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Les Livres

Le neveu d’Amérique, Luis Sepúlveda

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 09 Octobre 2017. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Roman, Métailié

Le neveu d’Amérique, traduit de l’espagnol (Chili) par François Gaudry, 174 pages, 9 € . Ecrivain(s): Luis Sepulveda Edition: Métailié

 

Des notes disséminées, prises au cours d’un voyage, un très long voyage étalé sur des années, voyage intérieur autant que de kms parcourus, qui mena l’auteur d’une des plus infâmes prisons de la dictature chilienne, celle de Temuco, où il passera deux années et demi de sa jeunesse, jusqu’à Martos en Andalousie, village natal de son grand-père anarchiste, exilé lui aussi, afin de tenir une promesse faite à ce dernier. Pour cela, il lui faudra errer à travers une bonne partie de l’Amérique du sud pendant très longtemps. Errance épique avec le poids de cette interdiction de quitter le continent, le poids d’une seule stupide et incompréhensible lettre qui marque son passeport.

Une vieille chanson chilienne dit : « Le chemin a deux bouts et aux deux quelqu’un m’attend ». L’ennui c’est que ces deux bouts ne limitent pas un chemin rectiligne, mais tout en courbes, lacets, ornières et détours, qui ne conduisent nulle part.

Rural noir, Benoît Minville

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 09 Octobre 2017. , dans Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman, Folio (Gallimard)

Rural noir, avril 2017, 307 pages, 7,20 € . Ecrivain(s): Benoît Minville Edition: Folio (Gallimard)

 

Après une absence de dix ans, Romain est de retour au lieudit Mouligny, commune de Tamnay-en-Bazois, dans la Nièvre, son berceau familial. Il y retrouve ce qui lui reste de famille : Chris, son frère, Julie la compagne de celui-ci et tous ses souvenirs de jeunesse.

Romain s’est enfuit brutalement à la mort de ses parents dans un accident de voiture, la vie avait perdu son sens. Éloigné de ses origines, il a voyagé, bourlingué, a grandi, s’est endurci. Aujourd’hui, lavé du goût trop salé des larmes que l’on a versées pour les choses et les êtres que l’on vous a arrachés trop tôt, il peut enfin remettre le pied sur la terre natale, y affronter le présent, l’avenir et surtout le passé, il est prêt. Chris, le cadet, après avoir devancé l’appel et s’être engagé dans l’armée, un rêve de gosse, a été démobilisé et le reçoit les bras grands ouverts. Il a conservé la maison des parents pendant l’absence de l’aîné. Il attend un enfant de Julie. Il s’est installé comme potier pour travailler le flammé morvandiau.

Petit jardin de poésie, Robert Louis Stevenson, illustrations Ilya Green

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Vendredi, 06 Octobre 2017. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Poésie, Grasset, La rentrée littéraire, Jeunesse

Petit jardin de poésie, Grasset-Jeunesse, août 2017, 32 pages, 19,90 € . Ecrivain(s): Robert Louis Stevenson Edition: Grasset

 

Petit jardin de poésie est un recueil de poèmes de Robert Louis Stevenson, écrivain célèbre pour son Ile au trésor, et l’Etrange cas du Dr Jekyll et M. Hyde. Les Editions Grasset-Jeunesse en proposent quelques extraits à l’attention du jeune lectorat. Un petit jardin de poésie à hauteur d’enfant, dans une collection puisant dans le patrimoine littéraire des textes adaptés aux jeunes lecteurs et qui fait dialoguer les textes d’hier avec les images d’aujourd’hui grâce à la participation d’illustrateurs contemporains.

Une merveilleuse idée que cette entrée en littérature pour les tout-petits par le biais de la poésie et d’un univers onirique et sensible. Celui-ci est une véritable ode au voyage par l’incursion dans le quotidien ordinaire de l’enfance. Toute en tendresse et délicatesse, une bien jolie collection.

L’album illustré par Ilya Green porte un très beau poème-dédicace titré « Pour Alison Cunningham, de la part de son garçon » :

Le sein dans tous ses états, Apollo Parnassius (photographies), Philippe Pelletier (textes)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 06 Octobre 2017. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

Le sein dans tous ses états, Apollo Parnassius (photographies), Philippe Pelletier (textes), Éditions du Petit Véhicule (20 rue du Coudray, 44000 Nantes, www.lepetitvehicule.com), coll. La Galerie de l’Or du Temps n°59, septembre 2016

Apollo Parnassius, médecin avançant masqué, écrit : « Organe nécessaire à la croissance des petits humains avant l’arrivée des laits en poudre, le sein a délaissé sa fonction nourricière pour n’être plus, au fil du temps, qu’un des symboles de la féminité, objet de désir et de plaisir. Menu ou opulent, léger, voire inapparent, ou encombrant au point de provoquer des souffrances dorsales et une attitude voutée, sa présence demeure étonnamment irrésistible. […] Le sein, au XXIe siècle, tient une place considérable dans notre univers. Il suffit de descendre dans la rue pour recevoir nombre de messages érotiques représentant des jeunes femmes dénudées dont le galbe du sein est souligné par un soutien-gorge élégant. Ces derniers, d’ailleurs, selon la mode, augmentent le volume de la poitrine ou rapprochent les seins afin de dégager un sillon attirant le regard. Le monde de la lingerie est florissant et tend à masquer les éventuels défauts de seins jugés trop menus ou tombants. […] Les chirurgiens esthétiques ont vite compris la manne qui se présentait à eux en confectionnant des seins à la carte, parfois au détriment de la santé des femmes ».

Ta résonnance, ma retenue, Serge Ritman

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Vendredi, 06 Octobre 2017. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Editions Tarabuste

Ta résonnance, ma retenue, avril 2017, 320 pages, 22 € . Ecrivain(s): Serge Ritman Edition: Editions Tarabuste

 

Avec Serge Ritman l’amour ne change pas, ne change plus. Il est resté le même depuis le jour où la poète le rencontra. Il dut payer cher pour son amour : l’abîme le guettait par la disparition de celle qui en était non l’objet mais le sujet. L’auteur un temps put célébrer la transhumance des esprits, les métamorphoses du cosmos vers la lumière. Au fil du temps l’amour terrestre est devenu spirituel, deux énergies « célestes » s’y cristallisent puisqu’un des protagonistes n’est plus et empêche de plonger les mains dans la farine des matins.

Mais l’auteur nous apprend que derrière les portes du temps il existe d’autres portes jusqu’au vertige comme au grand vide de la félicité. C’est pourquoi l’ensemble des poèmes se succèdent par saccades pour rejoindre la frontière des « ténèbres radieuses ». L’oxymore n’est pas ici qu’une simple figure de style. Au milieu des couleurs de l’instant le passé seul est l’or du temps. Disparue, l’amante demeure. Pour autant Ritman ne pétrarquise pas. La douleur de la séparation temporelle a dérivé sous d’autres cieux.