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La rentrée littéraire

180 jours, Isabelle Sorente

, le Jeudi, 12 Septembre 2013. , dans La rentrée littéraire, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Jean-Claude Lattès

180 jours, 4 septembre 2013, 460 pages, 20 € . Ecrivain(s): Isabelle Sorente Edition: Jean-Claude Lattès

 

A l’ombre des jeunes truies en pleurs


Autant ne pas utiliser de vaines périphrases : disons d’emblée que 180 jours est un roman magistral.

Il est construit de main de maître et, de la scène de tachycardie nocturne qui l’ouvre jusqu’à son dénouement, il tient le lecteur en haleine.

Martin, le narrateur, est un quadragénaire a priori normal (il a dû voter Hollande) mais on découvre au fil du récit qu’il a vécu une enfance et une adolescence torturées. De longues années de souffre-douleur ont engendré des troubles du sommeil mais il vit une belle histoire d’amour avec Elsa, une journaliste épatante « celle que la rédaction dépêchait auprès des gens intelligents pour leur faire cracher le morceau ». Mais, hélas, « l’optimisme n’est pas une maladie sexuellement transmissible. Puisque Elsa souriait dans son sommeil et que je sursautais ».

L'île invisible, Francisco Suniaga

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 11 Septembre 2013. , dans La rentrée littéraire, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Roman, Asphalte éditions

L’île invisible, traduit de l’espagnol par Marta Martínez Valls, 12 septembre 2013, 248 pages, 21 € . Ecrivain(s): Francisco Suniaga Edition: Asphalte éditions

 

Margarita est une petite île vénézuélienne, surnommée « la perle des Caraïbes » pour ses plages de sable fin bordées de cocotiers, sa végétation luxuriante et sa douceur de vivre. Décor de carte postale, de dépliant touristique… « Le dieu à l’origine de cet endroit n’avait suivi ni cours ni méthode /… / Il s’agissait sans doute d’une divinité caribéenne qui, prise par un délire tropical en des temps où l’art n’existait pas, avait composé un site merveilleusement absurde : la mer, le ciel et même l’odeur de l’air, tout était bleu ».

De nombreux touristes allemands y séjournent et parfois s’y installent durablement, comme Wolfang Kreutzer et sa sensuelle femme Renata, qui tiennent un bar-restaurant sur la plage de Playa El Agua. Pourtant, derrière le cadre idyllique, il existe une « autre île » ; celle « où les certitudes n’existaient pas, rien que des attentes ou, à la limite, des espoirs ». L’envers du décor.

L'esprit de l'ivresse, Loïc Merle

Ecrit par Gilles Brancati , le Mardi, 10 Septembre 2013. , dans La rentrée littéraire, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Actes Sud

L’esprit de l’ivresse, août 2013, 287 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Loïc Merle Edition: Actes Sud

 

Il est difficile de comprendre le titre. La 4ème de couverture de l’éditeur nous l’explique très bien. Que reste-t-il après l’action ? Plus que l’ivresse, son esprit. Bien vu. C’est le thème du livre.

C’est un roman plutôt difficile pour plusieurs raisons, que l’auteur rachète dans les cinquante dernières pages, les seules, de mon point de vue, qui provoquent une émotion. Il en faut donc plus de deux cents avant de s’attacher à Clara, son héroïne.

De quoi nous parle Loïc Merle : d’une révolte de banlieue (il avait 20 ans lors de celles de 1998) qui aurait vu converger vers la capitale et les grandes villes de province des émeutiers pris d’une colère violente, au point qu’il faudra ensuite reconstruire. Comment nous le raconte-t-il ? Au travers du prisme de certains de ses acteurs, ceux de la révolte et ceux du pouvoir, enfin un seul, le Président de la République.

La longue attente de l’ange, Melania G. Mazzucco

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 07 Septembre 2013. , dans La rentrée littéraire, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Flammarion, Italie

La longue attente de l’ange, traduit de l’Italien par Dominique Vittoz, 4 septembre 2013, 445 pages, 22 € . Ecrivain(s): Melania G. Mazzucco Edition: Flammarion

 

Le roman du Tintoret


Publié en 2008 en Italie sous le titre La Lunga Attesa dell’ Angelo, ce roman est pour la première fois traduit en français par Dominique Vittoz et publié chez Flammarion.

Il s’agit d’un récit de la vie du peintre célèbre Jacopo Robusi, dit Le Tintoret, qui a vécu à Venise de 1518 à 1594. Il est considéré comme l’un des Maîtres de la peinture italienne de la Renaissance. Les critiques et historiens d’art l’associent au courant maniériste de l’école vénitienne.

Le roman commence vers la fin de vie du peintre. Âgé, celui-ci est sur son lit de mort. Il est en proie à la fièvre depuis quinze jours. La structure du roman suit la progression de la maladie menant le Maître inexorablement vers la mort.

Le soleil à mes pieds, Delphine Bertholon

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 06 Septembre 2013. , dans La rentrée littéraire, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Jean-Claude Lattès

Le soleil à mes pieds, 21 août 2013, 187 pages, 16 € . Ecrivain(s): Delphine Bertholon Edition: Jean-Claude Lattès

 

Deux sœurs, la grande et la petite…

Aujourd’hui, la petite est la plus grande des deux. Grande, très grande. […]. La grande, elle, est minuscule.

Elles ont grandi ensemble, comme des sœurs normales.

Elles ont vécu ensemble, mais cela n’était plus dans la normalité, des jours et des jours durant, près du cadavre de leur mère, cloîtrées dans leur appartement, et puis, une fois découverte l’horreur de cette macabre situation, ont été placées dans le même foyer jusqu’à leur majorité.

La majeure partie du roman, à l’exception de retours ponctuels sur le passé, se déroule alors que la petite vient d’avoir 22 ans.

La grande et la petite sont névrotiques.