Identification

La Une CED

D1 - Première partie sur trois

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Jeudi, 18 Juin 2015. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Sur ce sentier d’où je domine les eaux du détroit de Johnson, les fleurs de cornouiller signent, à flanc de coteaux, l’avènement de juin. Quand je suis arrivée hier dans la nuit, j’ai pu brièvement observer de la fenêtre de mon chalet les flots rutilants avant que les rayons de lune cessent de les éclairer mais déjà leur rumeur me reposait du décalage horaire et calmait mon impatience des retrouvailles.

Dans le jour levé depuis quelques heures, la rumeur enfle au fur et à mesure que je descends vers la berge où je me posterai aujourd’hui. Un festin et son spectacle se préparent. Les saumons ont commencé à remonter le bras de mer pour retrouver le lieu de leur naissance où ils vont frayer. Les grizzlis les attendent et les orques les suivent. Des poissons éventrés par les crocs ou les griffes des uns, les dents des autres, brilleront un instant encore dans une gerbe d’éclaboussures où leur sang se diluera, faisant diversion pour que d’autres aient la vie sauve et perpétuent l’espèce.

Mais elle, quand va-t-elle arriver ? Quand verrai-je son aileron entamé autrefois par un filin de pêcheur battre le pavillon de sa survie et trancher l’eau comme une lame pour y disparaître un moment avant de ressurgir, plus loin ? Elle mènera la troupe D. Elle est donc D1 selon la classification établie par le cétologue du coin. En mon for intérieur, je l’appelle Dalva.

Les sautes d’humour de Marcel Proust, Serge Sanchez, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 12 Juin 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Les sautes d’humour de Marcel Proust, Serge Sanchez, Payot, avril 2015, Collection dirigée par Mario Pasa, 160 pp., 12 €

 

Une lecture est une aventure personnelle, sinon « à quoi bon ? », Michel Host

 

Entre rire et sourire, l’esprit !

« Parfois dans la vie, sous le coup d’une émotion exceptionnelle, on dit ce que l’on pense », Le Côté de Guermantes, cité par Serge Sanchez (p.155)

 

Un de mes amis, rappelant la célèbre définition du « propre de l’homme » selon Rabelais, ajoutait que, de nos jours, il n’est plus de rires sans arrière-pensées. Il citait aussitôt Jules Renard se présentant à ses lecteurs : Je suis le monsieur qui a toujours, hélas !… le petit mot pour rire.

Un peu de beauté (2ème partie)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 12 Juin 2015. , dans La Une CED, Les Dossiers, Etudes

 

La beauté apollinienne (16ème siècle)

« … disciple de la belle nature et de ces grandes idées […] que Platon dit estre le plus parfait original des belles choses »

(André Félibien, Entretien sur les Vies et les Ouvrages des plus excellents Peintres Anciens et Modernes (1666))

 

La Dame à la Licorne (v. 1505/1506, de 65 x 51 cm) de Raphaël (1483-1520) (1).

La beauté luminescente de la dame aux yeux céruléens me stupéfie et m’inquiète depuis mes huit ans. La bouche close, l’iris de son regard de la couleur du paysage flottant derrière elle – une aube glacée et maritime –, sont l’apanage de cette jeune fille altière. S’offrant comme absolu d’un canon esthétique – blonde, blanche –, sa distance est presque une résistance en arborant entre ses bras la Licorne, l’animal sacré, le mystère de la connaissance, symbole de la chasteté.

Godard m’emmerde … Qu’est-ce que j’peux faire ?…, par Léon-Marc Levy

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 11 Juin 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières, Côté écrans

 

Je n’aime pas Jean-Luc Godard. Je me doute évidemment que cette déclaration sans nuance peut en étonner certains, en froisser d’autres et en jeter quelques-uns dans une rage inextinguible. Je m’empresse de leur présenter mes excuses mais si je l’écris ici c’est, au minimum, que j’assume. Pleinement.

Posture liminaire : je ne prétends pas le moins du monde à « l’expertise » cinématographique dans les propos qui suivent. Cinécrates s’abstenir. Je dis seulement l’expérience itérative vécue d’un cinéphile de toujours qui n’a pu éviter de croiser Godard sans cesse depuis 1965. Comment aurais-je pu ? Le prétendu « solitaire » du cinéma français a toujours occupé le devant de la scène.

 

Pour commencer, je n’aime pas le bonhomme en tant que bonhomme, à travers toutes les interviews et articles dont j’ai eu connaissance depuis des décennies : poseur, alambiqué, abscons, ennuyeux, sinistre, méprisant, infatué. Allez on en égrène quelques-unes :

Artaud ou la machine de l’être à regarder de traviole (2)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 10 Juin 2015. , dans La Une CED, Ecriture

 

L’inspiration comme fœtus dans l’œuvre d’Antonin Artaud

La question de l’inspiration poétique et de son verbe, et de son impuissance à accoucher / engendrer une création existant à part /

entière

de façon autonome et plénière /

satisfaisante

parcourt l’aveu testamentaire écrit par Antonin Artaud concernant les poèmes avortés de Tric Trac du Ciel. Aveu de poèmes au « petit air désuet » portant en eux, non un style, mais un esprit (celui recevable dans les années 20).

Poèmes non « inspirés », donc. Et qui ne représentent Artaud « en aucune façon ».