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Arts

Berthe Morisot, Inquiétude, Elisabetta Rasy (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 21 Janvier 2022. , dans Arts, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Biographie, Italie

Berthe Morisot, Inquiétude, Elisabetta Rasy, éditions Pagine d’Arte, octobre 2021, trad. italien, Nathalie Castagné, 96 pages, 20 €

 

Seule artiste féminine du groupe célèbre des Impressionnistes, Berthe Morisot dut longtemps lutter pour imposer sa figure, échapper aux carcans académiques et à l’influence d’un groupe auquel elle adhéra d’emblée (dès 1874). Son parcours est fulgurant et son entêtement à peindre, à faire de la peinture un véritable métier, aussi remarquable.

Elle a deux sœurs, Yves et Edma, qui se marieront, échapperont à leur destinée artistique. La mère, Madame Morisot, se moque des desseins de sa plus jeune fille Berthe, ne croyant jamais à ses dispositions naturelles.

Berthe sera d’abord modèle d’Edouard Manet, pour de nombreux tableaux. La fille, aux grands yeux verdâtres, que l’artiste représente en noirs, apprendra à connaître le milieu avant de s’y fondre avec une ténacité qui fera d’elle « la Dame des Impressionnistes » et au fil du temps, malgré les réticences de certains critiques, une figure respectée du groupe nouveau de peinture. De 1874 à 1886, elle participera à presque toutes les Expositions du groupe. Elle en est la seule femme.

Vivian Maier, À la surface d’un miroir, Paulina Spucches (par Arnaud Genon)

Ecrit par Arnaud Genon , le Lundi, 17 Janvier 2022. , dans Arts, Les Livres, Recensions, La Une Livres

Vivian Maier, À la surface d’un miroir, Paulina Spucches, éditions Steinkis, novembre 2021, 151 pages, 22 €

 

 

Vivian Maier, en peinture

Dans les quelques publications récentes autour de Vivian Maier (catalogue de l’exposition au Musée du Luxembourg, essais biographiques de Françoise Perron et de Ann Marks qui retracent sa vie et interrogent son œuvre), le livre de Paulina Spucches occupe une place particulière. Il s’agit d’un roman graphique, le premier livre de la jeune autrice, âgée de 21 ans, qui a découvert le travail de Maier lors d’une exposition à San Sebastian en 2019. Elle créé ici un dialogue inattendu mais bienvenu entre l’art photographique, celui de Vivian Maier et la bande-dessinée, mais aussi entre le biographique et la fiction, raison pour laquelle le livre n’a pas été approuvé par la succession de Vivian Maier, la collection Maloof ou la galerie Howard Greenberg.

Vivian Maier, en toute discrétion, Françoise Perron (par Arnaud Genon)

Ecrit par Arnaud Genon , le Mercredi, 12 Janvier 2022. , dans Arts, Les Livres, Recensions, La Une Livres

Vivian Maier, en toute discrétion, Françoise Perron, Éditions Loco, septembre 2021, 228 pages, 19 €

Sur les traces de Vivian Maier

Exposée au Musée du Luxembourg (septembre 2021/février 2022) ainsi qu’à la Galerie Les Douches aux côtés d’Hervé Guibert (novembre 2021/février 2022), Vivian Maier a été l’une des photographes les plus en vue de ces derniers mois. Il est ainsi logique qu’elle ait fait par ailleurs l’objet de plusieurs publications parmi lesquelles le livre de Françoise Perron, Vivian Maier, en toute discrétion. Jusqu’à maintenant, les admirateurs de la nounou photographe avaient dû se contenter, en France, du livre de Gaëlle Josse, Une femme en contre-jour (Notabilia, 2019), un portrait flou, impressionniste, qui n’apportait pas grand-chose de plus que le très beau documentaire réalisé par John Maloof et Charlie Siskel, Finding Vivian Maier, dont l’auteure s’était trop largement inspirée.

Françoise Perron s’est basée, elle, sur de nombreux témoignages recueillis en France et à Chicago ainsi que sur une bibliographie étoffée afin de tenter de percer les secrets d’une des photographes les plus talentueuses de son temps mais aussi une des plus mystérieuses figures de l’histoire de la photographie : « Vivian Maier n’accepta jamais de parler d’elle ou de sa famille. Elle mit toujours un coup d’arrêt à toute velléité de quiconque prétendait violer son intimité ».

La Peinture et le cri, Jérôme Thélot (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 10 Janvier 2022. , dans Arts, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, L'Atelier Contemporain

La Peinture et le cri, Jérôme Thélot, octobre 2021, 184 pages, 25 €

N’es-tu pas reine ô toi que découronnera

La camuse au milieu des infâmes cris noirs

N’es-tu pas à présent le charnel chant du soir

N’es-tu pas la beauté que la mort posséda ?

Pierre Jean Jouve

Cri noir

La Peinture et le cri aurait pu se sous-titrer : Variations sur le cri. Car de Pollaiolo à Francis Bacon, Jérôme Thélot explore la production plastique occidentale du cri en peinture, s’appuyant sur l’effet de punctum qui prend sens dans la vision légèrement inquiète que suscitent les tableaux. Donc, il oriente le regard vers un suspens, un point d’orgue, un accent bruyant et muet, si cet oxymore convient, vers la bouche ouverte et béante de personnages sacrés ou profanes.

L’Œil immuable, Oskar Kokoschka (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Lundi, 13 Septembre 2021. , dans Arts, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Langue allemande, L'Atelier Contemporain

L’Œil immuable (Articles, conférences et essais sur l’art), Oskar Kokoschka, avril 2021, trad. allemand, Régis Quatresous, 456 pages, 25 € Edition: L'Atelier Contemporain

A l’école de la peinture

C’est un plaisir étrange que de fréquenter les œuvres des grands peintres. On y découvre toutes sortes d’univers, des créations marquées par un tempérament, ou encore des visions du monde où le regard joue un rôle essentiel. On apprend, avec eux, à voir ce qui nous entoure, nous qui sommes si souvent borgnes ou franchement aveugles en ce monde. C’est une riche école où il est question de formes et de vibrations, de lumières, de contrastes ou du feu intérieur des couleurs. Les peintres savent nous suggérer l’impalpable, l’intelligible ou le presque rien. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux.

C’est ce à quoi l’on pense en lisant la publication des éditions L’Atelier contemporain, L’Œil immuable, ouvrage qui réunit des textes d’Oskar Kokoschka parus entre 1910 et les années 60. On y découvre que le grand artiste autrichien ne fut pas simplement peintre, contemporain de Klimt, acteur de l’expressionnisme naissant dans la Vienne du début du XXème, mais qu’on lui doit aussi une œuvre littéraire assez fournie. Des récits autobiographiques, des textes purement littéraires (poèmes et drames), des écrits politiques et des essais sur l’art. Ce sont ces derniers que rassemble l’ouvrage L’Œil immuable.