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Paperboy, Pete Dexter

Ecrit par Yann Suty , le Lundi, 09 Janvier 2012. , dans USA, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman, Points

Paperboy (The Paperboy), 374 p., traduit de l’anglais (USA) par Brice Matthieussent, 7,50 € (1995) . Ecrivain(s): Pete Dexter Edition: Points

1965. Floride, comté de Moat.

Le Shériff Thurmond Call a été retrouvé mort, éventré. Dans l’exercice de ses fonctions, il avait tué bon nombre de personnes, mais des Noirs, ce qui, dans la Floride des années 60, n’était pas si grave que ça… Un jour, un peu trop éméché, il tue à coups de pieds Jérôme Van Wetten. Un vendeur de voitures. Et un blanc.

Une semaine plus tard, l’un de ses cousins, Hillary Van Wetten était arrêté et reconnu coupable du meurtre du représentant de l’ordre et il est condamné à la chaise électrique.

Son cas va intéresser deux journalistes d’investigation d’un journal de Miami,  le frère du narrateur, Ward et son collègue Yardley Acheman. Les deux hommes ont, grâce à leurs premiers articles, acquis une certaine notoriété et ils comptent sur le cas d’Hillary Van Wetten pour emmener leur carrière vers les sommets et le Prix Pulitzer. En effet, le procès s’est déroulé de manière un peu hâtive, beaucoup de zones d’ombre n’ont pas été explorées.

Ils pensent pouvoir sortir le prisonnier du couloir de la mort.

God's Pocket, Pete Dexter

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 03 Janvier 2012. , dans USA, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Points

God’s Pocket (A Nover), Points Roman Noir, traduit de l’anglais (USA) par Olivier Deparis, 384 p. 7,50 € (1983) . Ecrivain(s): Pete Dexter Edition: Points

 

God’s Pocket. Un titre mystique pour un livre qui ne l’est pas… tout à fait. Car il ne s’agit pas de « la poche de Dieu » ou d’une métaphore quelconque, mais simplement du quartier ouvrier de Philadelphie où se déroule le roman.

L’un des personnages, le journaliste du Daily News Richard Shellborn le décrit ainsi :


« Les ouvriers de God’s Pocket sont des gens simples. Ils travaillent, suivent les matchs des Phillies et des Eagles, se marient et ont des enfants qui à leur tour habitent le Pocket, souvent dans les maisons même où ils ont grandi. Ils boivent au Hollywood ou à l’Uptown, de petits bistrots d’aspect crasseux perdus dans la ville, et ils s’y débattent avec la passion des choses qu’ils ne comprennent pas. Politique, race, religion ».

L'enchanteur. Nabokov et le bonheur, Lila Azam Zanganeh (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Samedi, 17 Décembre 2011. , dans USA, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Biographie, Récits, L'Olivier (Seuil)

L’Enchanteur. Nabokov et le bonheur. Trad. (anglais USA) Jakuta Alikavazovic. Octobre 2011. 228 p. 20 € . Ecrivain(s): Lila Azam Zanganeh Edition: L'Olivier (Seuil)

 

Que faire de mieux, quand on écrit un livre qui porte le nom de bonheur dans son titre, que d’en faire un livre plein de bonheur ? Lila Azam Zanganeh n’y manque pas ! Son Nabokov, l’Enchanteur, est un remède contre toute forme déclarée ou pernicieuse, de déprime.

Ce livre est d’abord, bien sûr, une déclaration d’amour passionné à Vladimir Nabokov. « C’est là que j’ai découvert la texture du bonheur ». Rien moins ! Il nous faut avouer que cette entrée surprend a priori : Nabokov n’est pas – toujours – l’écrivain qui incarne le bonheur dans notre imaginaire de lecteur. On y voit volontiers des ombres, des malaises, une sexualité compliquée. Humbert Humbert, le héros de Lolita, ne symbolise guère un ciel sans nuage ! Non. C’est ailleurs que Lila Azam Zanganeh va chercher, au cœur de l’œuvre du maître, une source intarissable de bonheur. «  La joie profonde qu’inspirent Lolita ou Ada prend sa source ailleurs, dans une expérience de la marge et des limites (au sens quasi mathématique d’ouverture), qui devient celle de la poésie. Et cette poésie est félicité ou, comme le disait VN dans sa langue maternelle, en russe : blazhenstvo »

Les Griffes du Passé (Known to Evil) Walter Mosley (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Dimanche, 11 Décembre 2011. , dans USA, Les Livres, Recensions, Polars, La Une Livres, Editions Jacqueline Chambon

Les Griffes du passé (Known to evil). Nov. 2011. Trad. De l’anglais (USA) Oristelle Bonis. 355 p. 23 € . Ecrivain(s): Walter Mosley Edition: Editions Jacqueline Chambon

Walter Mosley est l’un des derniers dinosaures du roman noir américain. Il est tout droit sorti de l’univers irremplacé de l’âge d’or, celui de Raymond Chandler, de Davis Goodis, de Chester Himes. Son monde est pétri de la même pâte : la Ville, partout dévorante, létale, asphyxiée et pourtant d’une beauté écrasante. Les personnages de Mosley, depuis 20 ans et près de 20 livres, sont happés par la Ville comme des papillons par la lumière : ils s’y grillent les ailes mais n’en partiraient pour rien au monde. Le monde de Mosley est noir (dans tous les sens du terme, Walter Mosley, comme Chester Himes, est Afro-Américain) et mégapolitain.

Avec Les Griffes du Passé, on lit la deuxième enquête du nouveau héros de Mosley, Leonid McGill. Détective privé bien sûr (je vous l’ai dit, grand classique !), noir, désabusé, mais qui ne pourra jamais se défaire d’une croyance originelle en l’humanité. Malgré. Malgré tout. Et le « Tout » ce n’est pas rien !

A la recherche d’une jeune femme introuvable, Leonid va nous emmener dans un voyage improbable à travers un New York –évidemment – fascinant. Et pourtant tout a commencé par un coup de fil qui semblait annoncer une affaire des plus simples :

Jack London et son double (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 22 Novembre 2011. , dans USA, Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

Il y a 95 ans aujourd’hui, le 22 novembre 1916, mourait Jack London. Son ombre immense plane encore et toujours sur la littérature, sur les littératures, partout présente, source universelle des chemins d’écriture, de Gorki à Hemingway, d’Arto Paasilinna à Jim Harrison. Entre mille autres.

Il est d'usage de considérer qu'il y a « deux » Jack London. Toute étude sur l’œuvre distingue le Jack London « d’aventures » et le Jack London « socialiste ».

Le premier, celui de notre enfance, le dévoreur d'espaces glacés et infinis, avec ses chiens héroïques et féroces, ses hommes endurcis et solitaires, ses interminables voyages en traîneaux chargés de peaux d'élans, ses tempêtes de neige silencieuses et létales. Un Jack London aventurier, reporter d'un monde à la fois cruel et profondément humain, glacial et chaleureux. Buck, le seul vrai héros de « L'Appel de la Forêt », a été le premier héros romanesque de mes « chemins de lectures », avant D'Artagnan, Jean Valjean, Ivanhoe. Mon premier héros, et j'imagine celui de bon nombre de gens de ma génération, est un chien ! Et la lecture, beaucoup plus tardive, de « Construire un Feu » m'a peut-être révélé l'origine de cette fascination pour les chiens de London : pour n'avoir pas complètement pris la mesure de la férocité de la nature, dans cette sublime nouvelle, le héros humain meurt, de froid. Pas le chien. Parce que les chiens de London ont une perception surhumaine de la nature et quand on est gamin, on aime bien le surhumain, les super-héros. Et tant pis si c'est « Superdog » plutôt que « Superman ».