Identification

Poésie

Les mots de tout au fond, Anouk Dunant Gonzenbach (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Jeudi, 13 Décembre 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Les mots de tout au fond, Éditions des Sables, septembre 2018, 110 pages . Ecrivain(s): Anouk Dunant Gonzenbach

 

« Ce vide à l’intérieur de moi

Il ne prend pas de la place à la place de, non,

Il est en plus, c’est nouveau

C’est en plus

Les lettres Absolu restent cassées, par terre

Elles ne sont pas la réponse

Enfin, je ne crois pas.

Ce vide,

Celui qui te dit qu’il y a autre chose » (p.42)

Écrire. Un caractère, Christiane Veschambre (par Nathalie de Courson)

Ecrit par Nathalie de Courson , le Jeudi, 13 Décembre 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Écrire. Un caractère, éd. Isabelle Sauvage, février 2018, 72 pages, 14 € . Ecrivain(s): Christiane Veschambre

Dès les premières pages, ce livre très original va droit au cœur de ceux qui aiment écrire, ou plutôt qui se sentent animés par « Écrire », devenu un nom propre sous la plume de Christiane Veschambre.

Il ne s’agit ni d’un traité pour aspirants écrivains, ni d’un art poétique. Écrire s’impose comme un être vivant, sujet grammatical de la plupart des verbes, un « caractère », avec ses traits distinctifs.

Il est, pour commencer, un sale gosse qui n’en fait qu’à sa tête :

 

Écrire ne veut pas travailler.

Écrire nous travaille.

(…) Écrire voudrait ne rien foutre, que ce qu’il a envie de faire, quand il exige de le faire. On voit bien par là que c’est un enfant. Un petit anarchiste qui ne veut d’aucune contrainte – que les siennes.

De soufre et de miel, Silvana Minchella (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mardi, 11 Décembre 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

De soufre et de miel, éditions Chloé des Lys, poèmes, 2018, 48 pages . Ecrivain(s): Silvana Minchella

 

D’emblée, l’auteur annonce la couleur ; point d’évocation idyllique de l’amour, mais s’agissant plutôt de « flammes vacillantes Au creux des mains D’âmes Eteignoirs D’âmes Leurres ».

Les ressentis sont puissants dans le jeu Lui/Ellealternant la sensation de l’approche initiale pour se complaire dans l’acte commun. L’unicité du cœur et du sexe de l’une n’a d’égal qu’une sorte d’abdication de l’autre, les approches sexuelles et affectives étant différentes. Le court texte, actif, disposé en longueur, ajoute à l’agissement.

Quelque chose de la biche aux abois du côté femelle vacillante sur ses phéromones alors que la position mâle semble avoir trouvé sa proie : « Qu’importe La forme que Tu as choisie Ta vibration T’a trahie ». La stupeur de l’évènement d’amour ajoute à l’attente tant espérée puis « dans les yeux S’ouvre Une porte Dimensionnelle Et nos âmes Sont espérées Dans un monde Parallèle ».

La fusion des corps n’a d’égale que celle des esprits qui l’organisent. Le désir va crescendo.

Sur les rails De Victor Hugo à Jacques Roubaud, Anne Reverseau (par Ivanne Rialland)

Ecrit par Ivanne Rialland , le Lundi, 10 Décembre 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Anthologie

Sur les rails De Victor Hugo à Jacques Roubaud, Les Impressions nouvelles, août 2018, 128 pages, 13 € . Ecrivain(s): Anne Reverseau

 

 

C’est un joli petit volume que nous propose Anne Reverseau avec cette anthologie illustrée consacrée aux trains. L’iconographie est abondante. Tout en noir et blanc, elle est composée de gravures et de photographies anciennes. Ce choix, qui a sans doute des raisons économiques, crée l’atmosphère propice pour retrouver l’émerveillement – ou l’effroi – des débuts du chemin de fer, comme nous y invite Anne Reverseau à travers sa sélection de textes.

Ceux-ci, nombreux – 72 extraits – ne sont toutefois pas concentrés sur ces seuls débuts héroïques. Ils s’échelonnent du milieu du XIXeau XXIesiècle, montrant la persistance de cette fascination pour les trains et les gares, en dépit de ce que pouvait augurer Apollinaire dans « La victoire » (Calligrammes) :

Cent lignes à un amant, Laure Anders (par Cathy Garcia)

Ecrit par Cathy Garcia , le Mercredi, 05 Décembre 2018. , dans Poésie, Critiques, La Une Livres, La Boucherie Littéraire

Cent lignes à un amant, juillet 2018, 72 pages, 10 € . Ecrivain(s): Laure Anders Edition: La Boucherie Littéraire

 

« Il lui a dit :

Tes baisers, tu m’en feras cent lignes.

Voici ce qu’elle lui a répondu : »

Le contexte est posé : deux amants, l’un exige, l’autre obéit. Punition détournée de nos vieux souvenirs d’écoliers du XXesiècle, la contrainte ici favorise la création de la même façon qu’elle peut dans certains types de relations décupler les sensations, aviver le plaisir. C’est un jeu entre adultes consentants. Le sujet est à la mode mais il est rare de voir la poésie s’en emparer sans tomber dans l’ouvrage de genre.

Le résultat donne un texte troublant et de toute beauté, entre dévotion et insolence, dont on ne saura jamais la part de réel et de fantasmagorie.