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Les Livres

Telluries, Alhama Garcia (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 27 Novembre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Telluries, Alhama Garcia, Ed. du tanka francophone

 

Le tanka est une forme poétique lyrique japonaise classique de 31 syllabes sur l'ensemble d'un tercet et d'un diptyque, avec alternance 5-7-5 7-7.

Le tanka est donc construit en deux parties, la seconde venant conforter la première. Un tanka soucieux du respect des règles originelles doit marquer une légère pause entre les deux et ne traiter que d'un seul sujet à la fois. Il peut questionner mais ne donne aucune réponse. Le tanka est basé sur l'observation, non sur la réflexion. Il doit être un ressenti sincère et vécu, non imaginé. La première partie est traditionnellement un tercet de 17 syllabes de structure 5-7-5 (devenu plus tard haïku), et la deuxième un distique de 14 syllabes de structure 7-7. Il arrive cependant que la première partie soit le distique et la deuxième le tercet.

La première montre une image naturelle, tandis que la seconde peut éventuellement exprimer des sentiments humains ressentis, liés au sujet précédent, sans que cela soit une règle absolue. La pratique du tanka était réservée à la Cour impériale, et toute personne de rang inférieur surprise en train de pratiquer le tanka était condamnée à mort. Cela explique le succès populaire du haïku, beaucoup moins strict.

Méfaits d’hiver, Philippe Georget

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Vendredi, 27 Novembre 2015. , dans Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman, Jigal

Méfaits d’hiver, septembre 2015, 352 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Philippe Georget Edition: Jigal

On le pressentait. Pour son cinquième roman publié chez Jigal Polar, Philippe Georget, reprenant la saga des enquêtes de Gilles Sebag, lieutenant de police à Perpignan et mari exemplaire, franchit la ligne rouge et place son héros face à la découverte de l’infidélité de son épouse. Ce qui n’était que doutes dans les précédents romans, se transforme en une accablante vérité à la lecture de deux SMS dans le portable de Claire.

« Son expérience de flic lui avait appris qu’il n’y avait pas aujourd’hui de meilleur confident qu’un téléphone portable. Pas de pire traître non plus » (p.8).

Nous sommes à la veille de Noël et du Nouvel An, autant dire en « période de fêtes », expression qui pour Gilles Sebag gardera longtemps un goût amer.

S’abrutir de travail permet selon certains d’oublier ses soucis et ses peines, mais pour Sebag, le sort en a décidé autrement.

La délinquance principalement liée au trafic de drogue et de cigarettes en provenance de l’Espagne cède le pas, en cette fin d’année, à une épidémie d’adultères qui fait tousser les Perpignanais mieux que les rafales de Tramontane. Tousser, mais aussi mourir.

Guérissable, Thomas Chapelon

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Vendredi, 27 Novembre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Flammarion

Guérissable, Flammarion/Poésie, septembre 2015, 179 pages, 16 € . Ecrivain(s): Thomas Chapelon Edition: Flammarion

 

Guérissable comprend trois sections (Guérissable, Mélopée de l’équilibre et Du noir et des couleurs) réunies dans la très belle collection Poésie de Flammarion. Comme dans Pulsation lente précédemment, publié aux Editions L’Arachnoïde (2014) et dans un style reconnaissable, Thomas Chapelon poursuit sa quête du rythme. Un rythme dont le tempo s’apparenterait à la musique, le jazz peut-être. Les mots sont disposés sur la feuille avec beaucoup de blanc pour laisser passer le souffle, l’air s’infiltre tels des spasmes saisissants à la recherche d’un incréé :

« un démantèlement

Des nerfs         capitonnés

De l’hiver reclus »

S’énumèrent aussi l’amitié, les trahisons, les vêtements comme les gens accrochés dans la friperie du monde, et partout toujours

Nocturno Petite fabrique à rêves, Isol

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Vendredi, 27 Novembre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Jeunesse, Syros

Nocturno Petite fabrique à rêves, octobre 2015, 32 pages, 15,90 € . Ecrivain(s): Isol Edition: Syros

 

Ce livre objet est une formidable trouvaille pour aider vos enfants à s’endormir et illuminer leurs rêves. Les dessins de ce livre ont la particularité d’être phosphorescents et peuvent être utilisés comme une veilleuse. Nocturno permet d’instaurer un cérémonial du coucher pour aider son enfant à apprivoiser la nuit, tout en valorisant les rêves pour chasser les cauchemars.

Ce livre se présente comme un plaidoyer du rêve, car il met en exergue la diversité des rêves et leur richesse : « Les rêves qui nous font vivre de grandes aventures, ceux qui sont un peu ridicules » et ceux qui nous font grandir. Une nuit, c’est tout sauf ordinaire ! Cette petit fabrique à rêves favorise l’endormissement tout en stimulant l’imagination, « le rêve d’avoir un copain secret », « le rêve du pêcheur distrait », « le rêve de la porte qu’il est interdit d’ouvrir ». Et à la fin, le rêve que l’enfant peut dessiner…

Comment l’utiliser ? Votre enfant sélectionne le rêve qu’il souhaite visualiser pour s’endormir. Comme les papillons, il suffit d’approcher le livre sous une lumière très forte pendant 5 minutes, puis le placer face au lit, éteindre la lumière, et la magie de la nuit commence.

Les Malaquias, Andréa Del Fuego

Ecrit par Martine L. Petauton , le Jeudi, 26 Novembre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue portugaise, Roman

Les Malaquias, Éditions de l’Aube, octobre 2015, trad. Portugais (Brésil) Cécile Lombard, 218 pages, 17,90 € . Ecrivain(s): Andréa Del Fuego

 

Entre deux passages de foudre, des montagnes d’outre-tombe et des vallées ennoyées, c’est l’histoire d’une famille, de ce qu’il en reste du moins : les Malaquias. Enfin, quand on dit « histoire », ne nous attendons pas au récit sage et ordonné d’une saga bien occidentale. On est au Brésil, en un temps déjà ancien. Alors, bien sûr, foin des chronologies et autres logiques obéissant au tangible ; ici, figurez-vous, et à égalité, morts et vivants se confondent. Ici on entre dans un univers au minimum magique. Pour son premier roman, Andréa Del Fuego décoiffe et charme au sens fort du terme.

Un coin perdu dans « la Serra Morena », la « montagne impraticable » du Brésil. Une nuit, un orage comme on en imagine là-bas. « Le cœur du couple en était à la systole, le moment où l’aorte se referme. La voie étant contractée, la décharge ne put la traverser pour rejoindre la terre. Au passage de l’éclair, le père et la mère inspirèrent, le muscle cardiaque reçut la secousse sans pouvoir l’évacuer. La foudre chauffa le sang à des températures solaires et entreprit de brûler tout l’arbre circulatoire. L’incendie interne obligea le cœur, ce cheval qui galope tout seul, à terminer sa course en Donana et Adolfo ».