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La Une CED

Carnets d’un fou – XLVII Décembre 2016, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 28 Février 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« C’est sans doute un terrible avantage que de n’avoir rien fait. Mais il ne faut pas en abuser », Jean Giono, Bestiaire (Préface au Petit almanach de nos grands hommes)

« Ne jetez pas vos perles aux pourceaux », Matthieu, VII, 6

 

#. Fiasco. À brûle-pourpoint, en manière de « petit coucher », François Hollande annonce à la nation, ce jeudi soir 1er décembre, qu’il ne briguera pas de second mandat de président de la république. Il a donc encore cinq mois de règne à assumer. Mais où est désormais sa légitimité profonde ? Le sens, hormis celui du délai réglementaire, de son éternisation sur le trône républicain ? Comment va-t-il faire pour continuer de ne rien faire ?

Le 1er/XII

Interview Caroline Riegel : « j’étais la seule à pouvoir le faire », par Michel Tagne Foko

Ecrit par Michel Tagne Foko , le Mardi, 28 Février 2017. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

Nous recevons aujourd’hui une femme au grand cœur, humaniste et globe-trotteur, écrivain aux multiples récompenses, et aujourd’hui réalisatrice d’un premier documentaire aux multiples distinctions, appelé Semeuses de Joie. Le film a obtenu, entre autres, le Prix spécial Ushuaïa TV, Diable d’or 2016 au festival international du film alpin des Diablerets, Grand Prix du Jury au festival Retours du Monde, Grand Prix du public au festival Regards D’altitudes, Prix du public au FIFMA 2015, etc.

 

Michel Tagne Foko : Qu’est-ce qu’on ressent quand son premier documentaire reçoit de nombreux prix ?

 

Caroline Riegel : Beaucoup de joie, un peu de fierté et le sentiment d’être encouragée. Mais c’est surtout les réactions du public, les échanges lors des nombreuses conférences, les relations qui en découlent, les mots des spectateurs et la joie partagée avec les nonnes lorsqu’elles étaient en France qui ont été une incroyable récompense aux efforts et à l’énergie inimaginable déployée pour aller au bout de ce rêve un peu fou.

Lui, Son Frère Céleste, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Lundi, 27 Février 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

Deux mains fortes et vigoureuses me soulèvent par la mâchoire. Je vogue dans les cieux, au-dessus du lit du Grand Dieu. Je veux Le rencontrer, Lui parler, L’implorer, Lui demander sa bénédiction. Je traverse l’océan des nuages, confiant et heureux d’être là, dans les sphères célestes, parmi les anges de mon avenir. Une lumière vive éblouit ma vue. Sur le toit du Monde, un homme m’attend. Il me prend par la main. Il me conduit vers un endroit que lui seul connaît. Nous cheminons en silence. Je n’ai jamais été aussi heureux ! Je m’agrippe à lui ; je sers sa main, fort, très fort, si fort qu’il sursaute d’étonnement ; une surprise radieuse s’affiche sur son visage doux et resplendissant de beauté salutaire. Je veux faire un bout de chemin avec lui et redevenir Moi ! Je le connais cet homme. Je lui fais confiance. Cet être du mystère m’a donné la vie ; il me rendra le sourire ; il bercera mon envie de vivre et m’apprendra à avancer sur les chemins cahoteux de l’existence.

La lumière baisse ; l’obscurité se fait de plus en plus imposante. Cet homme illumine ma voie. Je marche sans peur, j’avance sans crainte ; tout rayonne autour de moi ! Je m’en vais suivre les poussières de fées que cet homme a parsemées sur mon chemin.

Hommage à Baudelaire VI - Baudelaire et les pauvres, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 24 Février 2017. , dans La Une CED, Ecriture

 

Comme Michel Déon, j’en viens à mieux aimer Baudelaire pour ses proses que pour ses poésies. Non que celles-ci soient déplaisantes à un titre ou à un autre, non, pas du tout, elles ont leur musique, leur rythmique soigneusement mesurée, leur beauté hiératique (y compris dans le sacrilège), un univers intérieur, des combats ouverts ou feutrés. Elles ont aussi un certain apprêt, comme on dit en lingerie, une tenue de cérémonie, parfois même ironiquement enfilée qui, chez lui, freine mon enthousiasme. Chez Valéry, l’apprêt est de même nature, mais d’une porcelaine plus cassante ; chez Mallarmé, c’est un empesage, une gangue dont on extrait des joyaux ; chez René Char, j’admire le courage de l’homme, mais non le phrasé plâtreux, dénué de toute musicalité, sans parler de cet esprit héraclitéen allié à un moralisme prêcheur et solennel. À l’opposé, les musiciens, Villon, Ronsard, Verlaine, Apollinaire, Aragon… – quoiqu’il arrive aussi à deux d’entre eux de monter en chaire ou sur l’estrade des juges. Ces considérations n’ont pas pour intention le dénigrement, mais seulement de proposer une échelle d’appréciation dans mon critère que je n’impose à personne, mais sur lequel j’invite à la réflexion.

Une histoire de mauvaise conscience ?, par Catherine Dutigny

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Jeudi, 23 Février 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

Depuis quelques jours, pour être précise depuis le passage de Mehdi Meklat dans l’émission La Grande Librairie présentée par François Busnel, la presse, les réseaux sociaux ne parlent que du « cas » Meklat. Un jeune homme de 24 ans qui présentait ce jour-là avec son co-auteur Badroudine Said Abdallah leur second livre, Minute, publié par Le Seuil. Une exposition médiatique qui fit resurgir, par le biais d’alertes postées immédiatement, la face plus ou moins cachée de Mehdi Meklat qui, sur Twitter et sous le pseudonyme de Marcelin Deschamps (clin d’œil à Marcel Duchamp selon Mehdi) pendant de longues années, inonda son profil de tweets racistes, homophobes, antisémites etc. Il est facile de se documenter sur Internet pour en retrouver les traces.

L’« affaire » Mehdi Meklat met le projecteur sur la complaisance avec laquelle les médias de toutes sortes comme Le Monde, en passant par France Culture, les Inrocks, Libé, Radio France, Arte, ou le Bondy Blog ont pu « ignorer » pendant des années le double diabolique de Mehdi Meklat, mais aussi comment les jugements, prix et critiques littéraires peuvent être affectés d’un syndrome équivalent. Dans le cas de Mehdi Meklat, Laurent Bouvet, dont je ne partage pas toujours les analyses, loin de là, fait une lecture assez crédible du phénomène dans un article publié dans le Figaro.fr, le 21 février 2017 :