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La Une Livres

Cabaret Biarritz, José C. Vales

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 11 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Espagne, Denoël

Cabaret Biarritz, mai 2017, trad. espagnol Margot Nguyen Béraud, 464 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): José C. Vales Edition: Denoël

 

« Ah, Biarritz ! Qui n’a point vécu cet âge d’or à Biarritz ne connaît ni la vie ni ses plaisirs. Telle que vous me voyez aujourd’hui, j’administre ce modeste salon de thé, ici, dans le sombre Paris, mais il fut un temps où dépendaient de moi les fastes et les splendeurs du Château basque… ou devrais-je dire… de la villa Belza », Odette (Elise Vsard, Gouvernante du Château basque, villa Belza).

Cabaret Biarritz est le roman d’un saisissement, celui d’une tragédie, la mort d’une jeune femme Aitzane Palefroi, durant l’été 1925, retrouvée noyée, nue, dans le Port des Pêcheurs de Biarritz. Un faits divers dirions-nous, un suicide pensent certains témoins, précédé de noyades (l’océan a parfois ses raisons) et suivi d’un autre suicide à l’arme à feu, cette fois lors de luxueuses fiançailles à l’hôtel du Palais. Cabaret Biarritz est un miroir, où scintillent les feux les plus troubles de la cité balnéaire basque et qu’un écrivain oublié tente d’éclairer.

Quand sort la recluse, Fred Vargas

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Mardi, 11 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Polars, Roman, Flammarion

Quand sort la recluse, mai 2017, 478 pages, 21 € . Ecrivain(s): Fred Vargas Edition: Flammarion

Le propre d’un roman policier, c’est de résoudre un problème, tout comme le fait, dans un autre registre, la catharsis grecque, qui permet de faire ressentir la terreur et la pitié chez le lecteur. On trouve l’ensemble de ces leviers dans les livres de Fred Vargas. Toutefois, si le roman policier est bien le récit de la résolution symbolique, ce n’est en général pas –ou peu- le lieu du savoir. Or, chez Fred Vargas, on en apprend toujours un peu : sur la peste dans Pars vite et reviens tard (2001), sur les araignées dans Quand sort la recluse. Ancienne archéo-zoologue, l’auteure nous fait profiter de son aptitude à défricher les champs du savoir et donne à ses intrigues une coloration scientifique.

Comme toujours dans les romans de Fred Vargas, le scénario est complexe, à la limite du concevable ou du plausible. Plusieurs affaires sont encastrées, liées ou non par les hasards de la vie et mises en relation –ou non- par les cheminements rigoureux de l’enquête.

Comme toujours dans les romans de Fred Vargas, on apprécie l’acuité des dialogues entre les personnages, répliques teintées d’humour, voire d’humour noir –selon la tradition propre au roman policier, les enquêteurs sont des êtres désabusés et côtoient souvent le plus grand désespoir. Ainsi, la conversation entre le commissaire Adamsberg, héros récurrent de Vargas, et l’un des scientifiques qu’il rencontre :

Derrière le portail vert, éperdument, Marion Fontana

Ecrit par Philippe Leuckx , le Lundi, 10 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Derrière le portail vert, éperdument, La Chambre d’échos, juin 2017, 84 pages, 12 € . Ecrivain(s): Marion Fontana

 

Un premier livre pour cette jeune lettrée, « fervente de Marquez, Queneau, Segalen », et que je placerais aisément dans le sillage d’Hardellet, le magicien, et de cet autre grand insolite des lettres francophones, Claude Louis-Combet. On peut avoir moins bon compagnonnage.

Petit livre mais tout empli de résonances profondes, que les lieux enchantés ou mystérieux, que les personnages, anonymes mais vivants, habitent, au meilleur sens du terme. On lit ces pages d’une enfance retrouvée, entre peur, désir de se faire crainte et émerveillement, avec la légèreté et la gravité que la plume experte de la romancière instille à sa prose. Les chapitres – vingt-cinq – sont brefs, confinent parfois au blason, poussent le lecteur à entrer dans l’intimité de personnages insolites eux aussi, entre placards et greniers, entre un intendant bien intrigant et une grand-mère « aux dents de loup ».

Deux, Philippe Jaffeux (2ème critique)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 10 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Théâtre, Tinbad

Deux, juin 2017, 236 pages, 21 € . Ecrivain(s): Philippe Jaffeux Edition: Tinbad

 

 

Théâtre abstrait


Deux est un livre complexe à plusieurs égards. Tout d’abord parce que c’est un livre de théâtre – une sorte de pièce de chambre. Et puis, parce que cette pièce se présente sous forme expérimentale. Deux est constitué d’un dialogue entre N°1 et N°2, écrit sous forme de paragraphes à peu près égaux, mais qui ne se répondent pas. L’auteur explique qu’il est possible de faire jouer 1 et 2 chacun par treize acteurs, et cela dans le désordre, sans souci de répliques ni de continuité dramaturgique (ou plutôt, continuité à concevoir dans l’espace même de la scène).

Le wagon plombé, suivi de « Voyage en Russie » et de « Sur Maxime Gorki », Stefan Zweig

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 08 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Langue allemande, Petite bibliothèque Payot, Voyages

Le wagon plombé, suivi de « Voyage en Russie » et de « Sur Maxime Gorki », mars 2017, trad. allemand Olivier Mannoni, Préface Sabine Dullin, 167 pages, 6,80 € . Ecrivain(s): Stefan Zweig Edition: Petite bibliothèque Payot

 

 

La publication, à intervalles réguliers, en format poche, d’une réédition de tranches choisies de l’œuvre de Stefan Zweig dans les collections de grandes maisons, ne peut manquer d’intéresser les lecteurs amateurs d’un auteur dont tout texte est à lire. Après Amok, Etait-ce lui ?, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, et Découverte inopinée d’un vrai métier, chez Gallimard, c’est au tour de Payot, avec Le wagon plombé qui vient de sortir dans sa Petite Bibliothèque, de nous offrir la belle opportunité de lire pour La Cause Littéraire d’autres pièces de Zweig.

Les trois textes recueillis dans cet ouvrage reflètent l’attraction voire la fascination exercée sur l’auteur, comme sur nombre d’écrivains, artistes et intellectuels, par la Révolution d’Octobre 1917 et les premières décennies du régime soviétique.