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Poésie

Du cloître à la place publique, présenté par Jacques Darras

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 09 Février 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Gallimard

Du cloître à la place publique, septembre 2017, 530 pages, 10 € . Ecrivain(s): Jacques Darras Edition: Gallimard

 

Cet opus est entièrement consacré, comme l’indique son sous-titre, aux œuvres en langue d’oïl (picard) des Poètes médiévaux du nord de la France aux XIIe et XIIIe siècles, dont Jacques Darras présente ici sa propre traduction en français moderne.

Excellente initiative dont l’auteur de la compilation/traduction lui-même s’étonne qu’elle n’ait pas paru nécessaire jusqu’ici.

Pourquoi personne n’avait-il encore rassemblé les textes médiévaux en langue d’oïl les plus remarquables, dans un seul et même ouvrage ? Pourquoi nulle anthologie n’avait-elle conduit le lecteur d’aujourd’hui jusqu’à eux, par le biais d’une traduction sensible à la langue ancienne ?

Le corpus regroupe les compositions de poètes se répartissant géographiquement dans cette grande région définie administrativement en 2015 qui réunit le Nord et la Picardie, avec pour centre de rayonnement culturel, durant les siècles concernés, la ville d’Arras.

Dans le lit d’un rêve, Jasna Samic

Ecrit par Patrick Devaux , le Lundi, 05 Février 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

Dans le lit d’un rêve, M.E.O. éditions, février 2017, 224 pages, 17 € . Ecrivain(s): Jasna Samic

 

Vie et mort entremêlées comme une chaîne qui rouille et cèdera à on ne sait quel endroit pour ouvrir le maillon de l’Eternité, Dans le lit d’un rêve mène Jasna à travers ce brouillard à fantômes qu’on appelle Vie malgré l’affleurement du cauchemar : « La vie n’est que Ténèbres qui miroitent Par les corps éteints Des étoiles mortes ».

« Sarajevo », ce mot au nom de ville qui sonne comme tout ce qui devrait faire le souci d’une vraie Humanité, a laissé chez cet auteur qui écrit aussi en serbo-croate des traces indélébiles qui, en quelque sorte, « visionnent » la tragédie à travers le film de sa vie : « Heureux de nous revoir, nous sommes allés dans un café Tout près des sculptures de fœtus Alignés comme des soldats Collés à la poitrine De leur mère en plastique ».

La folle avoine et la falaise, Michel Cosem

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 05 Février 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres

La folle avoine et la falaise, Encres Vives, Coll. Lieu, août 2017, 16 pages, 6,10 € . Ecrivain(s): Michel Cosem

 

Encres Vives participe à la vie de la poésie en France depuis plus d’un demi-siècle. Mené poésie battante par l’éditeur-poète-conteur-romancier-anthologiste Michel Cosem, le travail de recherche et de découverte se poursuit, avec une exigence dans ses choix, l’ouverture vers de nouvelles voix (nouveaux auteurs en France et à l’étranger), une quête d’auteurs francophones de tous les pays.

L’écrivain Michel Cosem évoque souvent sa région d’habitation, le Sud de la France, dans ses romans et ailleurs, en tant que « poète du bonheur intérieur » (Robert Sabatier), en tant que « Voyageur contemplatif dans l’aveuglant paradis » (Gilles Lades) avec, pour fil conducteur, une thématique liée à l’amour de la nature, de l’imaginaire, du merveilleux et du voyage. Nous ne quitterons pas cet univers dans ce nouvel opus, tout en étant de nouveau transportés dans le dépaysement (double : géographique et poétique : « géopoétique »). Un nouveau livre de Michel Cosem nous invite toujours au voyage – un Voyage féerique et familier, réaliste et poétique.

Le banquet de plafond, Jules Vipaldo

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Vendredi, 02 Février 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Tinbad

Le banquet de plafond, février 2018, 140 pages, 18 € . Ecrivain(s): Jules Vipaldo Edition: Tinbad

 

Quand les rats d’eau médusent

Il existe une araignée sur le plafond d’un tel livre. Mais pas seulement. Les rats rationnels y sourient et les souris dansent. Rats de villes comme ceux des champs de patates. Souris excitantes et excitées ne battent pas seulement la campagne. Ce sont parfois des belles de cas d’X si bien que les éléments factuels du réel sont exfoliés par un poète fort comme une armoire à glace et qui n’hésite pas à se mirer dedans.

Ayant beaucoup lu jusqu’à en devenir liseron, il crée son auto-épopée dégingandée jouant les forts en gueule pour épater des poupées. Et qu’importe si parfois elles sont empâtées. Avec de bonnes miches il y aura toujours du grain à moudre pour drôle de Jules qui ose tout mais auquel le Gaston Gallimard n’aurait sans doute pas offert de contrat de « marrage ».

Des abribus pour l’exode, Marc Tison

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 23 Janvier 2018. , dans Poésie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

Des abribus pour l’exode, éd. Le Citron Gare, novembre 2017, images et peintures Raymond Majchrzak, 82 pages, 10 € . Ecrivain(s): Marc Tison

 

Sensations vivaces qui imprègnent le mental, maintiennent sous tension le réseau de nerfs, scarifications émotionnelles sur le corps de la mémoire qui n’accepte pas la reddition, ni la soumission. Mémoire du corps jamais rassasiée de cette ivresse qui nous propulse dans le corps de l’autre. Sexe, musique, jeunesse, pures sensations qui lancent les rêves à l’assaut des horizons, pied sur l’accélérateur.

« On ne va plus dans les étoiles. Les fusées sont dépiécées. La tête en feu de joie c’était pourtant bien là, claquant le réel à l’enchantement du voyage.

Il y a si peu de temps. Il y a si peu de soi ».

Mémoire du corps accro à l’intensité, à la sensation de liberté, aussi illusoire soit-elle.

« Il y a tant d’espaces délabrés que tu revisites plein d’espoir, incrédule. L’avant ne s’est pas peint d’éternité ».