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La Une CED

à propos de L’Immobilité battante, entretiens avec Jean-Pascal Léger, Pierre Tal Coat

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 05 Septembre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

L’Immobilité battante, entretiens avec Jean-Pascal Léger, Pierre Tal Coat, L’Atelier contemporain, juin 2017, photographies Michel Dieuzaide, 120 pages, 20 €

 

Une peinture ouverte

 

Ce qui est le plus apparent, à la lecture des entretiens qu’a donnés Pierre Tal Coat à Jean-Pascal Léger, c’est le caractère spécifique de la peinture qui reste rétive à la réification par le langage. On est convaincu qu’être peintre c’est d’abord se débattre avec la porosité des sujets, peiner à circonscrire l’espace final du tableau, saisir le temps. Par exemple, le colza – à quoi Tal Coat fait beaucoup allusion – peut se peindre, mais par quel bout : en tant que champ, que fleur, que couleur ou qu’essence de graine d’oléagineux ? ce qui reste au regardeur, c’est l’importance de la tension de la lumière qui s’accroche, qui bifurque sur le colza. Le reste n’est que dissertation – sachant que la peinture existe justement pour disserter…

Au manège, par Alix Lerman Enriquez

Ecrit par Alix Lerman Enriquez , le Lundi, 04 Septembre 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Au manège du jardin de Luxembourg,

j’enfourche un cheval de bois à bascule :

cheval de bois bleu aussi lisse que la mer,

aussi bleu que le ciel ce jour-là.

 

Ce jour-là, j’ai cinq ans et encore

plein d’étoiles dans les yeux.

J’ai cinq ans et encore

des espoirs plein la tête.

Rencontre avec Eric Poindron, par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 01 Septembre 2017. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Août 2017. Rencontre avec Éric Poindron, éditeur, écrivain, poète, critique, amateur de fantômes, de cabinets de curiosité, d’étranges collections, aventurier facétieux, fin connaisseur de champagne, de whisky et de vodka sur lesquels il a beaucoup écrit, il pourrait sans difficulté faire partie de l’Oulipo, il en fait peut-être partie d’ailleurs.

Lettre ouverte aux fantômes, les miens, les vôtres & peut-être les leur(re)s est un livre minuscule placé sous la protection de Gérard de Nerval, où l’auteur se délecte de quelques réflexions joyeuses et joueuses sur les fantômes – lorsque les fantômes sont astucieux… ils se cachent en pleine lumière. Cette lettre, est un livre qui s’envole au moindre souffle de vent – une porte qui claque ou une fenêtre qui s’ouvre dans une maison hantée – et qui rend hommage à ces être invisibles, distingués et discrets. Une façon amusante et romanesque d’écrire sous leur regard – les fantômes écoutent les mots et les comprennent déjà tout entier – terrorisé à l’idée qu’ils n’existent pas, on le saurait à moins, lorsque l’on invente à chaque page un monde enchanté (Editions le Réalgar, 2017, 4,50 €).

Charles Baudelaire 31 août 1867 - 31 août 2017 (La Cause Littéraire. Hans Limon)

Ecrit par Hans Limon, La Rédaction , le Jeudi, 31 Août 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Aujourd’hui, 31 août 2017, nous célébrons les 150 ans de la mort de Baudelaire, phare éternel de la poésie française. Hommage à Paris et à son poète de toujours.


Paris

il me semble à présent que la belle Paris

gît sous un édredon, privée

de son mari

le métropolitain glissait vers les abîmes

les pensers souterrains ruminaient leurs victimes

les pas perdus tonnant sur les lugubres dalles

répandaient par à-coups leurs douleurs capitales

A mon père (1) - Peut-être te disais-tu, par Emmanuel Levine

Ecrit par Emmanuel Levine , le Mercredi, 30 Août 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

L’écriture économe et le rythme lent donnent au poème le ton d’une berceuse funèbre, adressée au lecteur et au défunt. De vieux mots juifs dérangent et complètent une langue ordinaire, pour raconter l’expérience d’un endeuillé, excaver ses souvenirs et ses mots. Toute une archéologie commence, qui cherche à les restaurer, pour abandonner nos passions tristes.


E.L.


PEUT-ÊTRE TE DISAIS-TU

 

Les clous du soir

tombaient sur tes jours.