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Point de fuite, Hee-Jai Kim (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 19 Novembre 2021. , dans Polars, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Asie

Point de fuite, Hee-Jai Kim, Editions du Matin Calme, août 2021, trad. coréen, Lee Hyeonhee, Isabelle Ribadeau Dumas, 215 pages, 18,90 €

 

Le projet des Editions du Matin Calme est fort original et a priori digne d’intérêt :

« Ce que nous vous proposerons, à partir de janvier 2020, c’est de plonger avec nous dans l’univers si particulier, sanglant, social, paradoxal, hallucinant, dantesque et drôle, du Polar Coréen, avec une petite dizaine de pépites par an, auteurs et autrices issus de la nouvelle génération littéraire coréenne ».

Point de fuite s’inscrit dans ce jeune catalogue alléchant de publications de polars coréens.

Le roman démarre sur l’entrée en scène de la procureure Ju-hee, dont la narratrice brosse à grands traits le portrait, l’itinéraire, la situation, le statut social et familial, et sur la découverte, dans la demeure du peintre renommé Seo In-ha, du cadavre dénudé de Choi Sun-Woo, « la personne la plus célèbre de Corée après le président et le comédien Yoo Jae-Suk », décédée selon les premières constatations de strangulation au cours d’un violent rapport sexuel.

La proie, Deon Meyer (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 08 Novembre 2021. , dans Polars, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Afrique, Folio (Gallimard)

La proie, août 2021, trad. afrikaans, Georges Lory, 576 pages, 9,20 € . Ecrivain(s): Deon Meyer Edition: Folio (Gallimard)

 

À Bordeaux, Place Camille-Pelletan, Daniel Darret, un Zoulou, ancien combattant de la branche militaire de l’ANC, s’est retiré après la victoire de Mandela. Il mène une vie simple auprès d’Henry Lefèvre, ébéniste, atteint du syndrome d’Asperger, et de son épouse Sandrine. Son grand plaisir est de caresser le bois, d’en sentir l’âme. Il aime aussi parler à Wackett, le chat, ou discuter autour d’un verre de rouge avec Ali du Mali, ou bien encore faire un tour le dimanche dans les environs sur sa BMW. Tout va bien même s’il est hanté parfois par son passé, jusqu’au jour où il est contacté par Lonnie May, un ancien avocat blanc qui a lutté à ses côtés dans le clan anti-apartheid. Daniel doit reprendre du service, on a besoin d’un tireur d’élite exceptionnel pour commettre un attentat sur la personne du président en place. Lonnie lui parle de l’Afrique du Sud telle qu’elle est devenue après Mandela et la prise du pouvoir par Jacob Zuma (qui n’est pas cité mais facilement reconnaissable dans les descriptions de Meyer). Il lui conte les méfaits de la corruption, de la « kleptocratie », dans un pays rongé par la pauvreté, la volonté de la Russie de Poutine de mettre un pied en territoire africain en voulant y construire une centrale nucléaire.

Marchands de mort subite, Max Izambard (par Martine L. Petauton)

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mardi, 26 Octobre 2021. , dans Polars, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Marchands de mort subite, Max Izambard, Le Rouergue noir, octobre 2021, 350 pages, 22 €


L’Afrique de l’Est, celle des grands lacs. Carrefour entre le Rwanda d’après le génocide, les grandes savanes à fauves et à touristes, l’est du Congo et ses – très – abondantes ressources en or. Le récit a pour épicentre (ce mot du vocabulaire séismique aurait d’ailleurs pu être un sous-titre au livre) l’Ouganda, et le nombre copieux de pages ne suffit probablement pas pour dire les épaisseurs grouillantes – type sol de forêt dense – de menaces, sang, corruption, et maux – à peu près tous – qui grondent sous la touffeur équatoriale de ce petit pays ignoré de beaucoup d’entre nous. L’auteur, dont c’est le premier roman, sait de quoi, de qui il parle, étant lui-même « ancien baroudeur » d’Afrique. On le verrait bien journaliste d’investigation à l’occasion, et Pierre, le héros du roman, est probablement plus que son cousin…

Minuit à Atlanta, Thomas Mullen (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 11 Octobre 2021. , dans Polars, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Rivages/noir

Minuit à Atlanta, Thomas Mullen, mai 2021, trad. anglais US, Pierre Bondil, 496 pages, 23 € Edition: Rivages/noir

Nous sommes en 1956 à Atlanta, au moment du début du mouvement des droits civiques, alors que Rosa Parks a organisé le boycott des bus à Montgomery. Tommy Smith, un ancien policier noir, coéquipier de Lucius Boggs, devenu reporter dans le seul journal noir d’Atlanta, le Daily Times, réveillé par un coup de feu alors qu’il s’était endormi sur sa table de travail, découvre le corps sans vie de son nouveau patron, Arthur Bishop, dans les locaux du quotidien alors que ce dernier travaillait tard le soir. Il fait appel à un de ses anciens collègues, Joe McInnis, pour tenter d’élucider cette mort violente. McInnis est un flic blanc à la tête d’une brigade d’agents noirs et comme tel aussi mal perçu par les blancs que les noirs.

Ce roman se déroule à une période bien particulière de l’histoire des États-Unis, les lois Jim Crow mises en place pour entraver l’exercice des droits constitutionnels des Afro-Américains au lendemain de la guerre de Sécession ont introduit la ségrégation dans les services publics, les lieux de rassemblement et l’interaction entre les gens de couleur – (séparés mais égaux). Cependant que l’arrêt Brown de 1954 déclarant la ségrégation raciale inconstitutionnelle dans les écoles publiques et l’action de Rosa Parks refusant de céder son siège à un Blanc dans un bus public ont commencé à ouvrir quelques brèches dans ce monde inégal.

Jolies filles, Robert Bryndza (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 04 Octobre 2021. , dans Polars, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Belfond

Jolies filles, Robert Bryndza, Belfond Noir, janvier 2021, trad. anglais, Chloé Royer, 408 pages, 19,90 € Edition: Belfond

 

Quelque temps après Noël, la Detective Chief Inspector de la Projects Team, Erika Foster, d’origine slovaque, la reine de la kapustnica, fête ses retrouvailles avec son ami Peterson, un garçon grand et mince à dreadlocks, agent de la Murder Investigation Team, veuf depuis deux ans. Peterson est appelé sur une scène de crime, Erika décide de le suivre. À peine recouverts de leurs combinaisons stériles blanches, ils pénètrent sur la scène de crime pour découvrir au sommet d’une benne à ordures le cadavre d’une jeune femme dénudée en dessous de la taille, affreusement battue, le corps marqué de profondes entailles et l’artère fémorale tranchée. Peterson va confier l’enquête au DCI Hudson, et Foster va se faire remettre à sa place pour être intervenue sur un périmètre de travail qui n’est plus le sien. En outre, elle va devoir se rabattre sur les « mini-mars » qui remplissent la boite à gants de sa voiture pour tenter de faire passer sa frustration parce qu’elle veut cette enquête.