Identification

La Une CED

Les Tyrannosaures de la République, Jean-Joël Brégeon, Gérard Guicheteau, par Gilles Banderier

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 08 Janvier 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

Les Tyrannosaures de la République, Jean-Joël Brégeon, Gérard Guicheteau, Éditions du Rocher, novembre 2017, 196 pages, 18 €

 

Les historiens assurent à qui veut bien les écouter qu’ils étudient le passé de manière objective et dépassionnée. Comment les croire, quand on sait la quantité de facteurs, purement subjectifs, qui interviennent ne serait-ce que dans le choix du sujet traité ? Un événement aussi lointain que la chute de l’Empire romain a été abordé jusqu’à nos jours, suivant des grilles d’interprétation diamétralement opposées. On ne sait même pas si ce fut une bonne ou une mauvaise chose. Aucun accord n’a jamais pu s’établir, relativement aux causes réelles (économiques, sociales, démographiques, militaires ou écologiques) de cet événement capital. Le plus simple, à bien des égards, serait de dire qu’il est inexplicable rationnellement, mais on ne compose pas des thèses de doctorat ou des ouvrages grand public sur un présupposé pareil. Le désaccord est encore plus marqué lorsque les partis-pris politiques s’en mêlent, ce qui ne manque jamais de se produire. Quoi qu’il prétende, un historien n’étudiera pas de la même manière la Révolution française, selon qu’il adhère à une opinion progressiste ou à une vision conservatrice du monde.

Le mystère parfois nous effraie, par Marc Ossorguine

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 22 Décembre 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

Il sort de la maison. Il ou elle ? A vrai dire ce n’est pas si évident. Dans cette ombre entre chien et loup, tous les chats sont gris et toutes les silhouettes sont floues, incertaines. La démarche semble plutôt féminine. La carrure, masculine. A moins que ce soit les vêtements qui la transforment. Ce que l’on devine des cheveux pourraient être l’un ou l’autre. De toute façon, les femmes aux cheveux courts sont aussi fréquentes que les hommes aux cheveux longs, non ? Alors, homme ou femme, on ne peut vraiment se décider.

Une silhouette sort de la maison. Quelle maison ? Une maison. Une parmi d’autres. Pas très différentes de celles qui sont en amont ou en aval dans la même rue. Assez semblable à celles qui sont de l’autre côté de la rue. Et même de celles qui sont dans les autres rues.

A quoi ressemblent ces maisons ? Difficile à dire, dans le clair obscur qui s’est installé on ne distingue en fait que des ombres de maisons. Des masses indistinctes que l’on a peine à séparer les unes des autres. Des blocs d’obscurité claire vaguement rythmés sur le ciel.

Le Fond du port, Joseph Mitchell, par Didier Smal

Ecrit par Didier Smal , le Jeudi, 21 Décembre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Editions du Sous-Sol

Le Fond du port, Joseph Mitchell, Editions du Sous-Sol, octobre 2017, trad. américain Lazare Bitoun, 256 pages, 22 €

 

Joseph Mitchell (1908-1996) est un auteur américain, plus précisément un journaliste pour le New Yorker de 1938 à son décès, après avoir écrit pour diverses publications new-yorkaises à partir de 1929. Joseph Mitchell est une légende, et des « blurbs » en quatrième de couverture annoncent la dévotion de Martin Amis (« Voilà ce qu’aurait pu écrire Borges s’il avait été originaire de New York ») et Janet Malcolm, collaboratrice aussi du New Yorker (« Les autres livres de Joseph Mitchell – Le Merveilleux Saloon de McSorley, Old Mr. Flood, Le Secret de Joe Gould – sont superbes, mais ils sont au Fond du port ce que Tom Sawyer et Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur sont à Huckleberry Finn »). C’est peu dire qu’on sourit d’aise à l’avance en ouvrant Le Fond du port, recueil d’articles publié en 1959.

Carnets d’un Fou LIV, LV, LVI, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 20 Décembre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Juillet, Août, Septembre 2017

 

Journalistes :

[…] Saupoudre-moi d’esprit ces raisonnements, relève-les par un petit filet de vinaigre, et Dauriat est frit dans la poêle aux articles.

[…] leur machiavélisme va pour ainsi dire au jour le jour, et consiste à toujours être là, prêts à tout, prêts à profiter du mal comme du bien, à épier les moments où la passion leur livre un homme.

Balzac, Les Illusions perdues

 

Ces Carnets d’un Fou, écourtés et mis queue par-dessus tête, vont disparaître.

Le Marquis de Sade, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Mercredi, 20 Décembre 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

si vous prenez à gauche et à droite et à gauche

au versant des nuées ricoche la bamboche

aux mille cons farcis, soupirant sur les grils

où brûle avec ferveur le suintement des huiles

 

dans ce recoin de stupre on m’a donné licence

de répandre mon foutre en croix de pénitence

foutredieu ! oh ! pardon ! les orgies de Sodome

pâliraient de pudeur devant ces amas d’hommes !