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Articles taggés avec: Nguyen Victoire

Un ciel rouge, le matin, Paul Lynch

Ecrit par Victoire NGuyen , le Lundi, 19 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Albin Michel, Iles britanniques, Roman

Un ciel rouge, le matin, mars 2014, traduit de l’Anglais (Irlande) par Marina Boraso, 283 pages, 20 € . Ecrivain(s): Paul Lynch Edition: Albin Michel

 

Course poursuite à travers le vaste monde


Le talent de conteur de Paul Lynch happe le lecteur dès la première page du roman et laisse entrevoir une intrigue sombre et sûrement funeste pour ses personnages. Mais attardons-nous un instant sur sa prose poétique torturée : « D’abord il n’y a que du noir dans le ciel, et ensuite vient le sang, la brèche de lumière matinale à l’extrémité du monde. Cette rougeur qui se répand fait pâlir la clarté des étoiles, les collines émergent de l’ombre et les nuages prennent consistance. La première averse de la journée descend d’un ciel taciturne et tire une mélodie de la terre ». On devine aisément toute la poésie résultant des chuintantes, des sifflantes et des sonorités dures ou gutturales de la langue anglaise dans cette description présageant une matinée hors du commun…

Nageur de rivière, Jim Harrison

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 17 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, USA, Flammarion

Nageur de rivière, traduit de l’américain par Brice Matthieussent, mars 2014, 257 pages, 19,90 € . Ecrivain(s): Jim Harrison Edition: Flammarion

 

 

Le sacre de la nature

Le nouveau récit du maestro est composé de deux textes, Au pays du sans-pareil et Nageur de rivière. Ce dernier donnera le titre à l’ouvrage. Dans les deux récits, Jim Harrison met en scène deux hommes à des âges différents de la vie. Clive, qui a la soixantaine, est décrit comme un critique, expert en peinture, conférencier et professeur. Clive a arrêté de peindre et l’auteur le considère comme un artiste raté en proie aux malheurs et à l’incompréhension de son temps :

« A soixante ans, il vivait en célibataire depuis vingt ans, mais son divorce était toujours la rupture la plus douloureuse de son existence. Il avait ensuite perdu le feu sacré, du moins le crut-il alors, et il renonça à peindre pour devenir professeur d’histoire de l’art, courtier, expert, homme à tout faire du monde de la culture. En fait, il avait laissé le temps brouiller les cartes… »

Les noces de Zeyn et autres récits, Tayeb Salih

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 12 Avril 2014. , dans La Une Livres, Afrique, Les Livres, Critiques, Babel (Actes Sud), Nouvelles

Les noces de Zeyn et autres récits, traduit de l’Arabe (Soudan) par Anne Wade Minkowski, février 2014, 150 pages, 7 € . Ecrivain(s): Tayeb Salih Edition: Babel (Actes Sud)

 

Tayeb Salih : l’art de conter


Les noces de Zeyn et autres récits est un recueil de trois nouvelles. Il est composé d’un long récit d’environ 110 pages et de deux autres nouvelles, Le doum de Wad Hamid, et Une poignée de dattes d’une longueur extrêmement courte par rapport à la première histoire.

Dans la première nouvelle, Zeyn, un simplet du village, surprend tout le monde car il va se marier avec la plus belle fille de la région. Il s’agit de la fille du maire, sa cousine, Ni’ma. Elle est réputée pour sa beauté mais aussi pour sa moralité et son caractère bien trempé. De ce fait, comment un homme aussi laid, aussi difforme et aussi peu clairvoyant que Zeyn a pu obtenir l’amour de la jeune femme ? La nouvelle suscite jalousie et envie.

Tout s’effondre, Chinua Achebe (2ème critique)

Ecrit par Victoire NGuyen , le Lundi, 07 Avril 2014. , dans La Une Livres, Actes Sud, Afrique, Les Livres, Critiques, Roman

Tout s’effondre, nouvelle traduction de l’Anglais (Nigeria) par Pierre Girard, octobre 2013, 225 pages, 21,80 € . Ecrivain(s): Chinua Achebe Edition: Actes Sud

De son immense œuvre, Tout s’effondre occupe une place à part. Publié en 1958, c’est le roman qui a fait connaître Chinua Achebe et l’a propulsé sur la scène littéraire internationale puisque l’œuvre a été traduite en une cinquantaine de langues et vendue à des dizaines de millions d’exemplaires.

De plus, son intrigue présente l’histoire de la colonisation de l’Afrique par les Européens en adoptant le point de vue africain. Chinua Achebe met en scène un personnage littéraire de première importance, Okonkwo,  car il porte l’histoire de l’Afrique de son apogée à sa chute au travers les vicissitudes de sa propre destinée.

En effet, dès l’ouverture du roman, Okonkwo dont le nom signifie « feu qui dévore tout » jouit d’une position sociale de prestige dans le village ibo d’Umuofia. Il est un riche fermier. Chef de son clan, il surveille ses trois épouses et règle les conduites de ses enfants selon les attentes du clan. Façonné par une société traditionnelle agraire, il respecte les rites des saisons, pratique les sacrifices pour honorer la mémoire de ses ancêtres et attirer la protection des dieux tutélaires du clan. Enfant du clan, il est aussi l’un des sages qui officient à l’établissement des règles pour maintenir le village dans l’observance des traditions.

Après l’orage, Selva Almada

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 22 Mars 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Amérique Latine, Roman, Métailié

Après l’orage, traduit de l’espagnol (Argentine) par Laura Alcoba, mars 2014, 134 pages, 16 € . Ecrivain(s): Selva Almada Edition: Métailié

 

A la croisée des chemins


En route vers la demeure de son ami pour lui rendre visite, la voiture du pasteur Pearson tombe en panne au milieu de nulle part. Il est alors obligé de s’arrêter avec sa fille, Leni, dans un garage de fortune. Là, il attend patiemment que El Gringo Brauer, le garagiste, un homme taciturne et malade, répare le moteur de son véhicule. Entre la mauvaise humeur de sa fille et la chaleur insoutenable, le pasteur est attiré par la candeur de Tapioca, l’assistant et fils de El Gringo. Il va tout faire pour convertir cet enfant et faire de lui un prêcheur, un guide tel qu’il aurait voulu être : « Tapioca, José, n’allait pas être son successeur : il allait devenir ce que lui-même n’avait pas réussi à être ». S’ensuit alors un bras de fer entre les deux hommes, l’homme de Dieu et le garagiste, père adoptif de Tapioca, pour savoir lequel des deux gardera avec lui l’adolescent.