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Les Livres

Le griot de l'émir, Beyrouk

Ecrit par Theo Ananissoh , le Jeudi, 04 Juillet 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Afrique, Roman

Le griot de l’émir, Editions Elyzad (Tunis), mars 2013, 167 pages, 16,90 € . Ecrivain(s): Beyrouk

 

Le Silence de la mer de Vercors. Une famille française, pendant l’Occupation, est obligée de loger un officier allemand. Celui-ci impose sa présence quotidienne dans le séjour, parle à ses « hôtes » qui lui opposent un mutisme obstiné. Un soir, l’Allemand se met devant les rayons de la bibliothèque. « Toute cette maison a une âme », observe-t-il. Il caresse les reliures. Balzac, Baudelaire, Chateaubriand, Corneille, Descartes… Il s’exclame : « Quel appel ! ». Le lecteur s’arrête un instant, perplexe : on a quand même voulu assujettir une maison pourvue d’une telle « âme », pour reprendre le mot de l’intrus lui-même… Il aurait fallu que, par extraordinaire, le feu permanent que constituent tous ces noms dans la bibliothèque n’éclaire ou ne chauffe plus du tout pour que fût réellement envisageable le succès d’une telle entreprise… Non ?

C’est d’un refus de la même sorte que traite Le griot de l’émir du Mauritanien Beyrouk. Dans un Sahara des temps anciens, un griot, héritier d’une vieille et exceptionnelle tradition artistique, est pour ainsi dire empêché par la qualité et la richesse culturelle dont il émane de se résigner à l’humiliation de la défaite.

La fabrique des mots, Erik Orsenna

Ecrit par Victoire NGuyen , le Mercredi, 03 Juillet 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits, Stock

La fabrique des mots, mai 2013, 140 pages, 15 € . Ecrivain(s): Erik Orsenna Edition: Stock

 

Une ballade au royaume des mots


« Méfiez-vous ! Les mots ne sont pas ce qu’on croit : de petits animaux doux et dociles, auxquels il n’arrive jamais rien. Les mots aiment l’amour. Mais aussi la bataille. Ils se trouvent ainsi mêlés à toutes sortes d’aventures, sentimentales et dangereuses ».

Ainsi s’ouvre le récit sur la vie des mots, ces petits génies sympathiques mais pouvant semer la zizanie et faire taire pour de bon les puissants ! En effet, la narratrice, Jeanne, devenue adulte, s’est souvenue d’une aventure fort singulière dont elle a participé avec l’ensemble de sa classe : la résistance devant la disparition des mots. Nous sommes sur une île lointaine. Jeanne grandit doucement et va à l’école. Elle côtoie ses amis : le timide Philippe, l’intrépide Rachida et l’intelligente Apolline. Cependant, une terrible nouvelle arrive à l’oreille des enfants, le dictateur, Nécrole, en colère décide de supprimer tous les mots inutiles :

Mais délivrez-nous du mal, Maurice Gouiran

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 03 Juillet 2013. , dans Les Livres, Recensions, Polars, La Une Livres, Jigal

Mais délivrez-nous du mal, mai 2013, 248 pages, 18 € . Ecrivain(s): Maurice Gouiran Edition: Jigal

 

On se souvient du scandale de la Clinique du sport à Paris et du procès de 2010 qui, au terme d’une instruction de dix longues années, se termina par la condamnation du directeur et de l’un des chirurgiens à de la prison ferme. En cause, la mycobactérie xénopi, à l’origine d’infections nosocomiales ayant causé des dommages irréversibles à de nombreux patients. Maurice Gouiran, pour les besoins de son vingt-deuxième roman, transpose l’affaire dans le « milieu » des établissements médicaux marseillais. Nous sommes en mai 2012, et Jean-Lucien de Ponterne, directeur et propriétaire de la clinique Les Acacias, ainsi que deux de ses chirurgiens doivent répondre devant la justice de la contamination par la bactérie de trente-huit personnes, dont plusieurs sportifs de haut niveau. Oui, mais voilà… au moment où le procès s’ouvre, Jean-Lucien de Ponterne joue les abonnés absents. Difficile, en effet, de se présenter à une audience et de s’assoir sur le banc des accusés, lorsque l’on vient de prendre une balle dans la tête et de cramer dans « un champ envahi par les roquettes et les camomilles », à quelques encablures de l’Estaque.

Le hibou, le vent et nous, Fabrice Melquiot

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 03 Juillet 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Théâtre, L'Arche éditeur

Le hibou, le vent et nous, 2013, 140 pages, 13 € . Ecrivain(s): Fabrice Melquiot Edition: L'Arche éditeur

 

Les vieilles chansons italiennes

Le titre de la pièce de F. Melquiot, Le hibou, le vent et nous, nous emporte dans la douceur de ses mots, dans la nostalgie du temps perdu de nos enfances, celui des vieilles chansons italiennes : Sapore di sale, sapore di mare… en ouverture et Cosa sarà avant le noir final. L’enfance est toujours une histoire d’adultes et d’enfants rêveurs. Les personnages de Melquiot traversent le temps, successivement 1976 et aujourd’hui. Lola et Sébastien vont grandir. Ils forment un quatuor (adultes-petits). Face à eux, Gérald, le grand frère de Sébastien qui a « deux âges à la fois », est le passeur des souvenirs. Il est d’ailleurs postier dans la vie. L’enfance nous ramène au conte merveilleux, à l’incertitude magique de la nuit : la nuit d’avant et celle d’aujourd’hui. L’enfance entraîne Lola et Sébastien dans la forêt, lieu des épreuves et des révélations. Les enfants comme les poètes fuguent. Il neige, c’est Noël. Les parents et le grand frère s’inquiéteront mais peu importe. Lola « veut voir le vent » (p.22) et Sébastien réclame son « vrai père », le hibou, le grand-duc. Les enfants et les animaux se métamorphosent :

Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis, Luis Sepulveda

Ecrit par Cathy Garcia , le Mercredi, 03 Juillet 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Métailié, Contes, Jeunesse

Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis, illustrations de Joëlle Jolivet, avril 2013, 80 pages, 11 € . Ecrivain(s): Luis Sepulveda Edition: Métailié

 

Vous vous souvenez de L’histoire d’une mouette et du chat qui lui a appris à voler ? Et bien, Luis Sepúlveda nous revient avec une nouvelle histoire de chat aussi belle que la première. Une histoire sensible, pleine de douceur et de bons sentiments, qui font du bien au cœur et à la tête.

« Je pourrais dire que Mix est le chat de Max mais je pourrais aussi indiquer que Max est l’humain de Mix. Cependant, comme la vie nous enseigne qu’il n’est pas juste que quelqu’un soit le propriétaire d’une autre personne ou d’un animal, disons alors que Max et Mix, ou Mix et Max, s’aiment l’un l’autre ».

Max et Mix vivent à Munich, dans une rue bordée de grands et beaux marronniers. Max est un petit garçon et Mix un chaton. Chacune de leurs aventures est l’occasion d’une leçon d’amitié et les deux amis grandissent heureux ensemble. Mix devient un beau chat « adulte, fort et vigoureux », et Max « un adolescent qui se rendait chaque matin à l’école à bicyclette », tandis que Mix allait courir sur les toits et chacun veillait sur la liberté de l’autre, comme le font les vrais amis.