux-semblant, un trompe-l’œil. L’INUTILE.