Identification

Recensions

28 boulevard des capucines, David McNeil

Ecrit par Guy Donikian , le Jeudi, 07 Juin 2012. , dans Recensions, Les Livres, Les Ecrivains, La Une Livres, Biographie, Récits, Gallimard

28 boulevard des capucines, mai 2012, 172 pages, 16,90 € . Ecrivain(s): David McNeil Edition: Gallimard

De certaines mélodies, on dit qu’elles retiennent l’attention dès les premières notes, et qu’elles s’inscrivent de façon durable dans nos têtes. C’est ce qui s’est produit pour les chansons écrites par David Mac Neil, souvent chantées d’ailleurs par d’autres que lui. Ce qui est vrai pour sa musique l’est aussi pour sa littérature. Pas d’artifices, pas de fioritures, seulement des phrases d’une réelle simplicité qui enchantent quand elles racontent, décrivent ou expliquent.

De quoi s’agit-il ? David Mac Neil, fils de Chagall, musicien depuis plus de quarante ans, a écrit de nombreuses chansons pour des personnalités du « showbiz » aussi diverses que Montand, Renaud, Souchon, Voulzy et bien d’autres. Poursuivant un vieux rêve, il décide d’organiser un concert au cours duquel il chanterait ses textes, entouré de ceux qui les ont chantés auparavant. Et ce concert aura lieu à l’Olympia, dans la salle mythique, la vraie, avant qu’elle ne soit reconstruite quelque cent mètres plus loin. La date est fixée au 27 janvier 1997.

L’évocation de ce concert est l’occasion pour David Mac Neil de retrouver des anecdotes parfois mélancoliques parfois plus truculentes, qu’il s’agisse de Montand pour qui il composa un album presque par hasard, de Julien Clerc pour qui il écrira Mélissa, sans oublier « Charlie Wood » autrement dit Charlebois avec qui il préparera cet Olympia.

Petits bonheurs de l'édition, Bruno Migdal

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 06 Juin 2012. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Récits, Editions de la Différence

Petits bonheurs de l’édition. novembre 2011. 141 p. 10,15 € . Ecrivain(s): Bruno Migdal Edition: Editions de la Différence

Petits bonheurs de l’édition est un vrai bonheur de lecture, un moment d’esprit, d’humour, de regards pertinents sur l’écriture et sur les mœurs des grandes maisons d’édition. Enfin en tout cas de « la grande maison », celle de la rue des Saints-Pères à St Germain-des-Prés.

Car Bruno Migdal nous raconte son stage de trois mois dans l’antre mythique ! Et on en sort avec lui à la fois séduit et amusé.

A commencer par la découverte des tonnes de manuscrits qui arrivent en flot continu, porteurs des espoirs les plus fous de leurs auteurs.

 

« …il déferle plus de manuscrits que tous les stagiaires du monde ne pourraient en éponger, c’est une lame de fond qui se fracasse sans répit sur le bâtiment. »


Et commence alors la confrontation à la chose écrite, la lecture, le moment de se forger une « opinion », le nécessaire et parfois bien difficile compte-rendu !

Soleils chauves, Anise Koltz

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 06 Juin 2012. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Poésie, Arfuyen

Soleils chauves, Editions Arfuyen, 2012, 10 € . Ecrivain(s): Anise Koltz Edition: Arfuyen

Filiation à propos d’Anise Koltz


Entrer dans ce livre par un poème qui semble avoir des relations avec le Paysage aux arbres verts de Maurice Denis, ouvre la porte poétique et intrigante, spirituelle et rêveuse de ce recueil au drôle de titre. D’ailleurs, ce dernier livre d’Anise Koltz est illustré par un détail de la Campagne romaine de Schirmer qui donne selon moi le ton général à cette suite de poèmes assez courts dont le propos est resserré. On y voit de petits monticules de terre peints avec de l’ocre brûlé sur un fond de ciel rose thé, sorte de dolmens, de stèles, vue profonde sur le Latium. J’écrivais il y a peu à Gérard Pfister, le directeur de la maison Arfuyen – qui suit le travail d’Anise Koltz depuis plusieurs années –, que ces stèles donnaient une impression nocturne, de monde déserté. Et, avec des petits instants pris dans le réel, cette série de 134 poèmes finit par se nouer autour de quelques thèmes, que je vais essayer de rendre visibles au lecteur.

Tom Gates, c'est moi !, Liz Pichon

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 28 Mai 2012. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Iles britanniques, Seuil, Jeunesse

Tom Gates, c’est moi ! 2012, trad. anglais par Natalie Zimmermann, mise en page par Anne-Cécile Ferron, 257 p. 11 € . Ecrivain(s): Liz Pichon Edition: Seuil

 

Entre BD et journal intime, ce « roman animé » a reçu le très mérité Roald Dahl Funny Prize 2011 du meilleur roman humoristique pour la jeunesse.

Tom Gates, doit avoir 11 ou 12 ans et comme tout enfant sensé de son âge, il n’aime pas trop l’école mais il adore les gaufrettes au caramel, lire des bandes-dessinées, faire enrager sa sœur Délia, gribouiller dans ses cahiers et surtout il a des projets : monter un groupe de pop-rock comme les Rodéo 3, son groupe préféré, avec son copain et complice Derek. Le groupe s’appellera Les Clebszombies. Ça en jette, non ? Tom Gates a toujours de bonnes et moins bonnes, voire très, très moins bonnes excuses, pour ne pas faire ses devoirs, mais il tient un journal farci de dessins très, voire très, très réussis, dans lequel il raconte sa vie fort mouvementée. Faut dire qu’il a de la matière, entre des parents sympas mais qui mettent la honte, comme tous les parents, surtout papa qui porte des fringues plus ridicules les unes que les autres et une sœur adolescente qui lui voue une haine passionnée qu’il lui rend bien, « ça m’a fait tellement plaisir que Délia se fasse gronder et priver de sorties que j’en ai oublié mon mal au bras. En fait, ça a sûrement été le MEILLEUR MOMENT de toutes mes vacances ».

Temps du rêve, Henry Bauchau

Ecrit par Anne Morin , le Jeudi, 24 Mai 2012. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Actes Sud

Temps du rêve, Actes Sud, Un endroit où aller, 71 p. 13 € . Ecrivain(s): Henry Bauchau Edition: Actes Sud

 

Le passage, du temps de l’enfance à l’adolescence, du temps de l’amour parental et des rêves d’enfant, à ce basculement que représente le premier amour, et les rêves plus flous qui l’accompagnent : « Il me semble que tout ce qui m’amusait jadis ne m’est plus d’aucun prix. Je suis précipité dans le rêve et la solitude, d’un seul coup » (p.44). Rien de plus classique, mais ici l’échange prend place, et c’est aussi ce qu’il a de particulier, en quelques heures, quelques heures qui irradient toute une existence, par ce rapprochement dans le temps, du jeu et de l’amour :« Nous n’avons joué ensemble qu’une seule fois, mais d’une façon qui m’a illuminé et elle aussi » (préface).

Henry Bauchau revit, après la perte d’un grand amour, cet après-midi d’été qui a ouvert sa vie à cet appel d’air : lui a onze ans, elle, huit, cet âge où comme il l’écrit, le « genre » de la petite fille est encore indéterminé : « (…) de suite un peu brutale comme elles le sont souvent à cet âge où elles possèdent, sans pouvoir s’équilibrer, les forces garçonnières » (p. 26). Un « petit diable », un garçon manqué, un lutin, une fée ? En tout cas une initiatrice. En ces quelques heures, une porte s’ouvre, qui ne se refermera plus. Le monde apparaît clivé, dans une sorte de deuxième naissance : le cœur s’éprouve battre :