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Wake up America, Tome 2, 1960-1963, John Lewis, Andrew Aydin, Nate Powell

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Vendredi, 16 Octobre 2015. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Albums

Wake up America, Tome 2, 1960-1963, éd. Rue de Sèvres, mai 2015, trad. (USA) Alex Nicolavitch, 192 pages, 14 € . Ecrivain(s): John Lewis, Andrew Aydin, Nate Powell

 

Récit de la vie et du combat de John Lewis, infatigable défenseur des droits civiques et de la liberté, Wake up America est le second tome d’une trilogie, illustrée par Nate Powell, scénarisé par Andrew Aydin et John Lewis. Il fait suite au tome 1 dont la période englobait de 1940-1960 et montrait le début des sit-in et des actions non-violentes.

Wake up America, c’est aussi le cri de ralliement de John Lewis dans la marche en avant vers la liberté et l’égalité et contre la discrimination raciale, comme l’était juste, après lui, celui de Martin Luther King : I have a dream.

« Nous marchons en ce jour pour des emplois et pour la liberté mais il n’y a pas de quoi être fiers : des centaines de milliers de nos frères ne sont pas là. Ils n’avaient pas d’argent pour le transport car ils reçoivent des salaires de misère et parfois pas de salaire du tout ».

Six Jours, Ryan Gattis

Ecrit par Didier Smal , le Lundi, 12 Octobre 2015. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Fayard, La rentrée littéraire

Six Jours, septembre 2015, traduit de l’anglais (USA) par Nicolas Richard, 432 pages, 24 € . Ecrivain(s): Ryan Gattis Edition: Fayard

 

Avant même d’ouvrir Six Jours (All Involved : A Novel of the 1992 L.A. Riots, titre autrement plus significatif), le premier roman de Ryan Gattis traduit en français, de multiples indices mènent à l’idée qu’on va être confronté à quelque chose de costaud. Il y a le soutien d’autres écrivains, et pas des moindres : Joyce Carol Oates, David Mitchell et Dennis Lehane ; mais on sait que pareil soutien peut se monnayer, ou s’échanger… Il y a plus concret : la chaîne HBO et le producteur Alan Ball ont acheté les droits en vue d’une adaptation télévisuelle, ce qui laisserait à penser que le matériau narratif proposé par Gattis est à tout le moins solide. Et puis il y a l’argument ultime, le gage d’authenticité parfait pour tout qui s’intéresse à la culture populaire nord-américaine : sur le site de l’auteur, à la page dédiée à Six Jours, se trouve la playlist du roman, et là, on se dit que s’il y est bien question des Supremes, des Temptations, de Bill Haley, de Toots & The Maytals, de Cypress Hill et bien d’autres encore, en ce compris des bandes originales de films signées John Williams (plus particulièrement sur la « bombing mixtape » de Freer, l’une des voix du roman – on y reviendra), ce roman va parler de vrais gens, de ceux qui vivent avec de la musique en fond sonore constant, pour qui elle signifie quelque chose, et sans laquelle manquerait une part essentielle de leur personnalité.

Kirinyaga, Mike Resnick

Ecrit par Didier Smal , le Vendredi, 02 Octobre 2015. , dans USA, Les Livres, Critiques, Science-fiction, La Une Livres, Roman, Denoël

Kirinyaga, juin 2015, trad. de l’anglais (USA) par Olivier Deparis et Pierre-Paul Durastanti, 416 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Mike Resnick Edition: Denoël

 

Qu’ont en commun Les Seigneurs de l’Instrumentalité, L’Histoire du Futur, Chroniques Martiennes, Fondation, et Demain les Chiens ? Ce sont des romans de science-fiction dont chaque chapitre peut être lu comme une nouvelle indépendante des autres, autrement dit des fix-up, technique que ce genre semble le seul à avoir développé, technique dont s’est servi Mike Resnick (1942) pour son déjà multi-primé Kirinyaga, réédité augmenté de la longue novella Kilimandjaro.

Kirinyaga est le nom donné par les Kikuyus au mont Kenya ; c’est aussi le nom de leur « utopie », un planétoïde en orbite autour de la Terre terraformé de façon à ressembler aux savanes sèches sur lesquelles ce peuple élevait ses troupeaux et cultivait ses champs il y a de ça longtemps – puisque l’action débute, dans la nouvelle-prologue, en 2123, le jour où Koriba, futur mundumugu (un rôle à mi-chemin entre le prêtre et le sorcier) de Kirinaya, quitte un Kenya devenu à ses yeux européen pour rejoindre son peuple renouvelé.

Rouge Paris, Maureen Gibbon

Ecrit par Martine L. Petauton , le Samedi, 12 Septembre 2015. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Christian Bourgois

Rouge Paris, octobre 2014, traduit de l’Américain par Cécile Deniard, 280 pages, 20 € . Ecrivain(s): Maureen Gibbon Edition: Christian Bourgois

 

L’auteure affiche en exergue : Il ne suffit pas d’être exact pour être juste (Shirley Hazzard). Rien ne peut en effet mieux correspondre à son livre, donnant une ouverture – une fenêtre – d’une rare pertinence sur le milieu des artistes peintres français à la fin du XIXème siècle. Et ce roman/récit, de s’inscrire de ce fait dans l’originalité et le décrire-vrai qui séduit et marque le lecteur, bien autant qu’une page d’Histoire.

Paris – les quartiers des ateliers des peintres pas toujours riches ; ceux des chambrettes sans confort des modèles – petites ouvrières, en quête de bouclage de fin de mois. Un peintre qu’on connaît tous : Edouard Manet ; une jeune femme qu’on connaît moins : Victorine Meurent, qui fut son principal modèle et bien davantage. Sujet au demeurant intéressant, classique, informatif ; documentaire alléchant sur ces faces B des chefs d’œuvre… si cela avait été traité à « la traditionnelle ». Mais, à la Maureen Gibbon, c’est tellement autre chose !

Orféo, Richard Powers

Ecrit par Victoire NGuyen , le Vendredi, 11 Septembre 2015. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Le Cherche-Midi

Orféo, août 2015, traduit de l’américain par Jean-Yves Pellegrin, 426 pages, 22 € . Ecrivain(s): Richard Powers Edition: Le Cherche-Midi

 

Le temps où nous composions...

Dans une tranquille petite ville américaine, un vieil homme, Peter Als, compositeur et passionné de musique classique profite de sa retraite pour s’adonner à sa passion préférée : la chimie et l’étude des structures de l’ADN. Cet intérêt a tout à voir avec la musique car la chimie est pour Peter une partition de musique. L’étudier c’est déchiffrer les notes secrètes et mélodieuses de l’atome. Cependant, des événements tragiques extérieurs vont faire irruption dans la vie solitaire et tranquille du septuagénaire. Soupçonné d’actes terroristes, Peter Als devient la proie du gouvernement fédéral. Il est traqué. Face au désarroi et aussi à l’incompréhension de son monde devenu ultra sécuritaire, il fuit et commence alors un voyage à travers l’Amérique…

Orfeo renoue avec les thèmes de prédilection de Richard Powers. En effet, l’auteur a toujours souligné son intérêt pour la science et la musique. Il met en exergue l’impact de ces domaines dans la vie et les agissements de ces personnages. Ainsi, nous a-t-il donné par le passé de magnifiques romans tels que La chambre aux échos et Le temps où nous chantions. Il ne cesse de suivre la trajectoire individuelle de ses protagonistes et de leurs choix pris dans les tourments de la vie.