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La Une CED

Hommage à Baudelaire (XI) – Jeanne ou le chemin de la rédemption, par Léon-Marc Levy

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Dimanche, 23 Juillet 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Poésie

 

La chose est étonnante. Charles Baudelaire, reconnu à peu près universellement comme le plus grand poète de langue française (dans tous les cas l'un des plus grands), n'est pas un personnage qui suscite une sympathie spontanée. Définitivement. Il n’exerce, hors la beauté sublime de ses vers, aucune séduction, y compris sur la foule de ses admirateurs les plus passionnés. Au contraire, toute une troupe de grands poètes et écrivains français attire notre compassion, notre fascination, notre amour, un culte parfois, souvent en dépit de personnalités discutables.

François Villon, mauvais garçon, voyou sorbonnard, ivrogne, voleur, probablement même assassin, sûrement pendu par décision de justice. Pas de problème, on l'aime éperdument !

Jean-Jacques Rousseau, ombrageux, mauvais père, menteur, on lui pardonne tout !

Arthur Rimbaud, cynique, hautain, déloyal, violent. On l'adore !

Victor Hugo, orgueilleux, coléreux, méprisant avec ses confrères. On le vénère !

La Cause de Philippe Sollers, par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 19 Juillet 2017. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Rencontre avec Philippe Sollers, bureau de L’Infini, Gallimard, Paris, le 25 avril 2017.

« Si tu attends comme il faut, les choses viendront à toi d’elles-mêmes, elles ne peuvent pas faire autrement », Beauté

Portraits d’écrivains vivants, belles photos exposées dans l’entrée de la maison Gallimard qui en a vu tant et tant passer. Nous avons rendez-vous avec l’un d’eux : Philippe Sollers, de son vrai nom Philippe Joyaux, admiré, détesté, courtisé, calomnié, trop présent, se mêlant de tout, et au bout du compte un isolé absolu, galant homme, courtois et prévenant, curieux et passionné. Il travaille dans un minuscule bureau à l’étage de la maison, le bureau de L’Infini qu’il occupe avec son ami et complice de toujours Marcelin Pleynet. Sur sa table de travail des livres, beaucoup de livres, les siens, une traduction récente en chinois de Mémoires, des exemplaires de la revue L’Infini, des livres d’amis, un petit cendrier d’argent. Ecoutons, lisons :

Les Algéries de ces Algériens !, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mercredi, 12 Juillet 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Elle est Une, l’Algérie, grande et rêveuse. Mais, aux yeux de ces Algériens, écrivains, elle est les Algéries. Dans leur cœur, dans leurs textes, la poésie, le roman ou le théâtre elle est plurielle ! Dans leur esprit, elle est diverse, multiple et rebelle. Elle est les Algéries !

Aux yeux de Taos Amrouche, les Algéries ressemble à un conte kabyle qui résiste, un conte qui ne prendra jamais de rides. Elle est aussi une chanson sur les lèvres du vent de l’éternité.

Aux yeux de Mohamed Dib, elle est la grande maison, la demeure des aïeux, qui rassemble et qui abrite les petites gens : les tisseuses, les petits commerçants et les intellectuels. Une maison d’hospitalité dont les habitants sont animés par un raffinement citadin sans pair. Elle est aussi l’incendie qui dévore tout ce qui barre le chemin à la vie libre. La liberté !

Aux yeux de Kateb Yacine, elle est l’insoumise. Elle aussi la femme belle, désirée, en chair, en poésie et en poudre. Elle est la cousine et le futur lumineux et illuminé ! Elle est l’errance poétique.

Demain, Territoire de tous les possibles, sous la direction de Michel Lévy-Provençal, par Mélanie Talcott

Ecrit par Mélanie Talcott , le Lundi, 10 Juillet 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

Demain, Territoire de tous les possibles, sous la direction de Michel Lévy-Provençal, Larousse, Essais, 256 pages, mai 2017, 15,95 €

 

« Nous trouvons même pénible d’être des hommes – des hommes, des vrais, avec leur propre corps, leur propre sang, bien à eux ; nous aspirons à être des espèces d’hommes universels imaginaires. Nous sommes mort-nés et il y a d’ailleurs longtemps que nous ne naissons plus de pères vivants, et ça nous plaît de plus en plus. Nous y prenons goût. Bientôt, nous inventerons un moyen de naître d’une idée ».

Dostoïevski, Les carnets du sous-sol

Aujourd’hui, on ne parle plus de progrès, mais d’innovation. Voilà un mot sésame pour un univers fantasmé, chic, fun et libertaire. Exit les contingences financières, pourtant bien réelles, qui font que sans argent, point de concrétisation des idées, fussent-elles de génie. Mais que signifie exactement ce mot ? Selon l’étymologie qui remonte tout de même au Moyen Age, il s’agit tout simplement « d’introduire du neuf dans quelque chose qui a un caractère bien établi ». Bref, faire en d’autres termes ce que nos cuisiniers tendance appellent revisiter un grand classique.

Hommage à Baudelaire XIX - Inter Stella, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Vendredi, 07 Juillet 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Sous ta ceinture d’Orient s’enchevêtraient

de pâles galaxies désidéralisées.

Du vin et du haschisch, à corps dévalisés,

s’empêtraient sans mot dire au loin des morts castrées.

 

Semant l’écot du spleen en fusées-météores,

l’archange noir des paradis artificiels

renflait son galbe atroce au gré d’un quatuor

tendu de vagues nerfs sourdement démentiels.