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Asie

Mãn, Kim Thúy

Ecrit par Victoire NGuyen , le Mardi, 09 Juillet 2013. , dans Asie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Editions Liana Levi

Mãn, mai 2013, 143 pages, 14,50 € . Ecrivain(s): Kim Thúy Edition: Editions Liana Levi

 

Une saveur aigre-douce

 

Dans son précédent roman Ru, Kim Thuy nous a séduit par la douceur et la mélodie de ses mots. Dans ce présent récit, Mãn, elle confirme indéniablement son talent d’écrivain.

Mais quel est donc le fil conducteur de l’intrigue de Mãn ? Il s’agit d’un récit de vie écrit par un personnage féminin racontant son parcours de femme asiatique en recherche sur deux continents. Mãn est son prénom. Au Viêt Nam, le prénom n’est jamais choisi au hasard car il détermine la destinée de celui ou de celle qui le porte. Des rites de passage permettent à l’individu de se défaire de son surnom souvent disgracieux hérité de l’enfance (« le morveux », « petit chien », « le laideron »…) et qui avait pour fonction d’éloigner les mauvais esprits, jeteurs de sort, pour se vêtir complètement de son prénom. L’auteur l’explique et donne, par la même occasion, la signification de Mãn, son prénom :

Le faucon errant, Jamil Ahmad

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 08 Juillet 2013. , dans Asie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Actes Sud

Le Faucon errant, traduit de l’anglais (Pakistan) par Sophie Bastide-Foltz, mai 2013, 173 pages, 19,80 € . Ecrivain(s): Jamil Ahmad Edition: Actes Sud

 

Un livre âpre et austère, à l’image de la région à laquelle il s’attache, où le seul lien à suivre pour ne pas s’y perdre est un homme, Tor Baz, le Faucon Errant. Il sera notre guide à travers ces pages écrites d’une plume sèche, sans fioriture, qui se tient au plus près des évènements et les décrit sans entrer dans des considérations psychologiques. Tor Baz est né au cœur de ces zones tribales, semi-autonomes à l’époque – nous sommes dans les années 1950 – au carrefour montagneux du Pakistan, de l’Afghanistan et de l’Iran.

À l’âge de 5 ans, Tor Baz qui ne s’appelle pas encore ainsi, se retrouve abandonné en plein désert auprès d’un chameau mort. Ses parents qui s’aimaient d’un amour illégitime, ayant fui leurs tribus respectives avant même qu’il ne soit conçu, sont rattrapés et assassinés selon la dure loi tribale. Tor Baz sera alors recueilli par un vieux chef nomade, puis par un mollah mécréant, vagabond et rusé qui finira dément, et enfin par une famille Bhittani.

Le veau, suivi de Le coureur de fond, Mo Yan

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 19 Novembre 2012. , dans Asie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Nouvelles, Seuil

Le veau, suivi de Le coureur de fond, octobre 2012, 18,50 € . Ecrivain(s): Mo Yan Edition: Seuil

 

Mo Yan, prix Nobel de littérature 2012, présente ici deux nouvelles dans lesquelles il se fait le témoin de son temps, nouvelles intitulées Le veau et Le coureur de fond. Le temps qu’il met en scène est celui de son enfance, vécue dans un village de la Chine de Mao. L’auteur sait parfaitement utiliser les faits les plus anodins, ou qui paraissaient tels dans ces lieux, pour nous plonger dans une époque qui faisait de l’absurde un paramètre ordinaire de la vie quotidienne et pour croquer des portraits savoureux de naïveté.

Le monde rural que dépeint Mo Yan est un monde difficile, où survivre suppose des astuces et un savoir que les paysans chinois de l’époque s’étaient transmis de génération en génération. Ainsi, comme on avait toujours châtré les veaux sans se soucier ni de la douleur que les animaux pouvaient ressentir ni des suites qu’une hygiène défaillante remettait au hasard ou aux dieux, l’enfant qu’était l’auteur assiste à la castration de trois veaux, dont un pour qui les choses tourneront mal.

Assommons les pauvres ! Shumona Sinha

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 18 Juillet 2012. , dans Asie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Récits, L'Olivier (Seuil)

Assommons les pauvres !, 2011, 155 pages, 14,20 € . Ecrivain(s): Shumona Sinha Edition: L'Olivier (Seuil)

Ce petit livre rapporte :

 

– qu’au Nord prospèrent des états opulents, arrogants, accapareurs, vivant en paix et vendant des armes, démocratiques et imposant leur système économique au reste du monde

– qu’au Sud, il y a des populations pauvres, humbles, spoliées, prises en étau dans des guerres intestines, subissant une dictature affirmée ou déguisée, conséquemment miséreuses

– qu’entre ces deux mondes, les routes se ferment, les frontières se renforcent, des murs s’érigent

– que du Sud vers le Nord s’écoule, malgré les barrières, un flot incessant d’hommes et de femmes, ici échappés du sous-continent indien,  qui, en échange du peu qu’ils possèdent, mettent leur vie entre les mains de passeurs dénués de tout scrupule dans l’espoir d’arriver dans l’aire où tout paraît aller mieux.

– que ceux d’entre eux qui survivent aux périls de la migration doivent se procurer, à destination, la clé qui leur permettra de sortir de la clandestinité : le statut de demandeur d’asile politique.

Tout cela, nous le savons, plus ou moins.