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Biographie

Enfance, dernier chapitre, René de Ceccatty

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 28 Mars 2017. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Gallimard

Enfance, dernier chapitre, février 2017, 440 pages, 22 € . Ecrivain(s): René de Ceccatty Edition: Gallimard

 

 

L’écrivain né à Tunis, il y a soixante-cinq ans, se penche, dans ce lourd volume, sur son enfance, en Tunisie d’abord, à Montpellier ensuite. Mais est-il possible de faire resurgir toute cette masse confuse de souvenirs, « de souvenirs de souvenirs », quand il y a tant d’altérations, de pertes, de rationalisation de la mémoire ?

Que fut son enfance de 1955 à 1962 ? Qu’a-t-il vécu, dans cette maison de Mégrine en Tunisie, qu’il dut quitter dès 1958 à cause des événements d’Algérie ? Que sont devenues les demeures de ses grands-mères paternelle et maternelle ? Quel souvenir a-t-il de son frère aîné Michel, mort en 1947, dont on lui a tant parlé ? Il partage aujourd’hui la mémoire des choses avec Jean, de vingt-sept mois son aîné.

Ma famille de cœur, Carole Weisweiller

Ecrit par France Burghelle Rey , le Jeudi, 09 Mars 2017. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Ma famille de cœur, éd. Michel de Maule, novembre 2016, 112 pages, 17 € . Ecrivain(s): Carole Weisweiller

 

La « famille » de Carole Weisweiller, fille de cœur de Jean Cocteau.

Le livre de Carole Weisweiller est, sur l’amitié, un modèle du genre. Il réjouira les plus anciens des lecteurs qui ont connu, du moins de noms, sa « famille de cœur », et ouvrira aux plus jeunes des horizons nouveaux sur le XX° siècle.

La vente de la Villa Santo-Sospir aux fresques peintes par Jean Cocteau a probablement amené Carole, sa propriétaire, qui « fermait un chapitre important de (sa) vie » à faire le récit des amitiés qui l’ont marquée après la mort du Poète.

C’est bien sûr Jean Marais, le bien-aimé de toute une génération d’adultes et d’enfants, son « grand frère » – son dernier lien avec Cocteau – qui est à l’honneur du premier chapitre. Jusqu’au cimetière de Vallauris où celui-ci repose et où elle lui a dit adieu, Carole raconte les spectacles, les fêtes, les émissions, tout ce qui a pu approfondir leur amitié.

Les parapluies d’Erik Satie, Stéphanie Kalfon

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Mardi, 07 Mars 2017. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Joelle Losfeld

Les parapluies d’Erik Satie, février 2017, 216 pages, 18 € . Ecrivain(s): Stéphanie Kalfon Edition: Joelle Losfeld

 

Faune énigmatique, tour à tour naïf ou malin, malicieux sans aucun doute, original et décalé, doté d’un humour incompris qui ne faisait rire que lui et peut-être un de ses rares amis, « Claude Debussy [qui] perçut immédiatement en lui un égaré de ce siècle », avec lequel il se lia, autre délaissé en son temps, autre génie novateur, Erik Satie incarne parfaitement l’artiste génial à l’art sautillant, enfantin, mais malheureux et mal aimé comme le sont souvent les véritables artistes. Mal dans son temps, mal dans sa peau, excentrique, marginal, incompris, perçu comme fou, fumiste, fantaisiste, raté, aigri, maniaque, clown, etc.

Stéphanie Kalfon signe là un portrait en forme d’hommage à ce génie musical dans un roman biographique empreint de poésie et de magie.

Les parapluies d’Erik Satie s’ouvre sur une exergue troublante en forme d’épitaphe de Jean Wiener : « La première fois où il entra dans la chambre d’Arcueil où Satie trouva la mort (à moins que ce ne soit l’inverse) ».

Dans la peau de Maria Callas, Alain Duault

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 04 Mars 2017. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts, Le Passeur

Dans la peau de Maria Callas, février 2017, 216 pages, 8,50 € . Ecrivain(s): Alain Duault Edition: Le Passeur

 

Spécialiste de l’Opéra et de l’Art Lyrique, Alain Duault nous propose ici d’entendre encore une fois la voix de la Callas, à travers l’évocation fictive de souvenirs, ceux qu’elle aurait pu se remémorer dans un journal intime sur les derniers quinze jours de sa vie. Rétrospective imaginaire d’un amoureux de musique en compagnie d’une des plus grandes voix lyriques.

Voix à la fois émouvante et dérangeante que celle d’Alain Duault qui se mêle à ce « je » fictif, celui de la Callas, dérangeante par la proximité qu’il entretient. C’est presque une voix de petite fille que l’on entend par moments, mais aussi celle d’une femme malheureuse au milieu de tout ce bonheur vécu dans la passion pour son art.

Quinze jours nostalgiques, quinze jours où la mélancolie et la remontée du souvenir nous placent au plus près d’une femme qu’on a aimée, qu’on aime et qu’on aimera longtemps et ce malgré le manque qu’elle-même a pu éprouver en ce domaine.

Les artistes en se donnant au plus grand nombre sont souvent seuls. On est touché par cette voix qui n’est pas la sienne et qui dit « J’ai tant donné et j’ai si peu reçu ».

L’héritage du commandant, Rainer Höss

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Samedi, 25 Février 2017. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Histoire

L’héritage du commandant, éd. Notes de nuit, novembre 2016, trad. allemand Elisabeth Willenz, préface Bernhard Gotto, 250 pages, 20 € . Ecrivain(s): Rainer Höss

 

Fabian Gastellier est devenue éditrice pour que le passé revienne comme une onde, et plus particulièrement afin que demeure la mémoire des victimes de la Shoah, et dans le but de tirer le monde loin de la barbarie. Celle-ci assiège toujours le présent. Il faut donc rameuter un temps qui fut vécu par certains au-delà de toute conscience. Le livre de Rainer Höss le prouve. Petit-fils de Rudolf Höss, commandant du camp d’extermination d’Auschwitz, sa famille vécut en toute quiétude à deux pas de l’horreur. Né bien après l’Holocauste, l’enfant doit se sou­mettre au silence imposé par sa famille afin de préserver l’image de son aïeul. Mais il semble assommé par un tel poids. Refusant la torpeur programmée, il réveille ce passé tant celui-ci le consume. Il voue son travail et sa vie au com­bat contre la dis­cri­mi­na­tion, mul­ti­plie les inter­ven­tions publiques en évoquant non les vic­times mais ceux qui furent au plus près de leur extermina­tion.