Identification

Les Livres

Absences, Alice LaPlante

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Samedi, 01 Juin 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman, Robert Laffont

Absences, traduit de l’anglais (USA) par Daphné Bernard, mars 2013, 414 pages, 21 € . Ecrivain(s): Alice LaPlante Edition: Robert Laffont

 

Sheffield Avenue, dans Chicago, est une rue bordée d’arbres, où de coquettes maisons de briques rouges, agrémentées d’oriels, invitent à une vie paisible et confortable, loin des gratte-ciels et de l’agitation du centre-ville. Un quartier plein de charme qui semble à l’abri de toute forme de criminalité. Pourtant, le 22 février 2009, le corps d’une femme de soixante-quinze ans est retrouvé par une voisine, dans l’une de ces charmantes demeures. Il s’agit d’Amanda O’Toole, ex-professeur et femme autoritaire qui a succombé à un traumatisme crânien et dont quatre doigts de la main droite ont été sectionnés avec une précision toute chirurgicale.

La dernière personne à l’avoir vue vivante, quelques jours auparavant, est sa meilleure amie, Jennifer White, veuve d’un brillant avocat, elle-même chirurgien orthopédiste réputé et à la retraite, spécialiste de la chirurgie de la main. Une altercation avait opposé les deux femmes une semaine avant la découverte du cadavre. Les soupçons de la police se portent naturellement sur Jennifer White, mais l’enquête s’annonce difficile, car cette femme, au tempérament bien trempé, souffre de la maladie d’Alzheimer.

L'infini et nous, Margherita Hack

Ecrit par Guy Donikian , le Vendredi, 31 Mai 2013. , dans Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres, Robert Laffont

L’infini et nous, Dieu, la vie et l’Univers vus par une scientifique athée, mars 2013, 220 pages, 20 € . Ecrivain(s): Margherita Hack Edition: Robert Laffont

 

 

Margherita Hack est astrophysicienne, une scientifique qui signe là un bel ouvrage de vulgarisation. D’aucuns diront qu’il s’agit encore d’une énième histoire de l’univers, qui voudrait se présenter comme divulguant des connaissances jusque-là inconnues du grand public, révélant au vulgum pecus des paramètres susceptibles de provoquer un électrochoc de nos consciences. Il n’en est rien, Margherita Hack veut « seulement » nous raconter la façon dont l’homme a accumulé du savoir en satisfaisant son insatiable curiosité. Parce que l’homme est ce drôle d’animal qui n’a de cesse depuis toujours de vouloir comprendre et maîtriser le milieu dans lequel il évolue, le ciel lui a posé question et ses observations cumulées ont constitué des éléments de réponse.

Vrouz, Valérie Rouzeau

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 30 Mai 2013. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, La Table Ronde

Vrouz, « poésie », 2012, 170 pages, 16 € . Ecrivain(s): Valérie Rouzeau Edition: La Table Ronde

 

Valérie Rouzeau est une poétesse extrêmement reconnue dans le monde des lettres, depuis le bouleversant Pas revoir, qui est l’un des livres les plus justes écrits sur l’expérience du deuil. L’un des livres les plus justes car parvenant à inventer au fur et à mesure une forme qui, en se déployant (et en se déployant de telle sorte qu’elle soit invention perpétuelle), échoue à se construire. Cette forme étant essentiellement faite de brisures, de bafouillage, de silence, de non-dit. Or, c’est là justement la prouesse de l’auteure. Car cette forme est seule à même de pouvoir dire quelque chose de la mort. Dans ses manques manifestes, elle parvient à capturer l’impossibilité dans laquelle se tient tout auteur d’élaborer un discours sur la mort, sur la perte, un discours pouvant rendre perceptible, à quelque niveau que ce soit, le manque foudroyant qui reste dedans le cœur comme un orage, quand quelqu’un de proche, d’aimé, suspend la mélodie de son être dans le grand lointain.

Il y a peu, Rouzeau a publié Vrouz, des sonnets qui n’appartiennent qu’à elle, et qui disent avec une grande humanité (1) et une grande sincérité l’être plongé dans le quotidien, dans son cours, qui le plus souvent remue, jusqu’au tréfonds parfois, quand la méchanceté est de la partie, par exemple.

La bouche qui mange ne parle pas, Janis Otsiemi

Ecrit par Theo Ananissoh , le Jeudi, 30 Mai 2013. , dans Les Livres, Recensions, Polars, La Une Livres, Roman, Jigal

La bouche qui mange ne parle pas, septembre 2012, 171 pages, 8 € . Ecrivain(s): Janis Otsiemi Edition: Jigal

 

 

L’un est un policier et l’autre, un malfrat qui vient de braquer une agence bancaire. Le flic prend en otage le complice du braqueur et réclame une part du gâteau. Le braqueur, très dégoûté, paye la rançon en déposant l’argent dans un bac à poubelle.

 

« – J’ai vu ton colis. Si tu es dans le coin, tu peux venir récupérer ton copain Dodo.

– Il sait où me trouver.

– Ça a été un plaisir de faire affaire avec toi, Jimmy.

– Ce n’est pas un plaisir partagé ».

Le doux parfum des temps à venir, Lyonel Trouillot

Ecrit par Victoire NGuyen , le Mercredi, 29 Mai 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie, Actes Sud

Le doux parfum des temps à venir, Editions Actes Sud, Collection Essences, mars 2013, 60 pages, 13,50 € . Ecrivain(s): Lyonel Trouillot Edition: Actes Sud

 

 

Les promesses de l’aube

 

Le doux parfum des temps à venir est un texte poétique d’une soixantaine de pages. Sans précision de lieu ni d’époque, une mère sentant sa mort imminente, décide de parler à sa fille. Le lecteur apprend au fil de ce monologue le parcours tragique de cette femme qui porte en elle le poids de la faute et la colère des foules : « Un jour, / dans une grande ville ou dans un bourg, / mais qu’importe le lieu, / des hommes m’ont prise pour une vache ou pour une esclave. / Ils me levèrent de ma couche, / m’ont traînée sur une place, / et comme pour l’exemple, / ils ont donné ma nudité en spectacle à la foule / et marqué mon épaule de la fleur de la honte ».