Une poésie aux touches d’estampe et d’une tonalité nippone déploie ses hybridations au pays de ce Lisianthus, aux ramifications variées et d’auxiliaires tels des oiseaux, abeilles et papillons.
Le récit d’une perte – celui de l’être cher encore aimé, parti explorer d’autres rives, d’autres lèvres ? – court au long de cette écriture fragmentaire émaillée sur le fil d’appels tout en poésie, comme pour recharger le courant des sentiments, réamorcer l’ouverture des écluses pour le partage à retrouver d’un amour déserté par l’être aimé. Car, « Perdre cet amour, c’est ne plus avoir de lieu où aller. C’est se perdre en route. Les lendemains s’évanouissent. Les promesses expirent. Les enchantements s’éteignent ». Alors, pour parer au vide du canal, à « l’eau stagnante noire », la poésie gicle par bribes d’une reconquête que la narratrice sait d’avance perdue peut-être, mais la poésie gicle par jets intermittents, analogues à ces fleurs coupées dont les bouquets donnent au cœur et au creux d’instants éphémères parfumés, un lieu d’éternité et de liberté, pour ne pas sortir et ne pas s’enfermer dans « l’aporie » de soi-même.