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La Une CED

Tous les pas ici sont comptés, Jacquy Gil (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Jeudi, 13 Novembre 2025. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Tous les pas ici sont comptés, Jacquy GIL - Unicité, 138 pages, 3eme trimestre 2025, 14 €

 

"J'ai trouvé ce matin sur une pierre l'inscription suivante : "Faite pour durer !". Certes. Cependant, comme tout est relatif, il est possible que la formule amène un questionnement :"Qu'est-ce que durer ?". Aller jusqu'au bout de l'existence et donc surmonter tous les obstacles, toutes les embûches qu'elle a pu dresser ? Ou bien s'abandonner, corps et âme, à quelque quête dont on ne sait où elle a commencé ni où elle finira ? Mais n'est-ce point là déjà se projeter au-delà du temps qui a été imparti à la pierre ?" (p.30)

C'est une poésie, comme on le voit, faite d'expériences de présence, menées, près de chez lui, dans la garrigue languedocienne, par un ancien vigneron de 77 ans, autodidacte de "l'écriture" : un vieux monsieur timide et alerte, à farouche mentalité d'essayeur du donné, résolu et loyal - qui ne veut en tout cas aucun mal à ce qu'il sort comprendre.

Les aventures d’Enki, Claude Allard-Poesi (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Mercredi, 12 Novembre 2025. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Les aventures d’Enki, Claude Allard-Poesi, Tome 1 et Tome 2, éd édilivre 2 x 335 pp 20, 50 € le tome

 

Dyschronie au coin du feu

 

Claude Allard-Poesi porte double nom d’Allard dont l’art et de Poésie, dont acte.

Son dernier livre est double. Deux tomes pour une histoire longue, enfouie dans le passé. Pas moins de six mille ans avant notre air du temps.

Allard-Poesi n’est pas historien, pas tellement archéologue. Plutôt médecin, carrément psychiatre et fortement engagé dans l’archéologie du soi. Il a été spécialiste de l’enfant face à l’image et son imagination était mise en sommeil sous l’artefact techniciste. On ne le savait pas !

Son livre est long car l’histoire humaine est longue.

Et chaque vie la résume, issue de loin, vertigineuse jusqu’à sa fin.

Les innocents et La rue, Francis Carco (par Marie-Pierre Fiorentino)

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Mardi, 04 Novembre 2025. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Les innocents et La rue, Francis Carco, Livre de poche

 

En quoi Maurice, dit Le Milord, est-il « innocent », qui ne retourne voir sa mère que pour dévaliser sa vieille voisine ? Et Mlle Savonnette qui se prostitue ? Et le frère de celle-ci, N’a-qu’un-œil, proxénète de sa sœur ? Est-ce leur âge, entre quatorze et dix-huit ans, qui en fait « Les innocents » au sens d’inconscients ? Marginaux, ils savent qu’ils le sont, ignorant pourtant que ce n’est pas nécessairement par nature et que dans un monde qui leur aurait donné leur chance, ils auraient pu avoir une autre vie. La faute véritable est du côté de ceux qui, ayant le choix, exploitent la faiblesse de ceux qui ne l’ont pas.

Or, dans Les innocents, ce sont deux femmes, qui se révèlent bien plus dangereuses pour les adolescents en perdition que toute la clique de Nénesse, M. Albert, Tatave et autre Mes fesses que fréquente le Milord. Plus dangereuses, même, que l’Édredon, son modèle parti au front. Car Béatrice la peintre et Winnie la romancière dissimulent, sous leur aisance financière, un goût de la manipulation bien plus destructeur que les coups échangés entre bandes.

Griffes 24 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 03 Novembre 2025. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

 

Jouer le jeu, Fatima Daas. De l’Olivier. 192p. 20€

Le second roman de Fatima Daas a été très commenté, presse, radios, réseaux. Moins de deux cents pages, une couverture digne d’une IA. Il aura un prix. On partage les émois d’une jeune fille de banlieue sur un peu plus de trois années. Soixante-dix pages l’année c’est donné.  B Nous allons rencontrer la grande sœur sympa, le meilleur copain homo-en-Bac-Pro-Coiffure, la maman courage. Parler un peu du père absent (O.), de rap et de Justin Bieber, de règles et de fast-food. Kayden ayant échappé au CAP découvre en seconde qu’elle peut utiliser le Français pour espérer « plus ». Bons sentiments, pointe d’acidité, on a l’impression de voir un faux jogging Kiabi taillé sur mesure. Ce livre est-il une blague ? Il commence dans un registre niaiseux/bécasse, rédigé dans une langue d’une pauvreté remarquable, une sorte de caricature du livre recommandé par un CDI (la bibliothèque interne des lycées et collèges) sans imagination.

Les deux tilleuls, Francis Grembert (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Jeudi, 16 Octobre 2025. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Les deux tilleuls, Francis Grembert, éd arléa, 103 pp, 18 €

 

 

Le frère qui a un frère


On le dit et on le lit que la rentrée sature en livres de deuil.

Et alors ? Le deuil est de toutes les saisons, de toutes les rentrées et de tout temps, car il est une matière, un mix biochimique, bref, rien de plus humain. Donc romanesque. Il pousse, le deuil, celui qui le vit aux acmés de lui-même. Le deuil fore l’absence de sens et surtout l’apnée du vocabulaire.

Ici les éteules, une becque, la drève, voilà des mots que l’on comprend en lisant.