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Articles taggés avec: Hussain Fawaz

La Boussole d’Einstein, Gilles Vidal (par Fawaz Hussain)

Ecrit par Fawaz Hussain , le Mercredi, 28 Août 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

La Boussole d’Einstein, éditions Zinédi, août 2019, 224 pages, 17,90 €. . Ecrivain(s): Gilles Vidal

 

Parti de chez lui à l’âge de dix-huit ans, Félix Meyer, le protagoniste de La Boussole d’Einstein, rentre au bercail après une longue absence. Il doit organiser les funérailles de sa sœur aînée, Carole, celle qui, déjà majeure à la mort des parents, s’était occupée du jeune orphelin : une très grosse dette de jeu avait valu au père d’être assassiné, l’alcool avait emporté la mère. « Pas mal de zones d’ombre » l’attendent sur place, notamment les raisons qui ont poussé le chauffard qui a renversé sa sœur à s’acharner sur son corps et à le réduire, surtout la tête, en une informe bouillie. Félix erre dans sa ville, qu’il reconnaît à peine et où il n’a désormais plus personne. Même la maison familiale n’est plus là, on l’a rasée pour faire place à une grande surface. À l’hôtel, il s’inscrit comme « consultant pour des sociétés, dans le domaine de la sécurité et du renseignement ». Solitaire et mystérieux, Félix n’a plus rien à voir avec l’adolescent fragile que le train avait autrefois amené à Paris du fond de sa province.

Cent voyages, Saïdeh Pakravan (par Fawaz Hussain)

Ecrit par Fawaz Hussain , le Mercredi, 06 Mars 2019. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Belfond

Cent voyages, Saïdeh Pakravan, Belfond, janvier 2019, 216 pages, 17 €

 

L’errance de Garance

Garance, la narratrice, n’est pas contente de son prénom ; elle trouve qu’il rime trop avec « garce » et avec « rance ». De père iranien et de mère française née dans une campagne riveraine de la Loire, elle se veut parisienne jusqu’au bout des ongles. Elle prend le patronyme maternel afin d’éviter la catastrophe consistant à passer pour Mlle Irani et à se faire prêter des goûts et des mœurs pas trop catholiques. Elle vient de passer trois ans en Iran, la patrie paternelle. À son grand bonheur, sa mère lui demande de regagner le 16e arrondissement, l’avenue de Versailles plus précisément, pour assister aux funérailles de son grand-père maternel. De retour donc dans une ville sur laquelle elle ne tarit pas d’éloges, elle n’est que trop heureuse de laisser derrière elle Téhéran, « cette vilaine capitale » et ses habitants qu’elle ne comprend pas. « Je ne me sentais pas d’affinités avec les Iraniens, pas d’appartenance à leur culture. (…). Je les oubliai sitôt rentrée à Paris, dont je m’étais crue détachée et dont je me retrouvais plus éprise que jamais ».

Mollusque, Cécilia Castelli (par Fawaz Hussain)

Ecrit par Fawaz Hussain , le Mardi, 22 Janvier 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Le Serpent à plumes

Mollusque, janvier 2019, 151 pages, 17 € . Ecrivain(s): Cécilia Castelli Edition: Le Serpent à plumes

 

La confession de Gérard le crustacé

S’il est vrai que la première phrase d’un roman peut être décisive et révéler le ton et la couleur de l’ensemble, le nom attribué au personnage principal est rarement anodin, innocent. Le narrateur de Mollusque ne s’appelle pas Gérard par hasard : c’est sa mère, une drôle de femme, qui a tenu à le lui donner. « Pas intellectuelle pour un sou », elle aime cependant les poètes et en particulier Gérard de Nerval, qu’elle tient pour l’arrière-grand-parent dans la lignée. Elle aurait d’autant plus dû penser à un autre nom qu’elle sait comment l’ancêtre a fini sa vie : au bout d’une corde. Négligeant royalement l’éducation de son fils, elle préfère s’adonner à une drôle d’occupation, qui semble son passe-temps favori :

Ma mère, bizarrement, adorait repasser ses culottes. Je ne sais pas pourquoi. Cela devait la détendre, la relaxer. Elle faisait souvent des piles entières de culottes qu’elle posait ensuite sur la table et qui finissaient parfois par tomber par terre. Alors elle les ramassait, les repliait, et elle semblait satisfaite.

Absolutely Golden, D. Foy (par Fawaz Hussain)

Ecrit par Fawaz Hussain , le Mercredi, 12 Septembre 2018. , dans La Une Livres, La rentrée littéraire, Les Livres, Critiques, Roman, USA, Le Serpent à plumes

Absolutely Golden, août 2018, trad. anglais (USA) Sébastien Doubinsky, 215 pages, 20 € . Ecrivain(s): D. Foy Edition: Le Serpent à plumes

 

Rachel, une enfant de soleil

Rachel Hill est une Américaine originaire d’Oakland, ville de la côte ouest des États-Unis située dans la baie de San Francisco, dans l’Etat de Californie. Veuve de son « pauvre Clarence », elle se sent terriblement seule et vieille à l’âge de 37 ans. Elle recourt alors aux services d’une vieille gitane qui lui concocte un philtre d’amour à base de vers de terre, de pervenches, de cantharide, de sang menstruel et de poireaux, et ça marche ! Le miracle se produit car trois jours à peine, un dénommé Jack Gammler, un hippie, franchit le seuil de sa porte et s’incruste. Il faut dire que ce Jack n’est pas un homme lambda, un hippie quelconque. La nature l’a doté du « plus grand pénis », « peut-être le plus grand que le monde entier ait jamais vu, plus de trente centimètres dans son état naturel, comme on dit ». A propos de cet « incroyable appendice », Jack le fera tourner au camp de Freedom Lake avec une telle force giratoire qu’on le prendra pour une hélice.

Nos parents nous blessent avant de mourir, My Seddik Rabbaj

Ecrit par Fawaz Hussain , le Mercredi, 15 Août 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Maghreb, Roman, Le Serpent à plumes

Nos parents nous blessent avant de mourir, avril 2018, 263 pages, 19 € . Ecrivain(s): My Seddik Rabbaj Edition: Le Serpent à plumes

 

Portrait d’une femme, roman d’un pays

La trentaine, une Marocaine récemment divorcée conduit sa voiture de Marrakech jusqu’à l’endroit « où finit la ville ». Ressassant son divorce, elle tente d’en comprendre les vraies raisons. Est-il dû à son « sale caractère » comme le prétend son ex-mari, ou à une malédiction héritée ? Si elle se pose cette question, c’est que toutes les femmes de sa famille du côté de sa mère étaient divorcées ou du moins étaient restées sans mari durant la majeure partie de leur vie. Elle revisite en particulier l’histoire de sa grand-mère maternelle Habiba et, à travers elle, toute la condition des femmes au Maroc depuis la deuxième moitié du XXe siècle à nos jours. « Je veux, à travers elles, répondre à mes propres questions ».