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La Somme de nos folies, Shih-Li Kow

Ecrit par Fanny Guyomard , le Mercredi, 22 Août 2018. , dans La Une Livres, La rentrée littéraire, Les Livres, Critiques, Asie, Roman, Zulma

La Somme de nos folies, août 2018, trad. anglais (Malaisie) Frédéric Grellier, 384 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Shih-Li Kow Edition: Zulma

 

« Il se passe des choses ici, il s’en passe ailleurs. C’est toujours pareil ». Mais il y a différentes manières de les raconter. Un art dans lequel Shih-Li Kow excelle.

L’auteur nous entraîne dans la Malaisie actuelle, entre la frémissante capitale Kuala Lumpur et un paisible village. Paisible ? Seulement en apparence. Car lorsqu’on y regarde de plus près, la vie campagnarde, loin d’être monotone, est rythmée par le caractère mordant des habitants. Aussi ravageurs que la pluie torrentielle qui ouvre le récit.

La grand-mère au fort caractère, la cinglée éleveuse de sangsues, la sentimentale et faussement dévote directrice d’un orphelinat, l’adorable transsexuel engagé… Cette panoplie de personnages fait monde commun, mais chacun défend sa cause, sa part d’irrationnel, sa petite folie personnelle.

Nuit persane, Maxime Abolgassemi

Ecrit par Fanny Guyomard , le Lundi, 13 Novembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Nuit persane, éd. Erick Bonnier, août 2017, 470 pages, 22 € . Ecrivain(s): Maxime Abolgassemi

 

Ombre et lumière. Deux mots qui pourraient résumer la tension au cœur de Nuit persane, kaléidoscope d’une période historique énigmatique et fascinante. Deux mots qui permettent aussi d’écarter le manichéisme, alors même que nous aimerions entièrement prendre parti pour les révolutionnaires iraniens. Deux mots qui font écho au titre, presque oxymorique dans notre imaginaire orientaliste qui apparente le Persan à l’éclat. Tout le roman balance en effet entre le jour et la nuit, entre action solaire et moments de méditation secrets, entre instants de lucidité et zones de brouillard insondable.

L’ombre du regard sévère de Leyli, le magnifique personnage principal féminin qui est aussi la lumière guidant Mathieu, le jeune Français et narrateur douloureux de son histoire. Ariane menant Thésée dans les dédales du Bâzâr, ou Aricie éclairant Hippolyte sur son amour. Cette Aricie qui est l’esclave d’un père attaché aux normes traditionnelles, que le couple amoureux ne parvient pas à fuir. Personnage omniprésent, même dans son absence, comme l’éclairent les vers que relève l’auteur : « Dans le fond des forêts votre image me suit ; La lumière du jour, les ombres de la nuit ».