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Ecriture

Ecoute-moi mon fils…, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Lundi, 29 Janvier 2018. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

En cette heure solennelle de l’aurore bienfaitrice, ouvre bien tes oreilles hermétiques à la grâce de l’Amour et à beauté de la vie ! Ferme tes yeux qui s’écarquillent de stupeur devant le spectacle de la mort qui s’impose à nous avant même le lever du rideau de la tragédie humaine ! A l’heure où je te parle, des êtres sans tendresse, ni amour, regagnent les rives solitaires, de l’autre côté de nos vies orphelines ! Sois attentif à ma parole, cette herbe folle et clairvoyante qui raconte la légende heureuse des esprits libres et rebelles !

Ta naissance ?

Ah, ce jour béni par les astres flamboyants neufs ! Cette nuit-là, belle et magique, la lune noire avait été vaincue par les éclairs imprégnés par la couleur bleutée des feux follets. Aux confins de l’univers, les étoiles folâtres s’acoquinèrent avec le ciel bleui par les meurtrissures divines. Cette nuit de l’Amour, des oiseaux blanc-pureté, envoyés en éclaireurs, entonnèrent l’hymne de la « Joie Retrouvée » ; puis ils disparurent dans le mystère de l’obscurité lucide. Aussitôt ! Les notes de musique de ce chant aux sonorités allègres subjuguèrent nos sentiments bruts. Béatitude ! La vie frémissante de Beauté encore fragile re-naquit !

Michel Houellebecq, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Mardi, 23 Janvier 2018. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

ta tronche de zombie ferait bien débander

plus d’un large troupeau d’ânes dégingandés

mais ton verbe maudit crache tant de beautés

qu’on se laisserait même à demi tripoter

 

ô misère de l’homme en mâle de branlette

priant Schopenhauer en suçant sa houlette

sodomies surtaxées, tourisme textuel

sectes parachevées, concrétions sexuelles

Triste Papou, Marie-Pierre Fiorentino

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Jeudi, 18 Janvier 2018. , dans Ecriture, La Une CED, Récits

 

Est-ce mon imagination ou bien son regard parcourant la salle est-il réellement triste ? La projection du documentaire L’exploration inversée (2007) est terminée. Elle a été interrompue par un simulacre d’entracte, quelques minutes pendant lesquelles il a réitéré sa plaisanterie introductive. Il sait que nous, les Blancs, sommes toujours pressés ; alors il ne veut pas nous faire perdre trop de notre précieux temps. Ce sera une rencontre brève.

La rencontre est le thème de cette conférence à laquelle notre hiérarchie nous convie sur nos heures de travail. Nous voilà donc 150 environ, pour le rencontrer lui, le Papou.

Comment l’appeler autrement, en mon for intérieur, quand son nom a été prononcé trop vite pour mes oreilles inaccoutumées à sa langue ? Le soir, je le chercherai pour l’écrire sans l’estropier : Mundiya Kepanga.

Friedrich Nietzsche, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Mardi, 09 Janvier 2018. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED

 

je suis un noir poète, un généalogiste

promenant cent marteaux sur la brume des pistes

idoles fracassées, sanguinaires créances

tout mon verbe vomit : volonté de puissance !

 

je te le dis, le christianisme a nié le corps

pour noyer l’innocent de péchés, de remords

et l’âme de l’enfant miroitera diaphane

lorsqu’auront déserté les vicieuses soutanes

Le mystère parfois nous effraie, par Marc Ossorguine

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 22 Décembre 2017. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

 

Il sort de la maison. Il ou elle ? A vrai dire ce n’est pas si évident. Dans cette ombre entre chien et loup, tous les chats sont gris et toutes les silhouettes sont floues, incertaines. La démarche semble plutôt féminine. La carrure, masculine. A moins que ce soit les vêtements qui la transforment. Ce que l’on devine des cheveux pourraient être l’un ou l’autre. De toute façon, les femmes aux cheveux courts sont aussi fréquentes que les hommes aux cheveux longs, non ? Alors, homme ou femme, on ne peut vraiment se décider.

Une silhouette sort de la maison. Quelle maison ? Une maison. Une parmi d’autres. Pas très différentes de celles qui sont en amont ou en aval dans la même rue. Assez semblable à celles qui sont de l’autre côté de la rue. Et même de celles qui sont dans les autres rues.

A quoi ressemblent ces maisons ? Difficile à dire, dans le clair obscur qui s’est installé on ne distingue en fait que des ombres de maisons. Des masses indistinctes que l’on a peine à séparer les unes des autres. Des blocs d’obscurité claire vaguement rythmés sur le ciel.