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L'étranger dans l'art (2)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mardi, 24 Avril 2012. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

« … le père travaille péniblement ce sucre que le Négrillon boit dans la même tasse avec sa riante maîtresse… ces négrillons et négrillonnes, empanachés et parfumés, on les achète… les reçoit en cadeau… Gouverneurs, intendants, grands colons, armateurs en offrent à tous ceux à qui ils veulent témoigner leur gratitude… Ainsi, les épouses des princes, des ministres, bref des grands de ce monde accueillent-elles dans leurs hôtels ces offrandes tropicales, comme de simples particuliers rangent dans leurs placards des citrons confits, quelques formes de sucre et une barrique de grains de café… On aime à les peindre auprès de grandes dames dont ils font ressortir l’éclat et la blancheur… »

 

L.-S. Mercier

 

Pendant des siècles, l’on fut persuadé que le beau en art était synonyme de blancheur immaculée. Au nom d’un idéal de noblesse et de pureté, – mouvement instauré à la fin du 18ème siècle –, on refusa la polychromie, jugée triviale. La sensibilité romantique et la naissance du courant orientaliste marquèrent, certes, un pas nouveau vers une reconsidération de différents types humains, mais accompagné d’un pittoresque colonialiste.

L'étranger dans l'art (1)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mardi, 10 Avril 2012. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

Dans la salle à manger tendue de noir, ouverte sur le jardin de sa maison subitement transformée, montrant ses allées poudrées de charbon, son petit bassin maintenant bordé d’une margelle de basalte et rempli d’encre et ses massifs tout disposés de cyprès et de pins, le dîner avait été apporté sur une nappe noire, garnie de corbeilles de violettes et de scabieuses, éclairée par des candélabres où brûlaient des flammes vertes et par des chandeliers où flambaient des cierges.

Tandis qu’un orchestre dissimulé jouait des marches funèbres, les convives avaient été servis par des négresses nues, avec des mules et des bas en toile d’argent, semée de larmes.

Huysmans, A rebours

 

 

Dès le 16ème siècle, les artistes européens ont souvent représenté des figures d’africains selon une forme et des attitudes spécifiques, dans certaines œuvres à caractère religieux, voire les admirables Adoration des Mages où les peintres Dürer et Altdorfer reprennent des scènes conformes aux grands textes de l’Evangile.