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La connaissance et l’extase, Eric Pessan (par Sylvie Zobda)

Ecrit par Sylvie Zobda , le Lundi, 07 Janvier 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

La connaissance et l’extase, éd. L’Attente, décembre 2018, 92 pages, 13 € . Ecrivain(s): Eric Pessan

 

Eric Pessan est un écrivain engagé. Ses textes évoquent bien souvent la politique, au sens large du terme, mot hérité du grec ancien politikos « relatif aux citoyens », mot qui déclenche une série de questions : comment vivre ensemble et accepter chacun ? Quelles sont nos valeurs communes ? Les liens qui soutendent notre société ?

Chacun de ses romans porte en lui son lot de cris, de révoltes, de combats. Il écrit pour la défense des migrants, des plus défavorisés, des plus concernés par toutes formes de violence.

On retrouve son regard empathique et juste sur les laissés-pour-compte de notre société dans son dernier ouvrage La connaissance et l’extase.

Tout commence dans un café où l’écrivain a quelques moments à tuer en attendant son train. La télé vomit son flot d’informations en continu. Les habitués commentent les arrestations dans les milieux islamistes radicaux. Petites phrases de violence ordinaire :

Comme un lundi, Carnet de bord assis tout au bord du temps, Thomas Vinau (par Sylvie Zobda)

Ecrit par Sylvie Zobda , le Vendredi, 16 Novembre 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Comme un lundi, Carnet de bord assis tout au bord du temps, La fosse aux ours, août 2018, 115 pages, 15 € . Ecrivain(s): Thomas Vinau

 

Thomas Vinau dédie son recueil de prose poétique aux bestioles tendres et aux brindilles souples. Dès les premiers mots, le ton est donné. Celui de la vie quotidienne, réenchantée par la plume kaléidoscopique de l’auteur. Il faut un certain talent pour s’émerveiller d’un début de semaine, entre pleurs d’un enfant, pluie continue, pelouse à tondre et ce temps qui défile, qui déraille, qu’il faut retenir pour mieux vivre l’instant. L’instant donc est précieux. Et c’est le bonheur des petits trésors que la vie apporte qui nous est présenté dans cette respiration bienfaisante.

« Il me faut prendre le temps. L’agripper par le col. Le maintenir sur place. J’ai ma technique pour ça. Technique de survie. M’asseoir et rattraper le retard par les yeux. Du néant au séant, je règle la focale. Distinguer la lumière qui escalade le mur. La longue patience sage du tuyau d’arrosage. Les couleurs qui font leurs bagages sur les jouets abimés. Il me faut reprendre à zéro. Dans les petits scintillements du néant. Refuser le mouvement du jour… » (Au sommet du plongeoir, p.62).

Dancers, Jean-Philippe Blondel (par Sylvie Zobda)

Ecrit par Sylvie Zobda , le Vendredi, 12 Octobre 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Actes Sud Junior, Jeunesse

Dancers, août 2018, 163 pages, 13,90 € . Ecrivain(s): Jean-Philippe Blondel Edition: Actes Sud Junior

 

La danse est au cœur du nouveau récit du très productif Jean-Philippe Blondel, qui excelle une fois encore dans l’art de l’analyse des sentiments humains. Son écriture faussement légère, parfaitement maîtrisée, empathique, dévoile au fur et à mesure de l’histoire une intensité dévorante. Le roman choral implique trois narrateurs, Adrien, Anaïs et Sanjeewa, trois lycéens qui se retrouvent en cours d’option danse. Comme souvent chez l’auteur, un triangle amoureux apparaît (lire par exemple le très biographique Et rester vivant, Buchet/Chastel, 2011). Chacun a une perception particulière de la situation. Les points de vue alternent. Adrien aime Anaïs. Anaïs se rapproche de Sanjeewa. Sanjeewa hésite. Leur code commun : la danse. Suite à un événement dramatique, les deux garçons que tout oppose vont devoir s’entendre. Y arriveront-ils ?

Jean-Philippe Blondel explore à merveille le thème de l’adolescence, si présent dans son travail. Il décrit des jeunes en devenir, en proie aux questionnements :

Comment écrire un livre qui fait du bien ?, Denis Montebello

Ecrit par Sylvie Zobda , le Jeudi, 23 Août 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques

Comment écrire un livre qui fait du bien ?, Le temps qu’il fait, mars 2018, 117 pages, 15,00 € . Ecrivain(s): Denis Montebello

 

« C’est le deuxième copain qui se pend à un arbre que j’ai élagué » est une des phrases qu’aime collecter Denis Montebello. Troublante et mystérieuse, elle suscite l’envie d’écrire. « Ils sont comme ça, les écrivains. Il ne faut rien dire devant eux, rien laisser traîner : ils s’en emparent aussitôt ». Cette bribe de conversation, entendue sur un quai de gare est à l’opposé d’une vision positive et optimiste de la vie. Pas ce genre qui vous illumine la journée, vous sauve de la crise de nerfs, vous redonne le sourire. Pourtant Denis Montebello l’utilise. Son narrateur la met en titre de son livre qui sera son feel-good book. Son essence résidera dans une vision d’une vie en rose gommée de tous les aspects déplaisants. Le titre sera tout un roman.

C’est avec un humour décapant qu’il nous livre ses réflexions sur l’écriture et l’écrivain en évoquant l’histoire d’un auteur en quête de reconnaissance et de succès.