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La Une CED

A propos de "Mue" (nouvelles) de Dominique Cornet, Par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 19 Octobre 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Mue (nouvelles), Dominique Cornet, Éditions Rhubarbe, août 2016, préface Roger Wallet, couverture Aline Cordier, 144 pages, 13 €

 

« Il y a bien longtemps de tout cela. Je suis

en mon hiver et devrais vous en vouloir de nous avoir

impréparés à la vraie vie… Maman »

Enfance, nouvelle de Dominique Cornet

D’emblée, toute lecture d’un recueil de nouvelles, toute réflexion à son sujet, suscite chez moi cette plainte : Quel dommage ! Le genre est tombé en désaffection ! Tant de gens qui ne liront pas ces courts textes inouïs, rapides, remplis de trouvailles, d’éclairs, de visions… N’est-ce pas on ne peut plus contemporain la rapidité ? L’éclat, la vivacité… cela parle à tous. Les romans seraient-ils devenus des sortes de maisons de repos pour esprits retraités ? C’est à n’y rien comprendre, et je n’y comprends rien. Puis je me fâche : tant pis pour eux, et tant pis pour moi qui n’ai su les convaincre.

L’absente (3, suite et fin) - Réparation, par Sandrine Ferron-Veillard

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Mercredi, 19 Octobre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Nous sommes bien davantage que ce que nous sommes. Nous percevons à travers nos propres programmations, c’est notre cerveau qui voit. Nous pensons à partir de notre ressenti et nous ressentons à partir de nos pensées, c’est donc ce bain chimique que nous devons modifier si nous désirons changer (1).

J’avais donc fait un cauchemar. Assez commun, voire obscène. J’avais été dupé.

Nous étions samedi. Et sous « notre » baie vitrée ces mêmes qui bondissaient avant dix heures du matin, pour faire du sport, ces chiens se précipitant sur des bâtons, ce même horizon à marée basse un peu gris, un peu vert coincé sous une voûte mauve. Un décor étanche.

Rien n’avait été vraiment dérangé.

Dernières correspondances de Mohamed Choukri, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 18 Octobre 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Mohamed Choukri est un écrivain sans pair. Rebelle ! Insoumis ! Indomptable ! Et il est doux ! L’héritier d’une grande tradition littéraire populaire courageuse. Il est le premier, aux côtés de l’écrivain tunisien Ali Douadji, qui a ouvert la littérature maghrébine de langue arabe sur la liberté individuelle. Il l’a placée sous un imaginaire loin des clichés. Libérée de la parole préfabriquée. Mohamed Choukri a affranchi le texte romanesque de la rhétorique descriptive orientale. Il a su comment habiter le roman maghrébin écrit en arabe dans les choses du cœur et du corps. Un écrivain entre le populaire et l’élitisme.

Son premier roman Le pain nu fut un texte oral. Il l’a raconté d’abord, dans sa langue maternelle, le maghrebi.

Le pain nu a été publié, traduit en anglais et en français avant d’être édité dans sa langue d’origine. Mohamed Choukri menait une vie de gitan. Un brigand moderne ! Saâlouq. Seul, à Tanger, sur la terrasse d’un immeuble, il écoulait ses jours en compagnie de son chien, de la musique et des livres.

Mère (5), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 14 Octobre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Elle aimait son cousin.

Cette affection à la mère, à tout ce qui touche de près ou de loin la famille, ça le rend à moitié fou.

Mais, notre mère ? Qu’aurait-elle dit ? Elle aurait aimé ce fauteuil vert ?

Cette argenterie, par exemple.

C’est l’opus 28, car c’est avec lui que j’ai passé mes deux ans à la Villa Médicis comme correspondant. Un mode de vie. L’opus 28 !

Le cinéma des années 60. Toute cette période qui jouxtait la Guerre d’Algérie.

Et elle ?

Une addiction médicamenteuse. C’est pour ça, le suicide.

63 ?

Oui, octobre 63.

L’absente (2) - Brisure, par Sandrine Ferron-Veillard

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Jeudi, 13 Octobre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles, Ecrits suivis

 

Des étendues et des jours qui commençaient à 6.15 am, à marée basse. Mon épouse prenait un bain devant « chez nous » entre maîtres et chiens, jeux de bâtons et aboiements autorisés avant dix heures du matin. Des odeurs de vase. Depuis notre terrasse, je guettais ses brasses, un point noir en surface, je guettais son retour. J’étais inquiet.

Zéro goutte en provenance des nuages.

On nous avait bien renseignés. 8000 résidents, 30.000 en période de vacances, une communauté d’artistes, de hippies, de gens fortunés, des retraités, des mines refaites, des mines affaissées. Des maoris chauffeurs de bus, des maoris avachis sur des chantiers, défaits, des femmes obèses, des femmes en pause, des femmes âgées caissières au supermarché. Puis des vacanciers chinois et français, des serveurs ou des jeunes « waffeurs » venus d’Europe ou d’Amérique pour parfaire divers apprentissages. Une destination dite phare, « encore vierge d’un tourisme de masse ». Oneroa nous attirait, Oneroa m’impressionnait.