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Emoi enn Perle, Rekey Poem, Prisheela Mottee

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 15 Mars 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Afrique, Poésie

Emoi enn Perle, Rekey Poem, éd. Norêvya (Maurice), janvier 2017, 15 pages (en vente dans les librairies Bookcourt) . Ecrivain(s): Prisheela Mottee

 

C’est un tout petit recueil qui vaut la peine qu’on lui accorde quelque attention.

C’est un tout petit recueil tout plein de lumière.

C’est un tout petit recueil tout plein de lumière et zébré d’ombres.

C’est un tout petit recueil qui rit et qui pleure.

 

Prisheela Mottee est jeune.

Prisheela Mottee est mauricienne.

Prisheela Mottee parle avec son cœur.

Prisheela Mottee écrit ce qu’elle ressent.

Retourner à la mer, Raphaël Haroche

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Mardi, 14 Mars 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Nouvelles, Gallimard

Retourner à la mer, février 2017, 166 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Raphaël Haroche Edition: Gallimard

 

Sa terre à lui c’est la mer, et la mer pour lui c’est ça. Une voix, un ton, une lecture en images.

Plus d’un avant lui ont plongé dans l’abîme, du chanteur au peintre, de l’écrivain au parolier, l’artiste toujours qui te dirait qu’écrire ce n’est point affirmer ou confirmer mais déformer. Un auteur-compositeur qui écrit ses chansons comme des nouvelles. Des nouvelles en chansons.

Raphaël a retrouvé son tréma, révélé son nom de famille pour démarquer là l’exercice. Chaque voyelle ici se prononce. La musique dans les dialogues, le rythme et d’emblée le pied qui tape le sol. La première nouvelle te plaque au sol.

La débiteuse à bois et l’incinérateur des carcasses, le couperet, le coup, le couteau, les sucs, les graisses, le sang sur le sol de l’abattoir. Les odeurs. Les arbres coupés et les corps des bêtes menées à la mort. La chair dans la terre. Les hommes, les hommes bien sûr qui font leur métier en fermant leur âme, juste un peu, les hommes sont d’un autre pays, ça se passe dans un autre pays. Il faut que ce genre de choses se passe en dehors.

L’Être Urbain, Raymond Bozier

Ecrit par Germain Tramier , le Mardi, 14 Mars 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, publie.net

L’Être Urbain, 73 pages, 4,99 € . Ecrivain(s): Raymond Bozier Edition: publie.net

 

Variations d’une musique cinétique

Dire la ville : être uniforme, immense et dépersonnalisé ? tirer de cette foule d’image et d’objet de quoi l’arracher à la fadeur ? battre l’uniformisation des comportements au fer glacé. Une évocation de l’urbain par la machinerie des mots.

 

Après son recueil Roseaux, qui portait le sous-titre Appréhension spatiale du contemporain, Raymond Bozier continue son exploration de l’espace quotidien, prolongeant son intérêt poétique urbain et ses décors artificiels.

Choses vues d’une ville en sédimentation

Les sommets du monde, Pierre Mari

Ecrit par Mélanie Talcott , le Lundi, 13 Mars 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Fayard

Les sommets du monde, janvier 2017, 328 pages, 19 € . Ecrivain(s): Pierre Mari Edition: Fayard

L’Histoire ne retient de la réalité de n’importe quelle guerre que des statistiques funèbres, des dates commémoratives, la bâtardise de ses interprétations justificatrices et les polémiques verbeuses, telle celle allumée récemment par les propos opportunément électoralistes de Emmanuel Macron au sujet de l’Algérie. Qu’on l’admette ou non, toutes les guerres furent et sont colonialistes et elles sont toutes porteuses de crimes contre l’humanité, les génocides étant la manifestation horrifique de leurs extrêmes brutalités. De fait, elles répondent toutes au but inavoué d’instituer par la force au prétexte d’une action civilisatrice une hégémonie politique, économique, idéologique et/ou religieuse, la culture étant son passe-droit et l’humanitaire, le sauf-conduit paternaliste de sa modernité, du moins de la part de l’Occident. Juste retour de bâton, vient un moment où, selon la formule consacrée, les peuples revendiquent le droit de disposer d’eux-mêmes, droit si fictionnel qu’il se concrétise à son tour par des guerres dites de façon surréaliste d’indépendance. Quelques siècles plus tard, toute honte bue et le remords christique en goguette, on s’excusera de tous ces faux pas dont la responsabilité se perdra dans le collectif. A l’individuel, les femmes, les enfants, les hommes qui ont payé de leur peau cette folie hégémonique sont jetés dans les fosses communes de l’oubli. Il n’y a guère que les cimetières pour s’en souvenir, les historiens pour exhumer leur mémoire controversée ou les écrivains pour les faire revivre avec plus ou moins de parti pris, l’Histoire étant toujours plurielle.

Je t’écris mon amour suivi de Xitation, Emmanuel Darley

Ecrit par Marie du Crest , le Lundi, 13 Mars 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Théâtre, Actes Sud/Papiers

Je t’écris mon amour suivi de Xitation, janvier 2017, 90 pages, 15 € . Ecrivain(s): Emmanuel Darley Edition: Actes Sud/Papiers

 

« Et à la fin, l’amour »

Les éditions Actes Sud Papiers viennent de réunir et publier, un an après la mort d’Emmanuel Darley, un volume de deux pièces, dont l’amour, le désir constituent la matière primordiale. La fin d’une œuvre ? La lecture accomplie d’un destin littéraire dont le dernier acte, l’ultime geste d’écriture serait ce qui n’a pas pu être dit tout à fait auparavant : la force vitale de la passion amoureuse ? Les deux pièces s’organisent autour de la distribution de deux couples : ELLE ET LUI dans Je t’écris mon amour et la jeune femme, le jeune homme pour Xitation.

Il y a dans le titre même de la première pièce, justement, la volonté sans doute de poser la question conjointe d’une écriture dramatique repensée et de son objet. Je t’écris mon amour sans mettre de virgule entre le verbe et « mon amour » montre bien qu’il ne s’agit pas là d’une simple adresse, d’une déclaration à quelqu’un, mais de s’engager dans la révélation du comment écrire cela aujourd’hui, dans un texte contemporain.