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Vice, Hervé Guibert

Ecrit par Arnaud Genon , le Vendredi, 10 Mai 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Biographie, Récits, Gallimard

. Ecrivain(s): Hervé Guibert Edition: Gallimard

 

 

Vice occupe une place particulière dans l’économie générale de l’œuvre d’Hervé Guibert. Publié pour la première fois en 1991 aux Editions Jacques Bertoin, il a été écrit à la fin des années 1970, peu de temps après La Mort propagande, son premier livre. Il est aussi contemporain de Suzanne et Louise, le roman-photo que l’écrivain consacra à ses deux grand-tantes.

En ce sens, comme le remarque justement Thomas Simonet dans sa note préliminaire, il témoigne des « préoccupations d’écrivain et de photographe de l’auteur à cette période ».

L’ouvrage est constitué de trois parties.

Aurais-je été résistant ou bourreau ? Pierre Bayard

Ecrit par Arnaud Genon , le Mercredi, 24 Avril 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais, Les éditions de Minuit

Aurais-je été résistant ou bourreau ?, 2013, 158 pages, 15 € . Ecrivain(s): Pierre Bayard Edition: Les éditions de Minuit

Le champ des possibles


Pendant longtemps, on a fait des bourreaux de véritables monstres, c’est-à-dire des personnes « hors-normes » n’ayant aucun rapport avec les hommes et femmes « normaux » que nous prétendons être. On a dit d’eux qu’ils étaient des « malades », des « fous »… Il y avait dans cette attitude une commodité hypocrite qui permettait à chacun d’entre nous de se distancier, de se rassurer et par là de ne pas interroger la réelle nature du mal.

Robert Merle, dans La Mort est mon métier (1972), et plus récemment Jonathan Littell dans Les Bienveillantes (2006), ont révélé par l’écriture romanesque ce qui amenait un homme – et non pas un monstre, ou alors un monstre a posteriori – à commettre des actes monstrueux. Dans le présent essai, Pierre Bayard va encore plus loin. Il ne s’agit plus de tenter de mettre à jour, par le roman, ce qui conduit à l’innommable mais de se projeter soi-même par l’intermédiaire d’une fiction théorique durant la Seconde Guerre mondiale afin de savoir de quel côté l’auteur se serait trouvé en de pareilles circonstances : résistant ou bourreau ? Héros ou criminel ? Et s’interrogeant, il nous interroge…

De l'utilité du genre, Joan W. Scott

Ecrit par Arnaud Genon , le Vendredi, 05 Avril 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais, Fayard

De l’utilité du genre, trad. de l’anglais (USA) par Claude Servan-Schreiber, 2012, 224 p. 18,50 € . Ecrivain(s): Joan W. Scott Edition: Fayard

 

 

A la lueur du genre


Avec Judith Buttler, Joan W. Scott est une des plus grandes théoriciennes du « genre ». Ce champ d’étude, appelé « gender studies » outre-Atlantique, se développe en France seulement depuis une quinzaine d’années alors qu’il a été initié par les féministes anglo-américaines au milieu des années 1970.

Ces pionnières de la notion mettaient déjà en avant « la dimension fondamentalement sociale des distinctions basées sur le sexe. Le mot dénotait un rejet du déterminisme biologique implicite dans l’emploi de termes tels que “sexe” ou “différence sexuelle” ».

Encore et jamais, variations, Camille Laurens

Ecrit par Arnaud Genon , le Lundi, 25 Février 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Essais, Gallimard

Encore et jamais, variations, 2013, 192 pages, 16,50 € . Ecrivain(s): Camille Laurens Edition: Gallimard

 

C’est fini ? Recommence alors…

Il pourrait y avoir comme un paradoxe à écrire des « variations » sur la répétition. La variation, c’est le changement, la diversité, l’écart. On lui attribue des vertus : le changement est bénéfique, dit-on. La répétition, elle, est monotone, on l’associe à l’ennui. Or, dans Encore et jamais, Camille Laurens nous explique que la répétition se décline, elle est plurielle, toujours la même mais jamais identique. Encore, donc, mais jamais, aussi. Un recommencement renouvelé à chacun de ses débuts. Chaque répétition, quoi qu’on en dise, reste unique… Le paradoxe n’est alors qu’apparent.

38 variations se « proposent d’explorer les pouvoirs de la répétition dans nos vies ». « Répétons-nous pour notre malheur ou notre plaisir ? Répéter est-ce vivre à grandes guides ou bien mourir à petit feu ? » nous demande Camille Laurens, dans son « avant-dire ». Pour y répondre, elle chemine. Nous emporte d’abord à travers un souvenir, peut-être le premier lié à la répétition, où s’origine ce livre. C’est celui de sa grand-mère refaisant chaque jour les gestes immuables du ménage qui amène l’auteur, encore enfant, à s’interroger :