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Nouba, Michèle Bayar

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Mardi, 07 Avril 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, La Cheminante

Nouba, Michèle Bayar, mai 2014, 190 pages, 18 € . Ecrivain(s): Michèle Bayar Edition: La Cheminante

 

Nouba, une ode à la vie, une invitation à la fraternité !

Dans son dernier roman Nouba, Michèle Bayar met en scène une multitude de personnages et une palette humaine d’une grande variété. Entre coutumes traditionnelles, légendes ancestrales et mœurs contemporaines de notre société, les protagonistes de Nouba naviguent dans le milieu de la création artistique et avancent dans la vie avec les difficultés liées aux pressions sociales, notamment pour ces jeunes gens, le désir de leurs mères de les marier.

En 12 épisodes (12 heures) dans un jeu narratif proche de celui d’une sitcom, l’auteur présente l’histoire d’une famille méditerranéenne, de celles pour qui on ne déroge pas avec la tradition, matérialisée par les « chez nous » itératifs. Nous sommes pris entre l’angoisse des mères et l’émancipation des jeunes nés dans une époque libertaire qui tolère jusqu’à la liberté des filles ou la vie de bohème. Michèle Bayar y mêle même habilement les questions du handicap, de l’homosexualité et celles des liaisons sur internet. La vivacité des personnages et leur sincérité nous les rendent tous profondément attachants, grâce à une écriture dynamique, une plume vive et enjouée.

Nous sommes à peine écrits, Chemin vers Egon Schiele, Matthieu Gosztola

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 28 Mars 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Recours au poème Editeur

Nous sommes à peine écrits, Chemin vers Egon Schiele, février 2015 . Ecrivain(s): Matthieu Gosztola Edition: Recours au poème Editeur

 

Avec en exergue cette citation de Gil Jouanard : « Si le monde veut être vu, s’il veut être senti, écouté et touché, goûté et pressenti et deviné, c’est qu’il ne s’est pas encore fait à l’idée de nous perdre » (dans Le Goût des choses). L'ensemble poétique de Matthieu Gosztola rassemble de courts textes posés sur la page comme un désir de laisser une trace, peut-être celle d’un visage impossible à effacer, pour :

– Tenter de capter un regard, un sourire, garder ce visage qui n’a pas besoin de mots, quelque chose ou plutôt quelqu’un qui a disparu à jamais, « La vie du visage est intacte /Que le poème l’a traversée ».

– Chercher à retrouver une part de l’autre, quelque chose qui parle d’elle, et attendre peut-être un retour improbable, avec tous les désirs pour déplacer le temps qui fuit et nous prend tout, « chercher les mots/pour t’entourer/et faire que le miracle abolisse ».

Il y est question de mourir et de vivre, dans cet ordre, il y est question de ces rêves qui tiennent seuls et nous gardent en eux seuls, « se souviendront de nous », « ta mort a rendu la vie un peu/Folle d’épouvante ».

Quelques femmes, Mihalis Ganas

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Lundi, 16 Mars 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Bassin méditerranéen, Nouvelles, Quidam Editeur

Quelques femmes, février 2015, traduit du grec par Michel Volkovitch, 72 pages, 10 € . Ecrivain(s): Mihalis Ganas Edition: Quidam Editeur

 

Dans un style attachant et d’une grande sensualité, Ganas délivre avec ces seize scénettes à la gloire des femmes des pépites de vie, pleines de gaieté et d’une grande tendresse.

C’est la voix d’une femme jeune ou celle d’une plus âgée, ce sont trois sœurs qui veillent, ou une belle jeune femme russe attablée ou celle-ci encore qui a passé sa vie à faire le ménage chez les autres, mais toujours c’est le regard d’un homme étonné qui approche le féminin avec dévotion eu égard au mystère qu’incarne souvent la femme pour lui.

« Après les présentations, il marcha seul le long de la mer et tandis qu’il se rappelait son aspect et surtout son rire, devant quoi il se demandait ce qui riait le plus dans son visage, la bouche, les yeux, les cheveux, oui eux aussi riaient dans l’éclatante lumière de mai, soulevés par un vent léger, il eut les larmes aux yeux mais n’y prêta guère attention, car en ce temps-là, au milieu de ses épreuves, privé de la compagnie d’une femme depuis le début du monde ou presque, il avait souvent les larmes aux yeux quand il voyait une jolie femme, pas précisément jolie mais l’une de ces femmes “dont le berceau fut réchauffé par le souffle d’un saint et qui vieilliront sans jamais en arriver au point de mourir”, comme l’écrivit bien des années plus tard Blanche Molfessis » (in Cymothoé, tel devait être son nom).

Les Galets Goelands, Michel Cosem

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Jeudi, 12 Mars 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Recours au poème Editeur

Les Galets Goelands, janvier 2015 . Ecrivain(s): Michel Cosem Edition: Recours au poème Editeur

 

10 sections liées à des lieux et 11 liées à des saisons + 1

5 poèmes sans titre et hors sections en ouverture tous évoquant la mer, la transparence, l’élément eau, les galets… et la contemplation voyageuse.

Entre prose et poésie, le soleil et le vent, on respire le grand large, les marées, la musique du vent, les grands espaces verts, les cieux ouverts en lisant Michel Cosem.

En ouverture de ce recueil, le poète se promène dans les rues de St-Brieuc, le temps s’étire, entre ennui et froidure, le poète pose un regard silencieux sur le monde qui tourne autour de lui.

La nuit, « cette inconnue » rôde dans la connivence avec l’homme qui observe, rêve et désire « Irruption de l’absente », « tout est sur le fil vu du large ».

Septembre, déjà, Pascal Boulanger

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 07 Mars 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Recours au poème Editeur

Septembre, déjà, octobre 2014 . Ecrivain(s): Pascal Boulanger Edition: Recours au poème Editeur

Initialement édité chez Messidor, en 1991, Septembre, déjà, de Pascal Boulanger, est aujourd’hui réédité chez Recours au poème Editeurs, éditions numériques dirigées par Matthieu Baumier et Gwen Garnier-Duguy, « extension du domaine de la poésie » selon les mots de Matthieu Baumier, dont l’enjeu significatif est de proposer une poésie de plus en plus vivante sur un support dynamique pour les poètes, afin de déplacer les frontières de leur visibilité.

Ecriture et pensée, poésie et spiritualité fondent l’œuvre de Pascal Boulanger depuis ces Premiers poèmes qui ouvrent sur le réel de nos parcours humains et fragiles, de l’enfance à l’adolescence, des premières amours à la quête de l’Amour, celui qu’on entrevoit peut-être dans la figure des Dieux « de passage » quand « on contemple leur voile blanc dans la nuit » ou celle d’un Christ rédempteur « Alliance, quand il marche sur l’eau ».

Alors qu’on touche au réel et peut-être même à une expérience intime, se déploient en douceur toutes les images de la douleur, du « fracas de la mer qu’on égorge » aux « oiseaux comme des cathédrales » ; le poète, témoin toujours de « ces écumes de tendresse » qui unissent le ciel et la mer dans une musicalité des émotions surgis de la mémoire la plus lointaine.