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La Une CED

Tanirt, Mika Kanane, par Pierrette Epsztein

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Jeudi, 10 Mai 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

Tanirt, Mika Kanane, éditions Amenzo, janvier 2018, 160 pages, 13 €

 

 

Tanirt est l’héroïne éponyme du roman de Mika Kanane. Comme Schéhérazade, elle est à la fois un personnage de fiction et une conteuse, intelligente, mutine, cultivée, raffinée et capiteuse. Elle va se faire la mandataire de tout un monde. Son récit gravite autour de la lignée maternelle, toutes des femmes au caractère bien trempé, avec des tempéraments puissants. Tanirt, l’héroïne du récit nous annonce en préambule : « Au printemps, à la saison où les fleurs jaillissent du sol, je me loge dans la peau de ma mère pour qu’elle puisse vivre à travers moi quelques moments d’existence. Sa tristesse était grande, incomprise, sa souffrance omniprésente et si familière. Elle m’a donné la vie. Elle n’a pu me porter qu’à travers sa douleur… Je voudrais lui offrir mes joies, mes échecs, et mes réussites. Une simple existence. Je sais qu’elle n’a pas choisi de vivre ici, parmi les étrangers ».

Hommage à Aimé Césaire (1913-2008), par Mustapha Saha

Ecrit par Mustapha Saha , le Jeudi, 10 Mai 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Les mots nus

 

Que peuvent les mots nus quand sonnent les clairons

Quand s’éclipse la lune au rythme des alarmes

Quand s’endeuillent les clowns et les joyeux lurons

Quand s’abreuve l’amour aux collecteurs de larmes

 

Que peuvent les mots nus quand s’embrasent les tours

Quand voltigent les corps comme fétus de paille

Quand s’invite la bourse au festin des vautours

Quand s’unit la canaille aux funestes ripailles

Rencontre avec l’écrivain éditeur Arnaud Le Guern, que nous dédions à Clément Rosset (1), par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 09 Mai 2018. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

 

Arnaud Le Guern a écrit sur Jean-Edern Hallier (Stèle pour Edern),Richard Virenque (in Gueules d’amour),sur des chanteurs avec Thierry Séchan (Nos amis les chanteurs, dernière salve),ou encore sur Paul Gégauff (Une âme damnée),sur lui (Du Soufre au cœur et Adieu aux espadrilles),sur Vadim (Un playboy français),et enfin sur Frédéric Beigbeder (L’Incorrigible). Des romans, des biographies romancées, des romans biographiques, des esquisses de romans, avec à chaque fois une même constance, une même pate, que l’on pourrait définir comme un style français dans la tradition des Hussards, de Michel Déon à Jacques Laurent et Roger Nimier, sous l’œil amusé d’Antoine Blondin.

La nuit de Zabach (II), par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 08 Mai 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles, Ecrits suivis

 

Durant la veille de la nuit de Zabach, à minuit pile, alors que les femmes entonnaient des airs glorifiant le pouvoir souverain du mâle ; pendant que les hommes revendiquaient leur droit à la vengeance, un homme, géant, aux cheveux longs et blancs, aux yeux rouge vermillon, au visage gros comme un melon, aux bras noirs comme goudron, surgit du ciel. Ses yeux étaient maquillés au khôl. Son corps était drapé dans un tissu noir qui sentait la pisse bouillie. Son allure avait quelque chose d’animal et de cruel. Il portait dans sa main gauche un vêtement blanc.

L’arrivée de Abi al-Qiyâ’ma, l’annonciateur du jour de la résurrection, n’augurait rien de bon pour Mary’am ; il flottait dans l’air une odeur de défaite, affreusement pestilente ; le village exultait, pourtant !

Ya latif, ya latif !

Le malheur était à portée de la main et ceux qui s’en emparèrent en firent mauvais usage ; ils l’instrumentalisèrent et le jetèrent sur la place du village.

Entretien avec Jacques Flament, éditeur, Par Laurent Herrou

, le Lundi, 07 Mai 2018. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

« La différence en toute indépendance », annonce le site de Jacques Flament Editions (JFE), aujourd’hui rebaptisées Jacques Flament Alternative Editoriale. Revenir sur un parcours de huit années, engagé, littéraire et latéraldans le sens où l’éditeur, de nationalité belge mais installé en France, a choisi dès le départ un système économique différent de celui des « grandes maisons » pour donner une chance à sa structure de survivre face aux exigences sans cesse plus sévères du marché du livre.

 

Laurent Herrou : « Jacques Flament Editions » est né en 2010. Vous avez édité – ce sont vos chiffres – plus de 350 titres et 160 auteurs en huit ans en vous positionnant « en marge de la filière classique traditionnelle ». Notamment en privilégiant un « système atypique d’autodiffusion », soit : ventes via le site internet et achats fermes (un système que, par exemple, les grandes enseignes culturelles refusent presque unanimement aujourd’hui) chez les libraires partenaires. Quel bilan tirez-vous de ce choix éditorial et de diffusion après huit ans d’activité ?