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La Une CED

À propos de Conversation avec le torrent, Henry Bauchau, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 12 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

Conversation avec le torrent, Henry Bauchau, Actes Sud, février 2018, 288 pages, 23 €

 

 

Un journal de l’âme ou de L’Être

Il y a le beau titre du roman de Joyce, Portrait de l’artiste en jeune homme, qui conviendrait parfaitement à l’émotion que j’ai ressentie à la lecture du premier tome du Journal d’Henry Bauchau (lequel compte pour finir 3000 pages et s’arc-boute sur la vie entière de l’auteur). Car c’est bien ce sentiment qui s’est installé en moi au fur et à mesure, en voyant comment s’instaure la création artistique en une vie d’homme – qui par ce détour devient artiste. Je dis cela d’autant que ce n’est pas tout à fait un jeune homme qui écrit ce journal, mais un homme mûr, qui va devenir psychanalyste et qui doit se débattre comme tout adulte avec les difficultés matérielles inhérentes justement à ce choix de la vie d’artiste – mais est-ce un choix délibéré ou un destin ? je n’ai pas la réponse.

André Velter : trois livres, par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 09 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Les Solitudes, André Velter, Gallimard, octobre 2017, 176 pages, 18 €

N’Importe où, André Velter, Le Castor Astral, novembre 2017, Livre récital avec Jean-Luc Debattice, Philippe Leygnac, dessins Ernest Pignon-Ernest, 128 pages, 18 €

Nu(e) 64, André Velter, septembre 2017, 20 €

 

« Dérivons lentement dans un rayon de lune

Jusqu’au cœur de l’étang

Avant de partir pour une autre dérive

En trinquant,

Ivres de notre vin et du parfum des fleurs »

(Dérive, L’ivresse des immortels, Les Solitudes)

Mohammed Khaïr-Eddine, le poète médusé, par Mustapha Saha

Ecrit par Mustapha Saha , le Vendredi, 09 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Mohammed Khaïr-Eddine, foudroyé par la camarde en pleine force de l’âge, traverse la littérature comme une étoile filante, emportant, dans son auto-consumation flamboyante, ses révoltes épidermiques, ses transgressions pathologiques, ses arborescences stylistiques. L’éternel adolescent atrabilaire taille très tôt, à coups de néologismes ravageurs, sa statue d’enfant terrible, cuirassé dans la carapace d’arthropode, cerné d’indomptables antipodes, halluciné de tragiques apodes. De métamorphose en métempsychose, l’ombre de Kafka veille sur son écritoire. La nausée s’éclabousse en échappatoire. Entre verve accusatoire et sentence abrogatoire, la stance, infusée d’oralité prosaïque, multiplie semonces et réquisitoires. Les rafales de mots, dissociés de leur structure sémique, médusent la critique. Le sens s’engloutit dans la bétoire anaphorique. La plume injecte sa glaire polychrome dans l’incandescente blessure butinée par des abeilles sauvages. La cruauté se constelle dans l’entrechoc des syntagmes. Les paradoxes s’étouffent dans le diaphragme. L’indéfinissable souffrance se dénaturalise dans la vocalise. Les sinuosités significatives s’entremêlent jusqu’à l’électrocution libératrice. Une écriture parodique, taraudée par l’oubli, allergique aux prérogatives établies, destructrice des paradigmes prosodiques. L’insubordination systématique s’idéalise.

Rencontre avec Laurent Schérer, créateur de la plate-forme Chacun cherche son film, par Sylvie Ferrando

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Mercredi, 07 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens, Côté écrans

 

Rencontre avec Laurent Schérer, créateur de la plate-forme Chacun cherche son film, site internet dédié au cinéma indépendant et présenté à la presse le 18 janvier 2018 au cinéma Le Majestic Passy à Paris

 

1/ Comment vous est venue l’idée de créer ce site ? Etait-ce pour faire de la concurrence à Allociné ? Pour concevoir un site plus complet, une véritable base de données cinématographiques ? Pour lancer un travail d’équipe ?

 

En fait, je dis toujours en introduction que je suis parti du constat suivant : je déteste me trouver tout seul dans une salle obscure. Je suis cinéphile et je trouve dommage que certains films que je trouve intéressants, voire géniaux, ne rencontrent pas leur public. J’étais prof de lettres et à la mort de mon père en 2010 j’ai décidé de reprendre la compagnie de production Eric Rohmer, que mon père avait créée, et j’ai passé un master de production cinématographique.

Ophélie, par Hans Limon (hommage à A. R.)

Ecrit par Hans Limon , le Mercredi, 07 Mars 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

tu flottes comme un nymphéa sur les eaux vertes

Ophélie sacrifiée, sœur aimée de Laërte

les rois du Danemark ont noyé tes versets

de leurs nappes de sang largement déversées

 

« m’aime-t-il ? est-il fou ? que cherche-t-il au fond

de mes vierges pensées ? dans mes plus noirs tréfonds

son nom béni pénètre et m’obsède et me guette

et mon corps alourdi soupire encore : Hamlet !