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Les Livres

Immortelles, Laure Adler

Ecrit par Stéphane Bret , le Jeudi, 05 Septembre 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Grasset, La rentrée littéraire

Immortelles, 5 septembre 2013, 362 pages . Ecrivain(s): Laure Adler Edition: Grasset

 

L’amitié, ce sentiment si précieux, peut nous conduire à un peu d’éternité. C’est à cette célébration que souhaite nous faire assister Laure Adler dans son roman Eternelles. C’est le récit des parcours de trois femmes, Judith, Suzanne et Florence, qui ont toutes, à différents moments de leurs vies respectives, rencontré la narratrice, l’ont marquée, influencée, façonnée dans ses choix de vie, affectifs, sociétaux.

Judith a passé son enfance en Argentine, issue d’une famille d’origine juive polonaise. Sa mère, Ethel, connaîtra la France durant la seconde guerre mondiale. Suzanne, marquée dès l’enfance par l’absence d’un père parti, dit-il, installer des filiales pour le compte d’une grande entreprise au Brésil, éprouve très tôt l’impératif de la recherche de la liberté ; elle se compare à Albertine, personnage de La Recherche du temps perdu. Elle est devenue « une fille murée ». Florence, pour sa part, cherche son salut dans les spectacles, dans le théâtre, art dont elle est éprise. Elle fréquente assidûment le festival d’Avignon, assiste aux débordements du Living Theater, à la mise en cause de Jean Vilar par des contestataires.

Uniques, Dominique Paravel

Ecrit par Anne Morin , le Mardi, 03 Septembre 2013. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire, Serge Safran éditeur

Uniques, 22 aout 2013, 165 pages, 15 € . Ecrivain(s): Dominique Paravel Edition: Serge Safran éditeur

 

Visions des choses, interpénétration des temps et des vies, fulgurance des couleurs, dans un même lieu : une rue grise et triste, attendant la neige, un soir d’Epiphanie : « C’est toujours le passé qu’on voit. Que se passe-t-il, quels abîmes, dans ce retard, entre nos regards ? » (p.124). Le temps ne recommence à goutter que lorsque la narratrice reprend la main sur son œuvre. Dans la salle d’exposition d’une entreprise, elle a saisi sur un écran une portion vide de la rue Pareille où vivent tous les personnages, et où se trouve également l’entreprise Rodalpa. Rue vide, mais non pas inanimée – chacun peut y voir ce qu’il veut, s’y voir, en mouvement, en arrêt sur image, ou projetant ses fantasmes – : « En s’approchant il a compris qu’il s’agissait d’un écran plat sur lequel une image fixe était projetée. Une rue. Plus précisément la rue de l’usine, dont les bâtiments s’entrevoyaient sur la gauche. Aucun passant, une lumière indéfinissable, glauque, l’artiste avait sans doute filmé au petit matin. Tout était inerte. Il ne comprenait pas pourquoi les gens semblaient tous captivés » (p.69).

Guerriers amoureux, Jean-Louis Costes

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 03 Septembre 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Guerriers amoureux, Editions Eretic, avril 2013, 286 pages, 17 € . Ecrivain(s): Jean-Louis Costes

 

 

Costes, le phénomène ! ça fait longtemps que j’en entends parler, que j’ai vu quelques vidéos, visité son site, mais ce qui m’a aidée à comprendre (je ne comprenais pas) c’est de l’entendre parler lui et lire des interviews. Aussi, récemment j’ai eu envie de lire un de ses livres, le dernier donc qui est sorti en avril, alors je l’ai contacté et il me l’a gentiment envoyé en SP (service de presse). Pure curiosité et toujours ce besoin de comprendre, la marge m’a toujours attirée, car je sais les trésors de beauté et de tendresse qu’elle peut cacher sous des apparences ultra rebutantes, mais je vous préviens, c’est vraiment pas à mettre entre toutes les mains ! L’expérience en tout cas est des plus intéressantes et heureusement on se marre quand même malgré… TOUT, car il y a des moments on exploserait bien le bouquin contre un mur.

Revue Critique N°788-789 : Georges Bataille, d'un monde l'autre

Ecrit par Frédéric Aribit , le Lundi, 02 Septembre 2013. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Revues

Georges Bataille, D’un monde l’autre, Revue Critique n°788-789, Janvier-Février 2013, 192 pages, 14,50 €

 

Si l’on ne craignait pas d’admettre qu’il existe depuis peu autour de son nom comme une espèce d’effet de « mode », tant Georges Bataille semble désormais l’un des auteurs les plus cités, les plus étudiés, les plus traduits, on pourrait s’étonner que le cinquantenaire de sa disparition l’an dernier ait été célébré en France aussi discrètement. Certes plusieurs publications, plusieurs hommages, plusieurs colloques ici ou là, à Paris ou à Vézelay notamment, ont bien salué l’énormité d’une pensée acharnée à dire l’homme tel qu’en lui-même, une fois débarrassé des téguments de la raison, de la morale, du savoir, de Dieu sinon de la religion… Voire. Mais c’est sans doute que quelque chose résiste encore dans le scandale de cette œuvre qui se refuse à la digestion contemporaine, que celle-ci passe par l’innocuité de l’analyse ou par la neutralisation esthétique. Du reste, les détracteurs de tous bords ne manquent pas : c’est toujours ça.

La Revue Critique, qu’il a fondée en 1946, et qui lui avait déjà consacré un incontournable numéro hommage en 1963 sous la direction de Jean Piel, vient, en guise de défi, de récidiver, en confrontant les années du Collège de Sociologie et celles du « collège planétaire de ses lecteurs d’aujourd’hui ». La formule peut faire sourire. N’empêche.

Victus, Albert Sanchez Pinol

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 31 Août 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Espagne, Actes Sud

Victus, traduit de l’espagnol par Marianne Million, mars 2013, 612 pages, 28 € . Ecrivain(s): Albert Sanchez Pinol Edition: Actes Sud

 

A la recherche du Mot


Avec Victus, Albert Sanchez Pinol fait ses adieux au réalisme fantastique tel que le lecteur a pu en faire l’expérience lors de ses lectures successives des romans tels que La peau froide ou encore Pandore au Congo. En effet, Victus est un récit fleuve où s’entremêlent le picaresque, le conte philosophique et l’odyssée.

L’intrigue se focalise sur l’histoire de la vie du dernier ingénieur-élève du célèbre Vauban. Les premières pages s’ouvrent sur la scène d’un vieillard dictant ses mémoires à sa gouvernante autrichienne :

« L’idiote qui transcrit mes paroles est une Autrichienne appelée Waltraud Je-ne-sais-quoi ».