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La Une CED

Une étude noétique - à propos de Pascal et Rouault, de Bernard Grasset

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 03 Octobre 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Pascal et Rouault, de Bernard Grasset, éd. Ovadia, mai 2016, 20 €

 

Avant d’en venir au propos que m’a inspiré le dernier livre de Bernard Grasset, je préciserai que ma connaissance de Pascal est sujette à beaucoup d’imperfections et de lacunes, car je n’ai pu lire l’ensemble des fragments des Pensées que de façon discontinue, ce qui fait que le principe profond de ce livre m’a parfois échappé. Pour ce qui concerne Georges Rouault, j’ai un meilleur point de vue car sa peinture fait partie de mon répertoire d’images. Il n’en va pas de même de sa poésie, dont j’ignorais l’existence. Je dis cela de manière à décrire mon chemin de lecture, même fautif.

Cependant, cette lecture de Bernard Grasset a été un moment important dans ma vie de lecteur, car j’ai reconnu dans les œuvres respectives du philosophe et du peintre une valeur transcendantale. En effet, pour le lecteur de la Bible, et particulièrement de la traduction dirigée par Lemaistre de Sacy, le contenu métaphysique des œuvres est très visible. Cela ouvre sur des questions d’une grande importance pour les créateurs. Et déceler ici ou là dans la peinture religieuse de Rouault, ou dans la pensée scientifique de Pascal, les traces de l’influence biblique, est de toute première importance.

Entretien avec Marie Renault, fondatrice et directrice des éditions Macha Publishing

Ecrit par Laurent Bettoni , le Vendredi, 30 Septembre 2016. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Depuis 2009, Marie Renault dirige une société de packaging qui réalise et développe des livres et des magazines pour le compte de grands groupes éditoriaux, et principalement orientée vers l’Europe de l’Est et la Russie. Entourée de son équipe d’auteurs, de graphistes et de traducteurs, tous aussi passionnés qu’elle, elle officie encore aujourd’hui très largement dans ce domaine d’activité, car il s’agit pour elle d’une source dans laquelle elle puise des échanges enrichissants et nécessaires qui lui permettent de donner vie à des projets passionnants sur les sujets les plus variés. Mais en 2015, elle a décidé de créer sa propre maison d’édition, Macha Publishing. Un tel acte de bravoure, par les temps qui courent, méritait que l’on s’y intéresse.

 

La Cause littéraire : Marie Renault, qu’est-ce qui vous a conduit à lancer Macha Publishing, pour vous frotter à l’édition pure ?

Pourquoi Onfray est-il inéluctablement fasciste ?, par Léon-Marc Levy

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 29 Septembre 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières, Côté Philo

 

 

Revenir sur Onfray peut ressembler ici à une forme d’acharnement. Cependant, sa médiatisation outrancière, son évolution visible depuis quelques années et accélérée ces derniers mois, sa position d’imposture quand il prétend à la philosophie me semblent des raisons suffisantes pour souligner l’ornière conceptuelle dans laquelle ce bateleur des idées simples se meut.

Onfray est inéluctablement fasciste.

 

1) En raison d’une lecture de Nietzsche très mal digérée.

Mère (3), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 28 Septembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Que disais-tu tout à l’heure ?

Je parlais de la maison.

C’est au milieu du thorax.

C’est une question de pression artérielle.

Une altération de l’unité corporelle.

Qui se transforme en affection chronique, tout le monde le sait.

Je connais le milieu hospitalier.

Les affections psychiques ?

Le milieu psychiatrique.

L’angoisse du mouton d’Ibrahim, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Mardi, 27 Septembre 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

La mort d’un ami vous transforme en flaques neurasthéniques pendant des jours et des semaines. Tu sais, c’est presque pareil à chaque fois que je perds quelqu’un : je n’arrive pas à pardonner la mort à la mort. A côté de la vie, elle a cet air d’une honteuse insulte. Une petite traîtrise de marche manquante sur l’escalier de l’ascension. Elle n’a rien de la clôture d’un destin et tout d’un acte de pickpocket sournois. Ce que je déteste d’abord dans la mort, c’est qu’elle laisse cette chose derrière elle pour nous insulter tous : le cadavre. Qui n’est ni le corps de celui qu’on a perdu, ni la vie, ni la preuve de son trépas, ni son meilleur souvenir, ni la preuve de sa finitude. Tout juste un pourrissement. Et là, à chaque fois, je me dis que c’est vraiment une insulte : il n’y a rien de commun entre le feu instable et superbement inexplicable de la conscience de chacun et ce tas mou du cadavre, occasion des processions inutiles. Je me dis qu’il y a arnaque et que les hommes sont chacun si miraculeux qu’ils ne doivent pas mourir comme ça, en vrac, mollement, dans l’immobilité et la décomposition des liquides en débandade. Je me dis aussi que la mort devrait être plus noble dans son esthétique, qu’elle doit choisir ses poisons et ses épilogues. Un homme doit s’effacer comme une scène, s’éparpiller comme un livre, se voir offrir un escalier vers le ciel qu’il ira grimper avec des gestes d’au revoir, ou s’éteindre en s’évaporant comme une eau propre, mais pas s’affaler comme ça, pourrir, s’affaisser et finir en tas.