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Les Livres

Soleil noir, Armèle Malavallon

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 20 Mai 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Soleil noir, éd. Les Nouveaux Auteurs, février 2015, 323 pages, 19,95 € . Ecrivain(s): Armèle Malavallon

 

 

Une bonne façon de faire disparaître un corps humain, lorsque l’on a besoin de s’en débarrasser sans laisser de trace, peut consister à le brûler. Mais cela prend du temps car un corps, c’est bien connu, cela ne brûle pas tout seul. Cela ne brûle pas tout seul ? Pas si sûr ! Des fois ça brûle sans que l’on sache pourquoi. Combustion spontanée, dit-on. Surtout combustion inexplicable. La chose est rare, voire rarissime, mais pas unique, et l’énigme de ces corps calcinés reste entière dans les annales, ce depuis quelques siècles déjà.

Mais un événement inexplicable une fois, ça va. Quand il y en a un deuxième et un troisième dans la même ville à quelques jours d’intervalle… la croyance dans l’inexplicable ne suffit vraiment plus ! L’inexplicable est forcément explicable et les soi-disant lois des séries ne peuvent être que celles d’un tueur, d’un assassin qui doit bien avoir un mobile.

Débordements, sombres histoires de football 1938-2016, Olivier Villepreux, Samy Mouhoubi & Frédéric Bernard

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 19 Mai 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Histoire, Anamosa

Débordements, sombres histoires de football 1938-2016, avril 2016. 270 p. 17,50€ . Ecrivain(s): Olivier Villepreux, Samy Mouhoubi & Frédéric Bernard Edition: Anamosa

 

13 histoires. Au football on aurait pu penser 11 mais les auteurs de ce livre ont dû y ajouter l’arbitre et le public, qui jouent un rôle souvent capital et dans le jeu et dans les « sombres » histoires qui constituent ce recueil. Sombres est le moins qui se puisse dire de la plupart des récits rapportés ici. Certains très connus de tous (au moins par ouïe-dire, comme le « Calciopoli » (*1) de 2006 qui vaudra à La Juventus de Turin – et à d’autres clubs italiens – des sanctions graves et le purgatoire de la relégation). D’autres bien connues des footeux seuls, comme les magouilles autour de la coupe du monde 1978 en Argentine, où le gouvernement putschiste de Videla n’entendait pas que « sa » coupe échappe aux Albicélestes(*2). Et d’autres enfin, méconnues de tous (ou presque) comme la trajectoire brillante et funeste du joueur soviétique Eduard Streltsov, ou la sinistre histoire d’Alexandre Villaplana, premier capitaine d’une équipe de France sélectionnée en coupe du monde (en Uruguay 1930), et qui finira fusillé pour collaboration avec l’ennemi :

Poèmes d’après suivi de La route de sel, Cécile A. Holdban

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Jeudi, 19 Mai 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Arfuyen

Poèmes d’après suivi de La route de sel, avril 2016, 160 pages, 14 € . Ecrivain(s): Cécile A Holdban Edition: Arfuyen

 

Creuser la matière amour, chercher dans la nuit du monde l’essence sauvage de nos vies, atteindre à ces eaux frémissantes, l’espoir chevillé au cœur plein de « peut-être », quand le mystère du temps absorbe toutes les déchirures :

« Combien de passages

encore sur cette terre

combien de mues

combien de peaux

entassées dans l’amas

des feuilles mortes ? »

Carnet de notes, 2011-2015, Pierre Bergounioux

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mercredi, 18 Mai 2016. , dans Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, Essais, La Une Livres, Verdier

Carnet de notes, 2011-2015, février 2016, 1216 pages, 38 € . Ecrivain(s): Pierre Bergounioux Edition: Verdier

 

Cinq ans de journal littéraire, Bergounioux

Avant-dire :

Faut-il aimer les diaristes, Léautaud (chaque fois je me repais de ces chroniques entre chats et Paris), Green (que loue un autre diariste proche, Lucien Noullez), pour faire de leur vie, exposée là, en petits éclats de réalité, la nôtre.

Pendant près de 1216 pages, hautes et copieuses, j’ai suivi la vie au quotidien du professeur des Beaux Arts de Paris, du romancier, du critique commentant tant de livres, du père et fils de famille, qui a pour les siens un souci de protection quasi maniaque, du sculpteur modelant des figures africaines dans des reliefs de tôles…

Depuis 1980, Pierre Bergounioux (né en 1949) tient son journal, dans des « Carnet de notes », tous les jours. Ce n’est pas pléonasme : véritablement tous les jours, même ceux de malaise (et ils sont nombreux), même ceux de fête et d’enterrement.

Destiny, Pierrette Fleutiaux

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Mercredi, 18 Mai 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Actes Sud

Destiny, avril 2016, 192 pages, 19 € . Ecrivain(s): Pierrette Fleutiaux Edition: Actes Sud

 

Le nouveau récit de Pierrette Fleutiaux est mené comme une enquête policière empreinte d’émotion : « Dès qu’elle tente d’y voir clair dans la vie de Destiny, Anne se heurte à des questions en apparence banales mais qui soulèvent aussitôt toutes sortes d’autres questions ».

Dans cette relation improbable qui se noue, il faut abandonner la raison, lâcher prise, renoncer à comprendre au sens cartésien du terme. Seuls l’intuition, la confiance, la ligne de démarcation entre le bien et le mal fondent la complicité entre deux femmes que tout semble opposer : Anne est française, blanche et éduquée, Destiny est une réfugiée nigérienne qui a traversé la Libye et l’Italie, qui ne maîtrise pas le français, parle mal l’anglais et semble ne connaître aucun des codes nécessaires à l’adaptation dans un pays occidental comme la France. Mais ce qu’Anne pense profondément en son for intérieur, c’est que : « s’il est en chaque être une sorte d’axe moral qui ordonne sa vie, celui de Destiny est d’une parfaite droiture.

Pour le reste, vérité et mensonge ne sont pas des concepts de référence très utiles quand on côtoie les miséreux du monde ».