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Articles taggés avec: Rafécas-Poeydomenge Marjorie

Je suis mon instinct comme un animal, Valérie Fauchet (par Marjorie-Rafécas Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Mercredi, 17 Septembre 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais

Je suis mon instinct comme un animal, Valérie Fauchet, Avril 2025, 163 pages, 19,90 €, Editeur : Les Ouvreurs de Mondes


Ce nouvel essai poétique et pluriel, à la fois philosophique et esthétique (illustré par 18 photos de Bob Ostrovidow) rayonne d'énergie féline et se lit avec l’instinct de l'instant. Clin d’œil à L'intuition de l'instant de Gaston Bachelard, Valérie fauchet interroge subtilement : « Et si l'intuition de l'instant c'était l'instinct ? » Comme un coup de talon, l’instinct nous raccroche à l’instant présent et à la vraie beauté… Structuré autour de 14 poésies, ce livre est également intensément vivant par le nombre de témoignages recueillis par l’auteure sur l'instinct qui sauve, qui console et qui rend à la vie sa puissance.

Petit traité du silence, Pascal Bataille (par Marjorie Rafécas-Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Mercredi, 27 Août 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais

Petit traité du silence, Pascal Bataille, Ed. Guy Trédaniel Avril 2025, 220 pages, 12,90 €


On devrait élever une statue au silence » (Thomas Carlyle). Le silence, souvent perçu négativement comme une sorte de « ghosting », reprend ses lettres de noblesse sous la plume de Pascal Bataille dans ce « Petit traité du silence à l'usage des gens bruyants ».

C'est dans la privation que l'on se rend compte de la valeur des choses. L'auteur a été victime de crises de surdité qui lui ont laissé des acouphènes, tintements de clochette, bourdonnements.... C'est dans ces bruits parasites permanents qu'il a pris conscience de la valeur vertueuse du silence. Le son met notre cerveau sous tension, les réseaux de neurones du système auditif sont les plus développés, même un bruit continuel modéré n’échappe pas à notre cerveau.

La Danse, Philosophie du corps en mouvement, Alexandre Lacroix (par Marjorie Rafécas-Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Mardi, 11 Mars 2025. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

La Danse, Philosophie du corps en mouvement, Alexandre Lacroix, Allary Editions, janvier 2024, 239 pages, 20,90 €

 

La danse a toujours eu un goût légèrement insaisissable pour les philosophes… Même si la danse a selon Platon une fonction éducative, la danse est loin d’être un sujet qui prête à l’abstraction. Rares sont les ouvrages philosophiques sur la danse, en dehors d’un Nietzsche danseur et Philosophie de la danse de Paul Valéry. Pourtant, bien danser revient à réconcilier l’âme et le corps. La danse semble incarner l’élan vital de Bergson, comme une force créatrice et évolutive qui réanime le corps et lui fait atteindre la grâce.

« Les gens qui réfléchissent dansent trop mal en général »… Dès les premières pages, Alexandre Lacroix donne le tempo en reconnaissant un certain malaise du philosophe face l’impératif social de danser lors de soirées festives. Cette confession résonne avec l’anecdote du philosophe Alain sur le mille-pattes, qui ne pourrait pas marcher s’il commençait à réfléchir à chacun de ses pas.

Petit traité de la lenteur, A l’usage des gens pressés, Mathias Leboeuf (par Marjorie Rafécas-Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Lundi, 09 Décembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais

Petit traité de la lenteur, A l’usage des gens pressés, Mathias Leboeuf, Guy Trédaniel Éditeur, Coll. Petits Traités, octobre 2024, 172 pages, 12,90 €

 

Le dernier livre, Petit traité de la lenteur, de Mathias Leboeuf sinscrit dans une nouvelle Collection des Editions Trédaniel qui se veut impertinente et à rebours du prêt-à-penser contemporain.

La philosophie a toujours défendu les vertus de la lenteur, cet impératif catégorique de la prise de hauteur, ainsi que le « pas de côté » de la pensée, afin de ne pas se laisser absorber par le tourbillon incessant de l’immédiateté. Nos sociétés modernes ont développé une allergie tenace face à la lenteur, la flânerie, la méticulosité et la pensée critique. La lenteur est désormais associée à la vieillesse, à la coquetterie d’un autre temps, frôlant parfois l’odeur de la naphtaline. « De quoi la lenteur est-elle l’affirmation positive ? ». Pourquoi est-elle devenue insupportable pour la plupart d’entre nous ? Sommes-nous encore capables d’apprécier les belles lenteurs, celles qui sont agréables et enrichissantes ? Serions-nous encore victimes d’une dichotomie inspirée par la philosophie de Platon qui associait « beauté » avec « agilité et vitesse » ? Pourtant, en musique, l’adagio illustre bien la beauté d’un mouvement lent.

Le secret de la danseuse, Michèle Hayat (par Marjorie Rafécas-Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Lundi, 02 Décembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Roman

Le secret de la danseuse, Michèle Hayat, L’Archipel, Ecriture, mai 2024, 176 pages, 19 €

 

Après avoir exploré l’enfance de Louis Armstrong dans La Trompette de Satchmo (2020), Michèle Hayat nous entraîne cette fois-ci dans sa Tunisie des années 1950, avec une finesse narrative qui mêle souvenirs personnels, suspense et fiction, rythmée par l’esthétique fluide et sans compassion de la danse. C’est l’histoire d’une profonde amitié entre Pia, douze ans, et Delphine, une beauté diaphane pleine de mystère. Pia se sent invisible aux yeux de sa mère, une femme oisive et frustrée. Pour rompre la solitude de sa fille, son père décide de l’inscrire à un cours de danse classique. C’est là que Pia rencontre Delphine, une camarade qui semble avoir tout ce qui lui manque : beauté, intelligence, espièglerie et un don inné pour la danse. Delphine, derrière son image d’enfant prodige, a une personnalité qui intrigue. « Si je n’avais pas la passion de la danse, je me consacrerais à la botanique. Je parlerais aux fleurs, mes histoires n’auraient pas de fin, pour qu’elles m’écoutent sans jamais se faner ». La jeunesse a toujours eu « l’intuition du temps et de la beauté », qui s’échappe mais qui s’exprime dans la légèreté de la danse.