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Critiques

La Nuit des béguines, Aline Kiner

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 27 Février 2018. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Editions Liana Levi

La Nuit des béguines, août 2017, 340 pages, 22 € . Ecrivain(s): Aline Kiner Edition: Editions Liana Levi

 

Dans le quartier du Marais à Paris, encore parsemé de quelques rares vestiges de l’enceinte médiévale du XIIe siècle, on trouve une rue nommée Ave-Maria, mais au XIVe siècle cette rue s’appelait la rue des Béguines. Aline Kiner y a remonté le temps sur les traces infimes d’un clos disparu et quasi oublié, le grand béguinage royal de Paris, fondé par et sous la protection de Saint-Louis.

« En ce lieu, et dans les quartiers alentours, ont vécu durant près d’un siècle des femmes remarquables. Inclassables, insaisissables, elles refusaient le mariage comme le cloître. Elles priaient, travaillaient, étudiaient, circulaient dans la cité à leur guise, voyageaient et recevaient des amis, disposaient de leurs biens, pouvaient les transmettre à leurs sœurs. Indépendantes et libres ».

Les béguines ne prononcent pas de vœux et n’avaient donc pas à répondre de leurs actes devant une autorité ecclésiastique.

Tuez-les tous… mais pas ici, Pierre Pouchairet

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 27 Février 2018. , dans Critiques, Les Livres, Polars, La Une Livres, Roman, Plon

Tuez-les tous… mais pas ici, janvier 2018, 468 pages, 19 € . Ecrivain(s): Pierre Pouchairet Edition: Plon

 

Toujours en prise directe avec l’actualité dans ce qu’elle recèle de plus sombre, les romans de Pierre Pouchairet donnent une lecture de la société qui parfois glace le sang.

Auréolé de son récent prix du Quai des Orfèvres 2017 pour son roman Mortels Trafics, l’auteur, en fin analyste de la criminalité contemporaine se penche une nouvelle fois (cf. par exemple son roman de 2015 La filière afghane http://www.lacauselitteraire.fr/la-filiere-afghane-pierre-pouchairet) sur les réseaux djihadistes et plus particulièrement sur le sort de ces jeunes gens qui quittent la France pour gagner la Syrie, mus soit par l’envie de combattre dans les rangs de Daesh, soit par souci humanitaire ou par amour comme dans le cas de la jeune Julie Loubriac partie rejoindre le garçon dont elle est éprise.

Ainsi parlait Albert Schweitzer, Jean-Paul Sorg

Ecrit par Marc Wetzel , le Lundi, 26 Février 2018. , dans Critiques, Les Livres, Essais, La Une Livres, Biographie, Arfuyen

Ainsi parlait Albert Schweitzer, janvier 2018, 168 pages, 14 € . Ecrivain(s): Jean-Paul Sorg Edition: Arfuyen

 

« Lorsque vous tracerez mon portrait, que ce ne soit pas sous la figure du docteur qui soigne les malades. C’est ma philosophie du respect de la vie que je considère comme mon apport principal à l’humanité » (p.145).

L’Alsacien Albert Schweitzer (1875-1965) est un homme qui semble préférer travailler toujours pour n’avoir jamais à tricher ; et un homme qui, bien que pasteur, estime que le cœur a davantage puissance de révélation que la Révélation n’a force de cœur : « Celui qui croit être chrétien parce qu’il va à l’église fait une erreur. On ne devient pas une auto en entrant dans un garage » (p.149).

L’immense mérite de ce recueil de fragments (effectué avec brio par J.P. Sorg au sein d’une œuvre immense), en-dehors de sa vive et très éclairante préface, est d’abord de présenter deux extraits brefs et centraux, explicitant parfaitement le problème central de la vie de pensée d’Albert Schweitzer, sa contradiction fondatrice. Les voici :

Le goût de Berlin, Kristel Le Pollotec

Ecrit par Philippe Leuckx , le Lundi, 26 Février 2018. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Langue allemande, Récits, Mercure de France

Le goût de Berlin, octobre 2017, 130 pages, 8 € . Ecrivain(s): Kristel Le Pollotec Edition: Mercure de France

 

Dans le droit fil de la collection qui tire ses atouts d’un choix expert de textes, qui puissent restituer une ville dans son parcours historique et culturel, d’écrivains et de témoins de premier ordre, voilà Berlin.

Berlin est bien la ville de toutes les mutations, et quoi de commun entre la capitale de l’empire et celle d’aujourd’hui, après la réunification des deux Allemagne ? Quand on sait qu’elle s’est développée d’une manière personnelle, qu’elle a été toutes époques confondues le symbole de diverses générations, qu’elle fut parfois le laboratoire d’expérimentations culturelles, qu’elle fut, dans sa dernière période, le lieu et la lie de tous les dangers, entre 33 et 89, passant du nazisme à sa division en secteurs d’occupation, traversant guerre froide, connaissant les problèmes de ségrégation violente (la question du Mur…) et la renaissance, quand le mot liberté fleurit de nouveau, basculant les pires époques de son histoire.

L’auteur s’aide de grands textes pour illustrer, évoquer, restituer les diverses formes que Berlin a pu adopter au fil du temps.

Les Nouveaux Mondes, Livre III, Sylvie Ferrando

Ecrit par Martine L. Petauton , le Lundi, 26 Février 2018. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Edilivre

Les Nouveaux Mondes, Livre III, août 2017, 123 pages, 12,50 € . Ecrivain(s): Sylvie Ferrando Edition: Edilivre

 

Suite des Nouveaux mondes I et II, recensés par la CL :

http://www.lacauselitteraire.fr/les-nouveaux-mondes-sylvie-ferrando

Retour en pays des Chasseneuil / Ramier, et dans la droite ligne des premiers opus, voyages – maître mot chez S. Ferrando, de Paris, beaux quartiers, en Normandie, la très chère, aux bouts du monde, là, asiatiques ou moyen orientaux, sans oublier – sans surtout oublier ! ces voyages à l’intérieur des gens, leurs paysages, plus changeants, plus troubles que tous les cieux de Normandie réunis…

Nous voici là, en compagnie d’Elsa, la toute jeunette, fille de cette étonnante Mathilde, qui nous avait guidés dans les livres précédents, petite-fille de l’attachante Marie ; comme une perle de plus dans un collier de femmes, dont les itinéraires, sonnent, feutrés, bien élevés en surface, et dont l’énergie, celle qui est vitale, a quelque chose des rivières souterraines.